Jean-Baptiste Gélineau

Jean-Baptiste Edouard Gélineau, né à Blaye le , décédé à Argelès-Gazost le est un médecin neurologue français. Sa vie fut riche d'activités diverses.

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Sa carrière

Sa jeunesse dans la marine

Il étudie la médecine à l'École de médecine navale de Rochefort et participe, encore jeune étudiant, à la lutte contre l'épidémie de choléra de La Rochelle. En 1849 il est nommé interne de l'Hôpital Naval de Rochefort et en 1850 chirurgien de troisième classe dans la Marine ce qui lui permet de voyager dans les colonies françaises de l'Océan Indien, La Réunion d'abord, puis Mayotte et les autres îles de l'archipel des Comores. De cette époque date la rédaction d'un « Souvenirs de l'Île de la Réunion », qui ne fut publié que bien plus tard, en 1905, dans lequel il décrit la société coloniale et l'abolition de l'esclavage. On y trouve notamment la description d'Élise, une beauté créole présentée comme la maîtresse d'un jeune officier de marine, qui mit au monde un enfant mort prématurément. Cette histoire est vraisemblablement inspirée d'un épisode autobiographique.

Ses débuts en métropole

En 1858, il soutient à la faculté de Montpellier une thèse de doctorat intitulée « Aperçu Médical de I'Île de Mayotte », qui reprend les observations récoltées durant son séjour d'un an et demi dans cette île en qualité de chirurgien de seconde classe de la marine. Il se spécialise ensuite dans les maladies nerveuses et s’installe à Paris en 1861.

Son dévouement dans la lutte contre les épidémies au moment de la guerre de 1870 lui vaudra la Légion d'honneur. En 1871 il met sur le marché les « pilules du Docteur Gélineau », à base de bromure et d'arsenic, comme traitement de l'épilepsie.

Le syndrome de Gélineau

En 1880, il décrit le syndrome qui porte son nom, en introduisant le terme de « narcolepsie » (littéralement : attaques de sommeil) en 1880[1], un phénomène qui avait cependant été décrit trois ans plus tôt par Westphal[2]. Le « syndrome de Gélineau », qui consiste en l'association somnolence diurne + narcolepsie + cataplexie + hallucinations hypnagogiques a été désigné par certains auteurs comme maladie de Gélineau-Redlich, et par d’autres comme « maladie d’Adie » car William J. Adie y consacra sa thèse et un important article paru dans la revue Brain en 1926[3]. C’est Löwenfeld qui introduisit en 1902 le terme de cataplexie[4].

Ses dernières années

Gélineau fut actif dans divers domaines n'ayant pas de relation directe avec la médecine. Il fut le créateur de la Société Française des Eaux Minérales. En 1881, il fonde la Prévoyance médicale, une mutuelle confraternelle.

Il prend sa retraite en 1891, à l'âge de 72 ans et commence une nouvelle carrière comme viticulteur à Blaye, perpétuant ainsi la tradition familiale. La qualité de sa production de vins de Bordeaux lui valut plusieurs médailles d'or aux expositions d'Anvers et de Paris.

Gélineau meurt le à Argelès-Gazost, dans les Pyrénées.

Distinctions

Gélineau était membre notamment de la Société de Médecine, de la Société d'Hypnologie, et de la Société Française d'Hygiène.

Œuvres

  • « Un des sièges de Blaye (1580), Blaye, Brunette, , 70 p. (lire en ligne)»
  • « Etudes médicales sur l’île de Mayotte » (1854)
  • « Histoire de Blaye » (1885)
  • « Maladies et hygiène des gens nerveux » (1893)
  • « Phobies » (1896)
  • « Hygiène de l’oreille et des sourds » (1898)
  • « Epilepsies » (1901)
  • « Histoire du bagne » (1903)
  • « Penseurs et savants, leurs maladies, leur hygiène » (1904)
  • « Souvenirs de l’île de La Réunion » (1905), réédition, le Corridor bleu, 2014.

Références

  1. Gélineau J. De la narcolepsie. Gazette des hôpitaux civils et militaires.1880 ; 53 : 626-628 et 54 : 635-637
  2. Westphal C. Eigenthümliche mit Einschläfen verbundene Anfälle. Arch. Psychiat 1877 ; 7: 631-635
  3. Adie WJ. Idiopathic narcolepsy. Brain 1926 ; 49 : 257-306)
  4. Löwenfeld L. Über Narkolepsie. Munch. Med. Wochenschr 1902 ; 49 : 1041-1045

Lien externe

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