Irma Schwager

Irma Schwager, née Irma Wieselberg à Vienne (Autriche), le , et morte dans la même ville le [1], est une combattante de la Résistance antifasciste autrichienne, une femme politique engagée au Parti communiste d'Autriche (KPÖ), et une philanthrope.

Parcours

Sa première prise de conscience politique eut lieu pendant l'Austrofascisme, période durant laquelle Irma Wieselberg commença à ressentir en tant qu'étudiante les restrictions imposées par l'autoritarisme de l'État. À dix-huit ans, après l'Anschluss, elle est contrainte d'émigrer en Belgique en raison de ses origines juives, et entre en relation avec le Parti communiste d'Autriche (KPÖ). Après l'occupation de la Belgique par les forces armées allemandes, elle se réfugie en France et est internée au camp de Gurs. C'est ici en 1940 qu'elle adhère au KPÖ. Après son évasion du centre de détention, elle rejoint la Résistance. En France, elle se présente au Travail allemand (TA) et prend l'identité alsacienne de Susanne Berger. Elle s'investit dans le « Mädelarbeit » (travail des filles[2]), tâche qui consistait à persuader les soldats allemands, à travers des conversations et des documents de propagande, de l'absurdité de la guerre. « Si on avait réussi à construire une certaine confiance - cela sans confidentialités -, on pouvait alors commencer avec prudence la critique du nazisme. Ce n'est qu'après cela qu'on pouvait montrer des tracts sur la Résistance. Leur distribution était extrêmement risquée. », disait Schwager. Huit femmes formèrent un groupe. Quatre d'entre elles furent arrêtés et déportées dans un camp de concentration, l'une d'elles fut exécutée[3].

En 1945, elle est revenue à Vienne avec son mari Zalel Schwager (1908-1984), un combattant de la guerre d'Espagne, et leur fille née pendant la guerre. C'est là qu'elle apprit que ses parents et deux de ses trois frères avaient été déportés et assassinés dans l'Holocauste. À partir de 1952, elle a travaillé à la direction de la Bund Demokratischer Frauen, qu'elle dirigea à partir de 1972. Dans ses fonctions, elle a joué un rôle dans la lutte contre l'armement nucléaire et la guerre froide, pour la réforme de la loi autrichienne sur le divorce et contre l'interdiction de l'avortement. À partir de 1954, elle a été membre du Comité central du KPÖ, et de 1980 à 1990, elle a également appartenu au Bureau politique du parti.

Irma Schwager a été présidente de 1992 à 1996, et à partir de 1996, présidente d'honneur à vie de la Société Autriche-Vietnam. Pendant les bombardements américains en 1971, elle s'est rendue à Hanoï, et en Autriche, elle avait initié des actions de solidarité pour les victimes de la guerre chimique, en premier lieu les enfants malformés et handicapés. En , elle était saluée officiellement par le président de la République Nguyen Minh Triet pendant sa visite d'État en Autriche.

Au 35e Congrès du KPÖ en , Irma Schwager a été nommée présidente honoraire du Parti communiste d'Autriche[4].

En , elle prononçait un discours à Vienne pour célébrer le 70e anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz[5].

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. Le Figaro
  2. Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
  3. Irma Schwager – eine Wiener Kommunistin, die Wehrmachtssoldaten „umdrehte“. In: Die Standard, 7. April 2015, abgerufen am 9. April 2015.
  4. Irma Schwager als Ehrenvorsitzende vorgeschlagen. In: kpoe.at. 25. Februar 2011, abgerufen am 24. Juni 2015.
  5. Dany Stive, « Irma Schwager est décédée », sur L'Humanité, (consulté le ).
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