James Heath

James Heath (Londres, 1757Londres, 1834) est un graveur britannique.

Il a principalement produit des gravures d'interprétation d'après les meilleurs peintres britanniques, en particulier Thomas Stothard ou pour collaborer à la Boydell Shakespeare Gallery.

Doté d'une grande habileté technique, Heath grave au pointillé, à l'eau-forte, en manière noire ou au burin.

Biographie

Jeunesse et formation

James Heath naît à Londres le . Son père, George Heath, est un fermier de Horton (en) dans le Staffordshire et sa mère, dont on ne connaît que son nom de jeune fille, Hunball[1].

Heath apprend la gravure auprès de Joseph Collyer (en), un maître exigeant, alors considéré comme une éminence[1],[2] ; très appliqué, Heath acquiert une grande habileté technique[1].

Ses premières estampes sont quelques uns des portraits du recueil édité des œuvres d'Horace Walpole[1] et des plusieurs portraits pour illustrer les œuvres et la correspondance de Lord Orford[2]. Il est ensuite engagé pour graver les dessins de Thomas Stothard pour le Novelists' Magazine de James Harrison et les Poets[alpha 1] de Robert Bell[1],[2] ; le goût et la dextérité avec lesquels il a exécuté ces petites illustrations ont donné à ce style d'illustration une grande popularité[1],[2].

Il épouse vers 1777 Elizabeth, fille du révérend Thomas, un ecclésiastique gallois, avec qui il a un fils, George Heath[1].

Carrière

James Heath grave de nombreux dessins ou tableaux de Stothard, Robert Smirke et d'autres, que l'on peut retrouver dans les British Classics de John Sharpe, le Lady's Poetical Magazine, les Arabian Nights (Les Mille et Une Nuits) de Forster, Leonidas de Richard Glover et de nombreuses éditions similaires d'œuvres populaires[1]. En 1780, il expose trois estampes à l'exposition de la Society of Artists of Great Britain[1],[2].

En 1786, Heath est engagé par John Boydell pour son ambitieux projet de Boydell Shakespeare Gallery pour graver des tableaux à destination de l'in-folio publié par Boydell[1]. En 1791, il est élu graveur associé de la Royal Academy et, en 1794, il est nommé graveur d'histoire du roi George III, poste qu'il conserve sous les souverains successifs jusqu'à sa mort[1],[2].

The Gordon Riots in 1780, d'après Francis Wheatley (1790, British Museum).

Il a gravé de grandes plaques, notamment The Dead Soldier (« Le Soldat mort »[alpha 2]) d'après Joseph Wright of Derby, The Death of Nelson (« La Mort de Nelson »[alpha 3],[alpha 4]) d'après Benjamin West, l'un des meilleurs tableaux de Francis Wheatley, The Gordon Riots in 1780 (« Les révoltes de Gordon en 1780 »), qui a péri dans un feu, ce qui confère une importance historique à l'estampe de Heath[3], The Death of Major Peirson, 6 January 1781 (« La Mort du major Pierson, 6 janvier 1781 »[alpha 5]) d'après John Singleton Copley), Titian's Daughter (Portrait de Lavinia Vecellio[alpha 6]) d'après Titien, The Holy Family (« La Sainte Famille »[alpha 7]) et The Good Shepherd (« Le Bon Pasteur »[alpha 8]) d'après Bartolomé Esteban Murillo et The Holy Family (Orléans) (La Madone d'Orléans[alpha 9]) d'après Raphaël[1].

Heath travaille d'abord en pointillé, puis au trait, parfois en collaboration avec d'autres, en gardant un grand nombre d'élèves sous sa direction[1]. Il grave à nouveau l'ensemble des plaques existantes de William Hogarth et achève la gravure Canterbury Pilgrims (« Pèlerins de Canterbury »[alpha 10]) de Stothard, laissée inachevée par Schiavonetti à sa mort. Il a également gravé de nombreux portraits[1].

James Heath amasse tout au long de sa carrière fortune considérable mais en perd une grande partie dans un incendie en 1789[1] et son épouse manque d'y rester aussi en essayant de sauver leur enfant[2].

Fin de vie

Vers 1822, il se retire, et vend son stock d'épreuves et autres gravures aux enchères cette année-là[1].

James Heath meurt à Great Coram Street, à Londres, le [1],[2]. Il laisse deux fils, dont Charles (en) (1785-1848), un fils illégitime[1], qui devient un bon graveur[4], et une fille, Mrs. Hamilton, qui a également « quelques compétences en gravure »[2].

Un portrait de Heath par Joshua Reynolds se trouve dans la collection de M. Samuel Parr à Nottingham ; un autre de James Lonsdale (en) se trouve à la National Portrait Gallery[alpha 11] ; d'autres, de William Behnes, Lemuel Francis Abbott[alpha 12] et T. George, ont été gravés, et un petit portrait ovale a été gravé pour le Monthly Mirror de 1796[1].

Conservation

De nombreuses institutions conservent des œuvres de James Heath, parmi lesquelles le British Museum[5], la Tate Gallery[6], la National Gallery of Art[7], la National Portrait Gallery[8], la Royal Academy[9], la Galerie nationale d'Écosse[10], le Philadelphia Museum of Art[11], le Metropolitan Museum of Art[12], le Minneapolis Institute of Art[13], le Musée des beaux-arts du Canada[14], le Musée national des beaux-arts du Québec[15], l'Auckland Art Gallery[16], le Te Papa Tongarewa[17] ou le Musée national de la marine de Sydney[18].

Notes et références

Notes
  1. Voir le premier volume du Novelists' Magazine, sur Internet Archive.
  2. Le tableau The Dead Soldier est une huile sur toile (vers 1789, 101,6 × 127 cm) conservée au centre d'art britannique de Yale.
  3. Le tableau The Death of Nelson est une huile sur toile (1806, 182,5 × 247,5 cm) conservée au Walker Art Gallery.
  4. Voir aussi l'indice de tous les portraits inclus dans l'estampe de Heath sur le site du Philadelphia Museum of Art.
  5. Le tableau The Death of Major Peirson, 6 January 1781 est une huile sur toile (1783, 182,5 × 247,5 cm) conservée au Jersey Museum and Art Gallery (d).
  6. Le portrait de Lavinia Vecellio est une huile sur toile (années 1540, 85 × 75 cm) conservée au musée de Capodimonte.
  7. Le tableau The Holy Family est une huile sur toile (vers 1665-1670, 240 × 190 cm) conservée au musée du Louvre.
  8. Le tableau The Good Shepherd est une huile sur toile (vers 1660, 123 × 101,7 cm) conservée au musée du Louvre.
  9. Le tableau La Madone d'Orléans est une huile sur toile (vers 1506-1507, 31,7 × 23,3 cm) conservée au musée Condé.
  10. Le portrait de James Lonsdale est une huile sur toile (1830, 76,2 × 64,1 cm) conservée au National Portrait Gallery.
  11. Le portrait de Lemuel Francis Abbott (n. d., localisation inconnue) a été interprété par John Raphael Smith en manière noire (1796, National Portrait Gallery)
Références
  1. Dictionary of National Biography, p. 25.
  2. Redgrave 1878, p. 207.
  3. (en) Lionel Henry Cust, « Wheatley, Francis », dans Dictionary of National Biography, vol. 60, Smith, Elder & Co., (lire sur Wikisource), p. 434-435.
  4. Redgrave 1878, p. 207 : notice de « Heath, Charles ».
  5. (en) « Notice de James Heath », sur British Museum (consulté le ).
  6. (en) « Estampe Canterbury Pilgrims », sur Tate Gallery (consulté le ).
  7. (en) « Notice de James Heath », sur National Gallery of Art (consulté le ).
  8. (en) « Notice de James Heath », sur National Portrait Gallery (consulté le ).
  9. (en) « Notice de James Heath », sur Royal Academy (consulté le ).
  10. (en) « Notice de James Heath », sur Galerie nationale d'Écosse (consulté le ).
  11. (en) « Notice de James Heath », sur Philadelphia Museum of Art (consulté le ).
  12. (en) « Œuvres de James Heath », sur Metropolitan Museum of Art (consulté le ).
  13. (en) « Notice de James Heath », sur Minneapolis Institute of Art (consulté le ).
  14. (en) « Notice de James Heath », sur Musée des beaux-arts du Canada (consulté le ).
  15. (en) « Notice de James Heath », sur Musée national des beaux-arts du Québec (consulté le ).
  16. (en) « Notice de James Heath », sur Auckland Art Gallery (consulté le ).
  17. (en) « Notice de James Heath », sur Te Papa Tongarewa (consulté le ).
  18. (en) « Notice de James Heath », sur Musée national de la marine de Sydney (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Michael Bryan, « Heath, James », dans Bryan's dictionary of painters and engravers, vol. 3, New York, Macmillan, (lire en ligne), p. 25.
  • (en) Lionel Henry Cust, « Heath, James (1757-1834) », dans Dictionary of National Biography, vol. 25, Smith, Elder & Co., (lire sur Wikisource), p. 343-344. 
  • (en) Samuel Redgrave, « Heath, James », dans Dictionary of Artists of the English School, G. Bell, (lire en ligne), p. 207. 
  • (en) John Heath, The Heath family engravers, 1779-1878, Aldershot, Brookfield, Scolar Press, Ashgate Publishing, (ISBN 9780859679084, OCLC 1166905478), en 2 vol. :
    Volume 1 : « James Heath A.R.A. (1757-1834) »
    Volume 2 : « Charles Heath (1785-1848), Frederick Heath (1810-78), Alfred Heath (1812-96) »
    Supplément publié comme étant un troisième volume vers 1993 : « correspondence from James and Charles Heath to the banker, Dawson Turner, between 1817 and 1848, relating to financial matters and work in progress. » (OCLC 225618891) ; rééd. 1999 (OCLC 59470747).

Liens externes

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