Jacques Dessange

Jacques Dessange (Hubert de son vrai prénom[1]) est un coiffeur et homme d'affaires français né le à Souesmes (Loir-et-Cher) et mort le à Pierrefitte-sur-Sauldre, à l’âge de 94 ans[2].

Il est le créateur entre autres du coiffé-décoiffé[3].

Biographie

Jacques Dessange apprend le métier de coiffeur avec son père, dans le salon familial de Souesmes en Sologne[4].

Avec son certificat d'étude, il monte à Paris en 1945 comme coiffeur : il se fera renvoyer douze fois en un an[4]. Chez le célèbre coiffeur de l'après guerre Louis Gervais, il invente le « coiffé-décoiffé ». Son activité professionnelle démarre en 1949. À partir de cette année-là, il devient le coiffeur attitré des mannequins de la maison Dior. Par la suite, ce sera pour Chanel, Carven, et les stars de cinéma de l'époque[4].

En 1954, il ouvre son premier salon au 37, avenue Franklin-Roosevelt à quelques pas du rond-point des Champs-Élysées. Son second salon ouvre à Saint Tropez l'année d'après. Ces années là, il coiffe Jean Seberg, mais également Brigitte Bardot, Jane Fonda, Sheila, Sylvie Vartan[4]. Le monde du cinéma lui ouvre ses portes dès le début des années 1960.

En 1984, il devient « Partenaire officiel » du festival de Cannes[4]. Suivront le Festival international du film américain de Deauville, ainsi que le Festival international du film de Marrakech dans les années 2000. Il apparait même dans son propre rôle pour le film Comment ne pas épouser un milliardaire ? en 1960[4].

Au début des années 1980, Catherine Ahnelle s'affiche dans toute la France pour une campagne publicitaire qui imposera définitivement le « coiffé - décoiffé »[5] Campagne orchestrée par son fils ainé Cyril Dessange qui devint le PDG de l'agence de publicité Créa Media (prix de la meilleure publicité Marie France) à l'origine de toutes les campagnes de publicité du groupe Jacques Dessange jusqu'en 1992. Il revient en 1998 en créant le pôle produit du groupe : le Laboratoire Solorian (cosmétiques, shampoings et maquillage), situé à Guidel (Bretagne).

Vie privée et mort

Jacques Dessange a été marié avec Corinne Francoise André de Valeton de Boissière attachée de presse de Brigitte Bardot. Ils ont eu deux fils : le premier Cyril né en 1961 et le deuxième Benjamin né en 1967.

Après avoir passé ses dernières années à peindre dans sa propriété de Sologne, Jacques Dessange meurt le à l'âge de 94 ans[6],[7]. Il est inhumé au cimetière communal de Souesmes (Loir-et-Cher)[8].

La marque

Magasin Dessange à Charleville-Mézières.

Dès 1955, Jacques Dessange s’associe avec ses principaux collaborateurs pour développer des salons « Jacques Dessange ». En 1975, il cherche l'expansion de ses salons par la franchise[4]. Quatre ans plus tard, il fonde sa propre école de formation[4]. En 1990, il commercialise des produits de maquillage, et deux ans après, une gamme de produits avec L'Oréal. En 1996, la marque plus abordable Camille Albane est lancée[4]. En 2002, les salons de coiffure Frédéric Moreno sont achetés ; cette même année, le salon d'origine déménage au no 39 de l'avenue Franklin-Roosevelt, sur 1 000 m2.

En 2010, le groupe Jacques Dessange est présent dans plus de trente-six pays, comprenant des magasins franchisés et des lignes de produits de coiffure ou de maquillage. En 2020, ce groupe qui franchise 1600 salons de coiffure dont 370 en France est mis en vente par son propriétaire Eurazeo pour environ 100 millions d'euros[9].

Jacques Dessange est aussi à l'origine du Capi-Lustro qui deviendra plus tard le fameux BaByliss.

Succession

En 2011, après la sortie de son ouvrage intitulé Le Complot[10] où il reproche à son fils Benjamin de l'avoir spolié, la société Dessange International, gérée par Dessange fils, engage des poursuites à l'encontre de Dessange père, fondateur de la marque, pour lui interdire l'utilisation de son nom sur son blog personnel et la diffusion de son ouvrage[11],[12].

En 2013 l'ex-directrice commerciale export du groupe Dessange déclare être victime de harcèlement sexuel depuis 2011, Benjamin Dessange verse 103 000 euros en échange de son silence, mais en , elle porte plainte. En 2004, un autre chèque de 47 500 euros avait été signé à l'attention d'une autre salariée après dix ans de carrière pour les mêmes accusations et trois autres ex-salariées ont témoigné de harcèlement moral et de menace de la part de Benjamin Dessange.

Le , Benjamin Dessange est placé sous le statut de témoin assisté et dément toutes les accusations[13],[14],[15].

Argent placé en Suisse

Selon Le Monde, Jacques Dessange a « dissimulé 1,6 million d’euros en Suisse » dans l'affaire de fraude fiscale connue sous le nom de SwissLeaks et s'est mis en règle avec le fisc en 2012[1].

Publications

  • Jacques Dessange, pourquoi pas vous ?, Jacques Dessange et Corine Allouch (1999) (ISBN 978-2951380103)
  • Jacques Dessanges (2004) (ISBN 978-2100075300)
  • 70 000 femmes par jour, Jacques Dessange et Geneviève Moll (2009) (ISBN 978-2350131030)

Notes et références

  1. Alexandre Léchenet, Simon Piel et Anne Michel, « « SwissLeaks » : artistes, avocats, hommes d’affaires, ces clients français chez HSBC », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  2. « Le coiffeur Jacques Dessange, apprécié des stars de cinéma et fondateur d'un groupe international de salons, est mort à l'âge de 94 ans », sur , (consulté le ).
  3. Anne-Sophie Lechevallier, « Jacques Dessange range les ciseaux », sur parismatch.com, 5 août 2008, mise à jour le 5 janvier 2015 (consulté le ).
  4. Jean Watin-Augouard (préf. Maurice Lévy), Marques de toujours, Paris, Éditions Larousse/VUEF, , 237 p. (ISBN 2-7441-7580-3), « Jacques Dessange »
  5. Sylvie Charier, « Coiffure: le dégradé de Jacques Dessange », sur marieclaire.fr, Groupe Marie Claire (consulté le )
  6. Le Figaro avec AFP, « Jacques Dessange, coiffeur des stars, est mort », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  7. « Le coiffeur des stars Jacques Dessange est décédé à 94 ans », sur France 24, (consulté le )
  8. Cimetières de France et d'ailleurs: DESSANGE Jacques (Hubert Dessange : 1925-2020)
  9. « Dessange à vendre », Challenges, no 676, , p. 5
  10. Le Complot, en ligne sur le blog de Jacques Dessage
  11. « Les Dessange s'opposent en justice », Le Figaro, 24 octobre 2011
  12. « Jacques Dessange attaque violemment son fils, le groupe réplique en justice », L'Express, 13 octobre 2011
  13. Mathilde Régis, « Annabel Talon, des Minguettes au harcèlement sexuel du PDG de Dessange », sur Lyon Capitale, (consulté le )
  14. « Le patron du groupe de coiffure Dessange visé pour harcèlement sexuel », sur Challenges (consulté le )
  15. « Droit de réponse de Benjamin Dessange », sur L'Eclaireur des coiffeurs (consulté le )

Annexes

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