In Ecker
In Ecker, parfois orthographié In Ekker ou In Eker, est un bordj algérien situé sur la bordure occidentale du massif du Hoggar dans le Sahara, à environ 150 km au nord-nord-ouest de Tamanrasset[1]. Ce fut le lieu d'essais nucléaires français souterrains du Centre d'expérimentations militaires des oasis (CEMO) de 1961 à 1966.

Essais nucléaires
De 1961 à 1966, 13 essais nucléaires français souterrains furent effectués à In Ecker. Auparavant, les premiers essais nucléaires français étaient effectués au sud-ouest de Reggane à Hamoudia, au centre du Sahara algérien et à 600 kilomètres au sud de Béchar. Mais en 1961, la France abandonne les essais aériens à Reggane à la faveur d'essais souterrains à In Ecker, pour limiter la dissémination des déchets radioactifs dans l'atmosphère, anticipant par là même le Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires signé en 1963.
Pour mener la campagne d'essais nucléaires, l'armée française créé le Centre d'expérimentations militaires des oasis (CEMO). 2 000 personnes, dépendant essentiellement du 621e groupement des armes spéciales (GAS) occupaient une base-vie à In Amguel, à 35 km au sud d'In Ecker, tandis que le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) occupait un camp intermédiaire, baptisé Oasis 2.
Désignés par des noms de pierres précieuses, treize essais nucléaires français souterrains sont effectués au CEMO du au [2]. Les tirs sont réalisés en galeries, chacune étant creusée horizontalement dans un massif granitique du Hoggar, le Tan Afella.
Lors du second essai souterrain, le , se produit l'accident de Béryl. Un nuage radioactif s'échappe de la galerie de tir, la roche ayant été fragilisée lors du premier essai.
Date | Nom |
---|---|
Agate | |
Beryl | |
Emeraude | |
Améthyste | |
Rubis | |
Opale | |
Topaze | |
Turquoise | |
Saphir | |
Jade | |
Corindon | |
Tourmaline | |
Grenat |
Les essais nucléaires se poursuivirent le en Polynésie française, où la marine française avait mobilisé plus de 100 bâtiments pour la construction des installations du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) comprenant les sites d'essais nucléaires de Mururoa et de Fangataufa.
L'armée française a procédé à l'évacuation définitive des sites de Reggane et de In Ecker en 1967, conformément aux dispositions des Accords d'Évian[3]. La base d’In Ecker fut rétrocédée à l’Algérie qui l'a mise à la disposition de la Société nationale de recherche et d'exploitation minière (SONAREM) qui venait d’être créée. Cette base centrale logistique sert toujours de soutien aux travaux de cartographie géologique et de prospection dans le Hoggar et les Tassilis.
Effets de la radioactivité
Selon un rapport parlementaire français, la population saharienne vivant dans un rayon de 100 km autour d'In Ecker ne dépassait pas deux mille personnes[4].
De nombreux soldats français furent irradiés pendant les essais à In Ecker[5]. 12 essais souterrains sur les 13 effectués n'ont pas été contenus et ont produit des fuites radioactives[6].
Références
- Jean Mabire, La traite des noirs, L'Ancre de la Marine, (ISBN 2-84141-163-X, lire en ligne), p. 121
- Capcom Espace, encyclopédie de l'espace
- Algérie Soir - 28/05/2012 : « Il y a 45 ans, les derniers français évacuaient Reggane »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et les éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires - Rapport de l'OPECST de Henri Revol et Jean-Paul Bataille, 6 février 2002
- Essais nucléaires, les irradiés d'In-Ekker - Le Monde, 19/06/2009
- http://www.senat.fr/questions/base/2010/qSEQ100212215.html
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