Janatha Vimukthi Peramuna

Le Front de libération du peuple ou Janatha Vimukthi Peramuna (tamoul : மக்கள் விடுதலை முன்னணி , singhalais : ජනතා විමුක්ති පෙරමුණ, anglais : People's Liberation Front) est une organisation armée indépendantiste d'inspiration nationaliste et marxiste du Sri Lanka, fondée en 1965.

Pour les articles homonymes, voir JVP.

Janathā Vimukthi Peramuṇa
(ta) மக்கள் விடுதலை முன்னணி
(si) ජනතා විමුක්ති පෙරමුණ
(en) People's Liberation Front

Logotype officiel.
Présentation
Leader Anura Kumara Dissanayaka
Fondation
Scission de Parti communiste du Sri Lanka
Siège 464/20 Pannipitiya Road, Pelawatta, Battaramulla,
Sri Lanka.
Secretaire général Tilvin Silva
Fondateur Rohana Wijeweera
Symbole Cloche
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Communisme
Marxisme-léninisme
Anti-impérialisme
Affiliation internationale Séminaire communiste international, puis Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers
Couleurs Rouge
Site web www.jvpsrilanka.com
Représentation
Députés
3  /  225

L'organisation a mené deux tentatives de révolution, en 1971 et entre 1987 et 1989, puis a renoncé à la lutte armée en 1989. Elle fait son entrée en politique aux élections législatives de 1994. Depuis lors, ce parti est un tiers parti.

Histoire

Fondation

Le JVP a été fondé en 1965 dans le but de devenir la force dirigeante après la révolution socialiste au Sri Lanka.

En 1965, il existait quatre autres partis politiques de gauche :

Depuis l'indépendance du pays, les deux principaux partis, le Parti national uni et le Sri Lanka Freedom Party, ont gouverné le pays en alternance, mais n'ont jamais réussi à sortir le pays de la crise, qui s'aggravait. Selon les fondateurs du JVP, aucun de ces partis n'avait été capable de mettre en œuvre une seule mesure pour résoudre la crise à laquelle le Sri Lanka était confronté. Le JVP a considéré l'entrée de trois partis de gauche dans le gouvernement en 1964 comme une trahison consciente des aspirations du peuple et de la classe ouvrière.

Tentatives de révolution

Insurrection de 1971

Le soulèvement de 1971 mené par le parti était une rébellion marxiste de jeunes qui a échoué et qui a coûté la vie à 30 000 jeunes. Le JVP a attiré l'attention du monde entier lorsqu'il a lancé une insurrection contre le gouvernement de Sirimavo Bandaranaike en . Bien que les insurgés soient jeunes, mal armés et insuffisamment formés, ils ont réussi à s'emparer de grandes zones dans les provinces du sud et du centre du Sri Lanka avant d'être vaincu par les forces de sécurité. Leur tentative de prise de pouvoir a créé une crise majeure pour le gouvernement et forcé une réévaluation fondamentale des besoins de sécurité de la nation.

En , après une explosion accidentelle dans l'une des usines à bombes, la police a trouvé cinquante-huit bombes dans une hutte à Nelundeniya, dans le district de Kegalla. Peu de temps après, Wijeweera a été arrêté et envoyé à la prison de Jaffna, où il est resté tout au long de la révolte. En réponse à son arrestation et à la pression croissante des enquêtes policières, d'autres dirigeants du JVP ont décidé d'agir immédiatement, et ils ont accepté de commencer le soulèvement à 23 h le . Après deux semaines de combats, le gouvernement a repris le contrôle de toutes les régions éloignées sauf quelques-unes.

Du point de vue humain et politique, le coût de la victoire était élevé: environ 30 000 insurgés selon le JVP sont morts dans le conflit, et l'armée et la police étaient largement perçues comme ayant fait un usage excessif de la force. Afin de gagner une population aliénée et d'éviter un conflit prolongé, Bandaranaike offrit des amnisties en mai et , mais pas pour les hauts dirigeants qui furent emprisonnés.

Wijeweera, qui était déjà détenu au moment du soulèvement, a été condamné à vingt ans de prison[1].

Insurrection de 1987-1989

La défaite du soulèvement de 1971 et la mort de camarades ont conduit à une nouvelle révolte 16 ans plus tard en 1987. La situation avait changé, le Sri Lanka était en plein chaos dans la guerre civile, et alors que la Force indienne de maintien de la paix arriva, le JVP exploita les failles du gouvernement.

Le JVP commença à commettre des actes terroristes pour déstabiliser à la fois l'État et la société civile opposés à sa pensée. Organisé dans des cellules de trois personnes et basé autour de Matara dans le sud, le JVP a probablement assassiné des milliers de personnes et paralysé le pays avec des grèves générales violemment imposés grâce aux syndicats pendant deux ans.

Les forces gouvernementales ont finalement tué Wijeweera et son adjoint en à Colombo.

Au début de 1990, le gouvernement ont tué ou emprisonné tous le bureau politique restant du JVP et détenu environ 7 000 membres. Bien que le gouvernement ait remporté une victoire militaire décisive, il y a eu des accusations crédibles de brutalité et de méthodes extrajudiciaires. Le nombre de morts pendant l'insurrection est incertain: le gouvernement combattait plusieurs groupes d'insurgés tamouls à l'époque, en utilisant de multiples forces officielles et non officielles.

En outre, beaucoup de gens ont profité du chaos pour poursuivre les querelles locales mortelles, en utilisant la méthode prisé du JVP, le Supplice du pneu enflammé, copié sur les pratiques sud-africaine de l'époque.

Après la fin du conflit, des milliers de jeunes appartenant ou soupçonnés d’appartenir au JVP sont tués[2].

Politique

En 2004, il s'est allié avec la présidente Chandrika Kumaratunga afin de former un gouvernement.

En 2005, après le tsunami, il s'est opposé à la création d'un mécanisme conjoint entre les indépendantistes tamouls (LTTE) et l'État srilankais pour distribuer l'aide internationale.

Résultats électoraux

Élections législatives

Année Voix % Rang[note 1] Sièges Alliance
1994 90 078 1,13 7e
1  /  225
Sri Lanka Progressive Front
2000 518 774 6 3e
10  /  225
2001 815 353 9,10 3e
16  /  225
2004 4 223 970 45,60 1er
39  /  225
Alliance de la liberté du peuple uni
2010 441 251 5,49 4e
4  /  225
Democratic National Alliance
2015 543 944 4,87 4e
6  /  225
2020 445 958 3,84 3e
3  /  225

Notes et références

Notes

  1. En nombre de député élu

Références

  1. https://web.archive.org/web/20090214021804/http://www.sundayobserver.lk/2005/05/08/fea01.html
  2. Anne Peeters, « Sri-Lanka plongé dans la terreur », Le Monde diplomatique, (lire en ligne).

Bibliographie

  • (en) C. A. Gunarwardena, « Janatha Vimukthi Peramuna », dans Encyclopedia of Sri Lanka, New Delhi, New Dawn Press, , 2e éd. (ISBN 978-1932705485), p. 207-209
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