Indépendantisme groenlandais

L'indépendantisme groenlandais est un courant politique qui revendique un Groenland indépendant du Danemark.

Historique

Colonisé par le Danemark en 1775, le Groenland en devient une province en 1953. À la suite du référendum sur l'autonomie du Groenland de 1979, le Groenland reçoit un statut d'autonomie interne[1].

Le référendum sur l'autonomie du Groenland de 2008 confirme ce processus et le , le Danemark promulgue la Lov 473 om Grønlands Selvstyre reconnaissant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes du Groenland et prévoyant en son chapitre 8 la possibilité pour le Groenland d'organiser un référendum pour décider de cette question[2].

Le , la coalition gouvernementale, composée d'Inuit Ataqatigiit, de Siumut et du Partii Naleraq, dispose d'un ministre chargé de l'indépendance[3]. L'accord gouvernemental débute par « Le Groenland est irrévocablement en route vers l’indépendance »[1]. Pourtant, un an auparavant et dans un contexte de chute du prix des matières premières, le nouveau premier ministre déclare que la question n'était pas à l'ordre du jour, mais appartient aux générations futures[4], rompant avec les déclarations de son prédécesseur, qui en déclare que l'indépendance est « naturelle »[5].

Durant les Jeux d'hiver de l'Arctique de 2016, qui se sont tenus à Nuuk, le président du parlement Lars-Emil Johansen déclare que « ces partenariats avec les Jeux d'hiver de l'Arctique font partie de notre exercice vers l'indépendance »[6].

Économie

Le budget du Groënland est financé pour moitié en propre, et pour moitié sur le budget général du Danemark[5]. L'économie d'un Groenland indépendant reposerait sur l'extraction des matières premières, l'île disposant d'importants gisements de minerais ou de pétrole, ce qui n'est pas sans poser des questions d'ordre environnemental[7],[8].

Relations avec l'Union européenne

Tout comme pour l'Écosse[9],[10], le désir d'indépendance n'est pas accompagné par un souci de quitter l'Union européenne mais par un désir de continuer voire de renforcer les relations, en matière d'économie et de commerce, notamment de matières premières[1].

Cette situation tranche le retrait du territoire de la Communauté économique européenne le à la suite de l'autonomie de 1979[1] à la suite des désaccords sur le contrôle sur ses eaux territoriales[11].

Notes et références

  1. Damien Degeorges, « Le Groenland serait « irrévocablement » sur le chemin de l’indépendance », sur Planète Arctique, (consulté le ).
  2. Lov 473 om Grønlands Selvstyre, 12 juin 2009.
  3. Alexis Duval, « Le Groenland fait un pas supplémentaire vers l’indépendance vis-à-vis du Danemark », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. Slim Allagui, « L'indépendance du Groenland s'éloigne », sur Le Figaro, (consulté le ).
  5. « L’indépendance du Groenland «naturelle» pour son Premier ministre », sur Le Soir, (consulté le ).
  6. Claudiane Samson, « Les Jeux d'hiver de l'Arctique, un pas vers l'indépendance du Groenland », sur Radio Canada, (consulté le ).
  7. Anthony Johnston, « Le Groenland miné par son indépendance », sur Métro (Montréal), (consulté le ).
  8. John Vidal, « Independent Greenland 'could not afford' to sign up to Paris climate deal », sur the Guardian, (consulté le ).
  9. « Ecosse : "On veut rester dans l'UE, sinon ce sera l'indépendance" », sur Euronews, (consulté le ).
  10. (en) « Attitudes Towards the European Union and the Challenges in Communicating 'Europe': Building a Bridge Between Europe and its Citizens », sur Scottish Government (consulté le ).
  11. Matthieu Chillaud, « Le Groenland : entre contraintes géographiques et vertus stratégiques », dans Annuaire français de relations internationales, vol. IV, Bruxelles, éditions Bruylant, (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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