Jacques Cazotte

Jacques Cazotte, né le à Dijon et mort guillotiné le à Paris sur la place du Carrousel, est conseiller du roi en ses conseils, commissaire général de la marine (1760), membre de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Dijon (1763), maire de Pierry (1790), littérateur français, propriétaire du Château de la Marquetterie de 1760 à 1789.

Jacques Cazotte
Naissance
Dijon, France
Décès
Paris, France
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Biographie

Naissance

Jacques Cazotte, né à Dijon au 9, rue du Four (devenue rue Claude-Cazotte, un de ses parents) le et baptisé en l'église Saint-Étienne le , est le fils de Bernard Cazotte conseiller du roi, notaire à Dijon et commis-greffier aux états de Bourgogne et de Marie Taupin[1].

Études et carrière

Il fait ses études au collège des jésuites des Godrans de Dijon, sur les mêmes bancs fréquentés quelques années auparavant par le musicien Jean-Philippe Rameau[2].

Les études terminées, il s’installe à Paris, où il publie ses premiers ouvrages, La Patte de chat en 1741 et Les Mille et une fadaises en 1742. Il est employé dans l'administration de la marine et envoyé en 1747 à la Martinique comme contrôleur des Iles-Sous-le-Vent.

De retour en métropole, il se retire ensuite à Pierry, petite ville champenoise, située près d'Épernay, pour se consacrer à ses goûts littéraires. Le véritable début de Cazotte, dans ce domaine, fut un poème en douze chants et en prose, mêlée de vers dénommé Olivier et publié en 1765

En 1763, il publie L'Aventure du pèlerin, un court apologue dénonçant l'hypocrisie de la cour, puis en 1772 Le Diable amoureux, qui lui vaut d’être considéré comme l’un des pionniers de la littérature fantastique française. En rédigeant Voltairiade en 1783, il critique la philosophie des Lumières. Il publie encore la Guerre de l'opéra et le Lord impromptu, entre autres ouvrages.

Famille

Cazotte défendu par sa fille (Les Prisons de Paris, M. Alhoy & L. Lurine)

Il se marie le avec Élisabeth Roignan, fille de Simon Roignan, conseiller du roi et lieutenant en la juridiction de Port-Royal de la Martinique, et de Catherine-Elisabeth Aubin de Blanché. Jacques Cazotte et Élisabeth Roignan ont donné naissance à trois enfants; deux fils, Jacques-Scévole et Henri et une fille, Élisabeth[3].

Fin de vie

À la fin de sa vie, il entre dans l'ordre des Martinistes et se fait remarquer par sa piété exaltée. Il prend parti contre la Révolution française, qu'il voit comme une gigantesque incarnation de Satan et considère la lutte des royalistes contre les révolutionnaires comme l'exemple de la lutte du bien contre le mal[4].

Il est arrêté le et faillit être égorgé lors des journées de Septembre, lorsque sa fille Elisabeth, qui s'était enfermée avec lui dans la prison de l'Abbaye, le sauva en le couvrant de son corps. Cazotte sortit alors de prison, mais, repris quelques jours après, il périt sur l'échafaud le vers 19 heures à Paris Place du Carrousel. Ses derniers mots furent[5] :

«  Je meurs comme j'ai vécu, fidèle à mon Dieu et à mon Roi.  »

Fonctions électives

Au début de la Révolution française, il était maire de la commune de Pierry, située dans la Marne (Arrondissement d'Épernay).

Cazotte, prédicateur ou prophète ?

Cazotte, auteur autant exalté qu'inspiré, possède une vision personnelle de l'histoire qu'il considère comme une successions de scènes et de figures à interpréter dans les sens d'un combat contre l'oeuvre du Diable et d'une lutte du bien contre le mal.

La prédiction de Cazotte

L'écrivain et critique français d'origine suisse, Jean-François de La Harpe, rapporte dans un de ses ouvrages dénommé Prédiction de Cazotte, écrite en 1788 (mais éditée en 1816), l'intégralité d'une étrange prophétie faite par Jacques Cazotte, un an avant la Révolution française et qui décrit pour chaque personnage présent dans un salon où ils devisent, ce qu'il va advenir d'eux durant la future révolution. Ces propos furent tenus en présence du mathématicien Nicolas de Condorcet, du poète et moraliste Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort et de la salonnière Béatrix de Choiseul-Stainville, duchesse de Grammont, auxquels il prédit une mort violente liée à la terreur révolutionnaire.

Le rapporteur des propos, Jean-François de La Harpe, le médecin et naturaliste Félix Vicq d'Azyr (auquel il prédit sa maladie) et le futur défenseur de Louis XVI, le magistrat, Malesherbes étaient également présents[6].

Démystification

Le texte ayant été écrit presque vingt ans après les propos et relaté par les écrits posthumes d'un tierce personne (La Harpe est mort en 1803) peut être interprété comme une mystification ou une supercherie à vocation propagandiste pour défendre la cause royaliste et dénoncer les méfaits de la Révolution française. Cette évocation sera reprise par de nombreux auteurs, bien après la publication de cette prédication, avec très souvent des versions assez différentes de la version originale[7].

Le biographe Adrien-Jean-Quentin Beuchot révéla la supercherie dans le Journal de la librairie, en évoquant une manipulation probable du bibliophile Antoine-Marie-Henri Boulard, exécuteur testamentaire de La Harpe[8].

Œuvres

Références et études sur Cazotte

  • Restif de La Bretonne
L'écrivain français Nicolas Edme Restif de La Bretonne publiera en 1802 un roman épistolaire en quatre volumes, dénommé Les Posthumes, lettres reçues après la mort du mari, par sa femme qui le croit à Florence mais que fut signé sous le nom de Cazotte[10].
  • Charles Nodier
Dans son livre M. Cazotte, édité en 1834, l'académicien français Charles Nodier évoque la prédication de Cazotte.
  • Gérard de Nerval
Le poète et écrivain français Gérard de Nerval évoque, dans un livre paru en 1870, le souper de 1788 à partir des textes antérieurement consacrés à Jacques Cazotte, notamment le récit écrit par La Harpe. Nerval présente le récit, à son tour, accompagné de quelques commentaires sur la vie de Cazotte.
  • Gustave Flaubert
Le dernier roman, d'ailleurs inachevé de Gustave Flaubert, dénommé Bouvard et Pécuchet, publié après sa mort en 1881, évoque le souper de Cazotte par un des personnages du roman. Ce passage évoque les prédicateurs et autres augures ou devins telle que le fameuse Pythie de Delphes lors d'un débat entre Bouvard, Pécuchet et d'autres personnes au sujet de la réalité du monde du spiritisme et des révélations. La plupart des protagonistes ne semblent pas être pleinement convaincus de leurs cohérences et de leurs sériosités.

Bibliographie

  • Paul Morand, Le Dernier Dîner de Cazotte, 1965.
  • Armand Bourgeois, Le Salon de Cazotte à Pierry en 1784, Éditeur : Châlons-sur-Marne : Impr. Martin fres, 1890.
  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Jacques Cazotte » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie, t.1, Ch.Delagrave, 1876, p. 501
  • Gérard de Nerval, "Cazotte", Les Illuminés, 1852.
  • Albert Révérend, Annuaire de la noblesse de France, Paris, Honoré Champion, 1908, page 179
  • La famille Cazotte, par Anne-Albe-Cornélie de Beaurepaire d'Hautefeuille (Anna-Marie) - 1846
  • Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Monaco, Éditeur comte d'Angerville, 1914, pages 198-203

Références

Liens externes

Articles connexes

Famille de Cazotte

  • Portail de la littérature française
  • Portail de la fantasy et du fantastique
  • Portail de la Côte-d’Or
  • Portail de la Marne
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.