Léonce Élie de Beaumont
Jean-Baptiste Armand Louis Léonce Élie de Beaumont, né le à Canon (commune rattachée depuis à Mézidon-Canon (Calvados)), où il est mort le , est un géologue français.
Pour les articles homonymes, voir Élie de Beaumont.
Biographie
Élie de Beaumont naît au Château de Canon dans le Calvados. Il entre au lycée Henri-IV, où il reçoit le premier prix de mathématiques et de physique. Après être sorti major de sa promotion de l’École polytechnique en 1819, il va à l’école des mines (1819-1820) où il montre une préférence pour la géologie. En 1823, avec Pierre-Armand Dufrénoy, il est sélectionné par André Brochant de Villiers, le professeur de géologie de l'école des mines, pour l’accompagner en Angleterre et en Écosse afin d’examiner les établissements miniers et métallurgiques de ces pays, et d'étudier les principes utilisés par George Bellas Greenough pour dresser sa carte géologique d’Angleterre en vue d’en créer une similaire pour la France. En 1835 il devient professeur à l'école des mines en remplacement de Brochant de Villiers dont il a été l’assistant depuis 1827. Il est ingénieur en chef des mines (1833), puis inspecteur général (1847), et enfin vice-président du conseil général des mines (1861).
Il est professeur au Collège de France de 1832 à 1874, titulaire de la chaire d'histoire naturelle (1832-1837), puis d’histoire naturelle des corps inorganiques (en fait, il enseignait la géologie).
Sa réputation scientifique croissante lui assure son élection à l’Académie de Berlin, l’Académie des sciences et la Royal Society (comme membre étranger). En 1843, la Geological Society of London lui décerne la médaille Wollaston. Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Agrégé[1].
Par décret du président français, il est fait sénateur à vie en 1852 et, à la mort de François Arago, il devient secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Il est chevalier (1831), officier (1840), commandeur (1850) puis grand officier (1860) de la Légion d'honneur [2]. En 1861, il reçoit la plaque de grand-officier de la Légion d'honneur.
Le nom de Élie de Beaumont est connu des géologues pour sa théorie de la formation des cordillères d’abord proposée à l’Académie des sciences puis décrite dans trois volumes Notice sur le système des montagnes 1852. D’après cette théorie, toutes les chaînes de montagnes parallèles au même grand cercle de la Terre ont le même âge, et entre ces grands cercles une relation de symétrie existe sous la forme d’un réseau pentagonal. Un exposé et une critique de sa théorie est faite en 1853 devant la Geological Society of London par William Hopkins. Cette théorie n’est pas acceptée de tous Elle est entre autres critiquée par Charles Darwin dans son Autobiographie (posthume, 1887) qui la qualifie d' "hypothèses fantasques" et se montre ironique par rapport à son ancien professeur de géologie, Adam Sedgwick, lequel "portait aux nues" la théorie des « cratères de soulèvement » et des « lignes d’élévation » d'Elie de Beaumont (Works of Ch Darwin, vol.29, New York University Press, 1989, p.129). Mais elle a beaucoup apporté à la géologie par la description des structures des montagnes qu’Élie de Beaumont effectue pour appuyer sa thèse.
Toutefois, le plus grand service que rend Élie de Beaumont à la science est probablement sa carte géologique de France dont il est le principal auteur. Durant cette période il publie un bon nombre de mémoires importants sur la géologie de ce pays. Après avoir pris sa retraite il continue à superviser la distribution des cartes détaillées presque jusqu’à sa mort. Ses lectures académiques sont publiées en deux volumes (1845-1849) sous le titre de Leçons de géologie pratique.
Il avait épousé en 1859 la poétesse Thérèse Marie Augusta Élie de Beaumont, (1806-1866). Il a eu comme élève Ignacy Domeyko (1802-1889).
Le minéralogiste Armand Lévy lui avait dédié un minéral la « beaumontite », qui s'est avérée être un synonyme d'heulandite.
Publications
- Observations sur l'étendue du système tertiaire inférieur dans le nord de la France et sur les dépôts de lignite qui s'y trouvent, Paris, F.G. Levrault, (lire en ligne)
- Extrait d'une série de recherches sur quelques-unes des révolutions de la surface du globe, [Strasbourg], F.G. Levrault, [1835] (lire en ligne)
- Armand Dufrénoy, Léonce Élie de Beaumont, Auguste Perdonnet et Léon Coste, Voyage Métallurgique en Angleterre : ou recueil de mémoires sur le gisement, l'exploitation et le traitement des minerais de fer, étain, plomb, cuivre, zinc, et sur la fabrication de l'acier, dans la Grande-Bretagne, t. 1, Paris, Bachelier, , 2e éd., 735 p. (lire en ligne)
- Armand Dufrénoy, Léonce Élie de Beaumont, Auguste Perdonnet et Léon Coste, Voyage Métallurgique en Angleterre : ou recueil de mémoires sur le gisement, l'exploitation et le traitement des minerais de fer, étain, plomb, cuivre, zinc, et sur la fabrication de l'acier, dans la Grande-Bretagne, t. 2, Paris, Bachelier, , 2e éd., 607 p. (lire en ligne)
- sous la dir. de M. Brochant de Villiers, Explication de la Carte géologique de la France, 5 volumes, Paris, 1841-1878 lire en ligne à partir du premier volume
- Analyse du cours de géologie, Paris, Decourchant, s.d. (lire en ligne)
Héraldique
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ELIE DE BEAUMONT Jougla de Morenas - Armoriaux généraux tome 3 Normandie (JM13943) "D'azur, au chevron d'argent, accomp. de trois glands d'or, les queues en bas" |
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Hommages, postérité
- Une rue à Perpignan porte son nom.
- Une rue à Caen porte son nom.
- Un sommet en Nouvelle-Zélande porte son nom "Mount Elie de Beaumont".
- Un cratère à la surface de la Lune porte son nom
- Un buste le représentant est dans le château de Canon.
- Une statue en bronze le représentant réalisée par Louis Rochet est inaugurée le 6 août 1876 sur la place Saint-Sauveur à Caen. En février 1942, sous le régime de Vichy, elle est déboulonnée et fondue dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux.
Voir aussi
Bibliographie
- Joseph Bertrand, Éloge historique de Élie de Beaumont, lu dans la séance publique annuelle de l'Académie des sciences le lundi , dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1877, tome 39, p. IX (lire en ligne)
- Paul Fallot, Élie de Beaumont et l'évolution des sciences géologiques au Collège de France, leçon inaugurale donnée le , dans Annales des Mines, tome XV, 1939 (lire en ligne)
Liens externes
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- Académie des sciences : Les membres du passé dont le nom commence par E
- Annales des Mines : Jean-Baptiste-Armand-Louis-Léonce Élie de Beaumont (1798-1874)
- Société géologique de France : Léonce Élie de Beaumont
Notes et références
- « Etat des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie et « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - cths.fr.
- « Dossier de la grande chancellerie de la Légion d'honneur, base Léonore. », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Léonce Élie de Beaumont », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Fonds d'archives Elie de Beaumont à la bibliothèque de l'Ecole des Mines de Paris
- (en) « Léonce Élie de Beaumont », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [Élie de Beaumont (en) Lire en ligne sur Wikisource]
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