Jean-François Kadot de Sébeville
Bernard Jean-François Jacques Kadot, seigneur de Gerville, puis marquis de Sébeville[1], né en 1644 et mort en 1732, est un officier de marine et aristocrate français des XVIIe et XVIIIe siècles.
Jean-François Kadot Marquis de Sébeville | |
Naissance | |
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Décès | (à ~88 ans) |
Origine | Français |
Allégeance | Royaume de France |
Arme | Marine royale française |
Grade | Chef d'escadre |
Conflits | Guerre de Hollande Guerre de la Ligue d'Augsbourg Guerre de Succession d'Espagne |
De gueules à trois roses d'or alias trois étoiles d'or accompagnées en cœur d'une hure de sanglier de sable allumée et défendue d'argent et couronnée d'or. | |
Biographie
Origines et famille
Jacques Kadot descend d'une famille de la noblesse normande[2]. Son aïeul, Michel Kadot achète la terre de Sébeville en 1588, cette dernière est érigée en marquisat au profit de son frère ainé Jean-François. Il est le fils de François Kadot, marquis de Sébeville (1617/1618-1703) et de Jeanne-Françoise Gigault de Bellefonds (1618/1619-1703), tante du maréchal de Bellefonds. De cette union naissent dix enfants (sept garçons et trois filles), dont un certain nombre ont servi dans l'armée et la marine royale (dont trois chefs d'escadre) :
- Bernardin, seigneur puis marquis de Sébeville (1641-1711), maréchal de camp, ambassadeur à Vienne ;
- Jean-François ;
- Suzanne (1646-1646) ;
- Jacques, seigneur de Montreville (1647-1707), chef d'escadre ;
- Henry-Robert, seigneur de Boutteville (1649-1674), capitaine de chevau-légers, il est tué à la bataille de Seneffe ;
- Charles-Louis, comte de Sébeville à la mort de Jacques (1651-1729) ;
- Guillaume, seigneur de Brecourt (v. 1655-1683), lieutenant de vaisseau, il est tué lors du bombardement d'Alger de 1683 ;
- Georges François, seigneur de Boutteville-Manneville (1660-1739), chef d’escadre ad honores en 1734 ;
- Marie-Madeleine (†1707).
- Félice-Marguerite (v. 1660-1745).
Jeunesse et débuts
Jean-François Kadot de Sébeville passe dans la Marine royale et est promu capitaine de vaisseau en 1667 et est grièvement blessé au siège de Candie en 1669[3]. Nommé commandant de la frégate Les Jeux en 1670-1671, il remporte un combat contre trois navires corsaires de Salé (au Maroc), près de la Mamore le [4].
Il se distingue au combat donné au large de l'île de Gorée, le , contre la flotte combinée franco-anglaise[5].
Guerre de Hollande (1672-1678)
Il commande le vaisseau Le Duc, vaisseau de 50 canons, à la bataille de Solebay le . Le , il est à la première bataille de Schooneveld toujours à bord du Duc, au sein de la flotte combinée franco-anglaise placée sous les ordres du prince Rupert. En 1674, il commande le vaisseau Le Fortuné dans l’escadre de Jean-Baptiste de Valbelle au large de la Sicile.
Missions en Méditerranée et guerre de la Ligue d'Augsbourg
En 1682, il est au premier bombardement d'Alger, sous les ordres d'Abraham Duquesne. L'année suivante, il commande de La Sirène, de 44 canons, lors du second bombardement d’Alger, au cours duquel son frère Guillaume, seigneur de Brecourt est tué. Il reprend du service pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Le , il commande L'Entreprenant, 62 canons, à la bataille du cap Béveziers. En 1691, pendant la campagne dite « du Large », il commande Le Florissant, 75 canons, au sein de la flotte française du comte de Tourville qui tient tête à la Royal Navy pendant trois mois dans la Manche et dans l'Atlantique.
Le , à la bataille de la Hougue, il commande le vaisseau Le Terrible, 80 canons, qui est incendié à l'issue de la bataille pour éviter sa capture par la flotte anglaise. Il est à cette occasion le matelot du marquis d'Amfreville, monté sur Le Merveilleux, 90 canons. En 1694, il est fait chevalier de Saint-Louis, à la création de l'ordre, en même temps que son père et son frère[6]. En 1695, il reçoit une commission de capitaine de vaisseau.
Guerre de Succession d'Espagne
Il est promu chef d'escadre de Normandie en 1702. Il succède au marquis de Rosmadec mort le de la même année. Il est à la bataille navale de Vélez-Málaga le , à bord de L'Admirable, 92 canons, au sein de l'arrière-garde, commandée par le marquis de Langeron.
Il meurt en 1732.
Mariage et descendance
Il épouse Marguerite Collineau.[réf. nécessaire]
Notes et références
- On trouve parfois le nom de son marquisat orthographié Sepville.
- Dans le tome XIII des Mémoires de Saint-Simon, on peut cependant lire « Ces Kadot (et non Cadot) de Sébeville ont une généalogie, qui semble suspecte pour les origines, dans le Dictionnaire de la Noblesse. »
- Gazette de France du 22 mars 1669
- Gazette de France du 31 juillet 1671
- Gazette de France du 14 septembre 1673
- Gazette de France du 6 et du 13 février 1694
Voir aussi
Sources et bibliographie
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français (nouvelle édition revue et augmentée), Paris, éditions Tallandier, , 573 p. (ISBN 2-84734-008-4)
- Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La Guerre de Trente Ans, Colbert, t. 5, Paris, Plon, , 822 p. (lire en ligne)
- Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La crépuscule du Grand règne, l’apogée de la Guerre de Course, t. 6, Paris, Plon, , 674 p. (lire en ligne)
- Théophraste Renaudot, Gazette de France, vol. 3 (lire en ligne), p. 270-271
- Annuaire du Département de la Manche, vol. 42 à 45, J. Elie, (lire en ligne), p. 55-56
Article connexe
Liens externes
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