Indice de richesse inclusive

L'indice de richesse inclusive (en anglais, Inclusive Wealth Index) est un indicateur économique qui rend compte de la croissance économique d'un pays, en prenant en compte le montant des destructions des capitaux humains et naturels dans cette croissance. Cet indicateur vise à se substituer au PIB.

Concept

Le produit intérieur brut a été critiqué par divers économiques dans les années 2010 pour son inadéquation avec les enjeux économiques actuels, tels que l'économie de service, la hausse des inégalités et la destruction de l'environnement. Afin de bâtir un modèle alternatif consensuel, les économistes de l'Organisation des nations unies ont créé un indice qui permette de prendre en compte les destructions engendrées par la croissance économique afin d'estimer la croissance réelle[1].

L'indice de richesse inclusive est présenté lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (dite « Rio +20 ») en . Il fait l'objet d'approfondissements par l'ONU jusqu'en , date de la publication de l'Inclusive Wealth Report[2].

L'indice se fonde sur une conception patrimonialiste de la croissance[3]. Si la croissance est permise par des intrant (des facteurs de production), alors une croissance qui est permise par une destruction de facteurs de production doit être estimée en soustrayant la croissance à la destruction des intrants potentiels[2]. Le capital naturel, par exemple, est un stock de richesses produisant un flux de revenus ; polluer revient à réduire l'intrant naturel, et donc à limiter la croissance future[4].

Conclusions de l'indice

Croissances destructrices de l'environnement

L'IRI permet d'analyser les sources de la croissance de chaque pays en la décomposant sous formes de capitaux. Le rapport de 2012 du Programme des Nations unies pour l'environnement, qui utilise l'IRI, montre que la croissance de la Chine entre 1998 et 2008, augmentée de sa destruction en capitaux humains et naturels, ne serait que de 45% et non de 440%[3]. Entre 2005 et 2010, sa croissance n'aurait été que de 8,4%[5].

Croissances respectueuses de l'environnement

L'étude du PNUE montre que certains pays fondent leur croissance sur leur capital humain, avec peu ou très peu de destructions environnementales. Ainsi de la France, dont la croissance est plus verte que celle de l'Allemagne et du Royaume-Uni grâce à l'utilisation de l'énergie nucléaire[6].

Critiques et limites

L'indice de richesse inclusive est critiqué par Géraldine Thiry et Philippe Roman comme une forme d'impérialisme économique. L'IRI se fonde en effet sur une prise en compte du capital humain et du capital naturel, qui, souvent, échappent à une analyse purement économique[1].

Notes et références

  1. Géraldine Thiry et Philippe Roman, « L’indice de richesse inclusive : l’économie mainstream au-delà de ses limites, mais en deçà de la soutenabilité ? », Revue Française de Socio-Économie, vol. n° 16, no 1, , p. 235 (ISSN 1966-6608 et 2104-3833, DOI 10.3917/rfse.016.0235, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) United Nations University International Human Dimensions Programme et United Nations Environment Programme, Inclusive Wealth Report 2014, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-107-10962-9, lire en ligne)
  3. William Honvo, La dissertation d'économie : préparation aux concours avec méthode et sujets corrigés, dl 2020 (ISBN 978-2-8073-2847-1 et 2-8073-2847-4, OCLC 1198603316, lire en ligne)
  4. International Monetary Fund External Relations Dept, Finances & Développement, septembre 2012, International Monetary Fund, (ISBN 978-1-4755-0477-4, lire en ligne)
  5. Cédric Leterme, Chine: l'autre superpuissance, Syllepse, (ISBN 978-2-84950-933-3, lire en ligne)
  6. UNESCO et International Social Science Council, Rapport mondial sur les sciences sociales, 2013: changements environnementaux globaux, UNESCO Publishing, (ISBN 978-92-3-200075-0, lire en ligne)
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