Jacques-Bénigne Winslow
Jacob Benignus Winsløw, ou Jacques-Bénigne Winslow, né à Odense (Danemark) le et mort à Paris le , est un médecin et anatomiste français d’origine danoise, professeur au Jardin du Roi (1743-1758).
Pour les articles homonymes, voir Winslow.
Biographie
Sa famille était d'origine suédoise et noble. Le nom originel de la famille était Mansen. Le nom de Winslow venait du village de Winslee situé en Scanie dont la grand-père de Winslow avait été pasteur. Il est le fils de Peter Winslow, pasteur luthérien, et de Marthe Brun. Il a commencé, par tradition familiale, des études de théologie et a écrit plusieurs sermons qui ont eu assez de succès pour qu'un pasteur lui offre de le rejoindre en lui assurant d'avoir son bénéfice après sa mort. Vers 1696, soutenu par Matthias Moth, conseiller privé du roi de Danemark, et l'astronome Ole Christensen Rømer, il a abandonné ses études de théologie. Il a suivi les cours du collège de Borrichius et a été le prosecteur de Caspar Bartholin le Jeune. Après un an d'études, il a décidé de voyager pour se former en anatomie. Son père a essayé de le retenir au Danemark en lui offrant en cure en Fionie. Le roi de Danemark lui a donné sa protection en lui demandant de visiter les différentes écoles de médecines en Europe. Le , à l'âge de 28 ans, il a quitté le Danemark « malgré la rigueur extraordinaire de l'hiver » avec Johannes von Buchwald (de) (1658-1738) qui a été ensuite médecin du roi de Danemark et professeur à Copenhague. Il s'est rendu aux Pays-Bas pour poursuivre ses études. Il a été immatriculé à l'université de Leyde le où il suit les cours d'anatomie de Govard Bidloo. Il s'est brouillé avec lui sur la circulation du sang dans le fœtus. Il s'est rendu ensuite à Amsterdam où il a rencontré Frederik Ruysch et Johannes Jacobus Rau (1668-1719) au moment où Pierre le Grand visite le pays anonymement. Il est resté dans les Provinces-Unies jusqu'en et vient à Paris.
Arrivé à Paris, où il se convertit au catholicisme sous l’influence de Bossuet, dont il adopte le prénom. Il devient docteur régent de la faculté de médecine de Paris en 1705. Il est aussi démonstrateur d’anatomie et de chirurgie au Jardin du Roi.
Il entre à l'Académie royale des sciences où il est élève d'Alexis Littré en 1707, puis de Joseph-Guichard Du Verney en 1715, avant de devenir associé anatomiste en 1716, puis pensionnaire anatomiste en 1722.
Au début des années 1740, il dirige la construction d’une nouvelle salle consacrée à la dissection, dite amphithéâtre Winslow, encore visible rue de la Bûcherie à Paris. En 1743, il commence à enseigner à l'université de Paris.
Il a favorisé la formation de Jacques René Tenon et collaboré avec les anatomistes François-Joseph Hunauld et Joseph Guichard Duverney.
Une dalle verticale (funéraire ?) lui semble consacrée, un peu cachée dans le « charnier » de l'Église Saint-Étienne-du-Mont à Paris, en vis-à-vis de vitraux restaurés (« pressoir mystique »…)
Éponymie[1]
- Hiatus de Winslow
- antiprostate de Winslow : glande bulbo-uréthrale.
- artère gastrique droite de Winslow : artère gastro-duodénale.
- éminence triangulaire de Winslow : processus papillaire du lobe caudé du foie.
- muscle petit scalène d’Albinus et Winslow : muscle petit scalène.
- pancréas de Winslow : processus unciforme du pancréas.
- ligament (jugal) de Winslow[2] : ligament transverse du genou.
Principales publications
- La disposition des fibres musculaires du cœur (1711)
- « Description d’une valvule singulière de la veine cave inférieure », dans Histoire de l'Académie royale des sciences, p. 211 (1719)
- Exposition anatomique de la structure du corps humain, 4 tomes en 5 volumes. Paris : G. Desprez. 1732. (Texte intégral.)
- Dissertation sur l'incertitude des signes de la mort et l'abus des enterremens et embaumemens précipités (1742). Paru également sous le titre : Terrible supplice et cruel désespoir des personnes enterrées vivantes et qui sont présumées mortes. À la fin, on trouvera les épreuves les plus assurées pour connoître si une personne malade est encore vivante ou morte (1752)
- L'autobiographie de J. B. Winslow, publiée par Vilhelm Maar d'après une copie du manuscrit original due à Nicolas Nommel (1912) (lire en ligne)
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Paul Grandjean de Fouchy, Éloge de M. Winslow, dans Histoire de l'Académie royale des sciences - Année 1760, Imprimerie royale, Paris, 1765, p. 165-180 (lire en ligne)
- Dr Ernest Wickersheimer, « à propos d'un livre récent », Paris médical : la semaine du clinicien, 1912, no 8, Texte intégral.
- Carlos Gysel, Jacques-Benigne Winslow et chirurgiens français chez Frédéric Ruysch, Communication présentée à la séance du de la Société française d'histoire de la médecine (lire en ligne)
Article connexe
Liens externes
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- Bibliothèque nationale de Grèce
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- WorldCat
- Académie des sciences : Les membres du passé dont le nom commence par W
- Jacques-Bénigne Winslow notice bio-bibliographique dans le site de la Biu Santé.
- Jacques-Bénigne Winslow dans la Banque d'images et de portraits de la Biu Santé.
- (en) « Notice biographique », sur Who Named It?
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