Ike Turner

Izear Luster Turner, Jr., dit Ike Turner, né le à Clarksdale (Mississippi) et mort le à San Marcos (Californie), est un chanteur, guitariste  à ses débuts pianiste  de blues, rhythm and blues et de rock américain[1]. Il fut le mari de Tina Turner avec qui il forma le duo Ike & Tina Turner.

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Ike Wister Turner
Ike Turner au festival Long Beach Blues en 1997.
Informations générales
Naissance
Clarksdale (Mississippi), États-Unis
Décès
San Marcos (Californie), États-Unis
Genre musical Blues, rhythm and blues, rock 'n' roll
Instruments Guitare, piano

Biographie

Les débuts du rock & roll

À la fin des années 1940, il fonde les Kings of Rhythm. Son premier enregistrement reconnu est Rocket 88, chanté par le saxophoniste Jackie Brenston en 1951 avec les Kings of Rhythm, enregistré dans les studios Sun Records, où il tient le piano. Cet enregistrement est considéré notamment par le Rock and Roll Hall of Fame comme le premier morceau rock 'n' roll de l'histoire de la musique. La chanson est l'un des premiers exemples de distorsion de guitare (le guitariste est Willie Kizart)[2], ce qui arriva par accident à la suite du lâchage d'un des amplificateurs. Le groupe devient connu dans sa ville de Saint Louis. Ike s'installe ensuite à Chicago où il sera pianiste de studio pour le label Sun Records. Il accompagne ainsi Howlin' Wolf en 1951 sur son premier titre enregistré Moanin' at Midnight et sur How Many More Years[3].

Ike et Tina Turner

En 1956, il rencontre une jeune chanteuse âgée de 16 ans et originaire de Nutbush[1] (Tennessee) : Anna Mae Bullock. Sa performance sur I know you love Me Baby, une chanson de B. B. King l'impressionne au point qu'il décide de l'inclure comme choriste du groupe. Un an après, elle change son nom en Tina Turner et ils fondent le groupe Ike and Tina Turner. Leur chanson A fool in love devient un tube, se classant numéro 3 au charts R&B. Inspiré par Ray Charles, Ike Turner s'entoure de choristes appelées les « Ikettes ». Le duo produit plusieurs tubes, au nombre desquels It's gonna work out fine, River deep - Mountain high, I want to take you higher, Proud Mary (Rollin' on the river, reprise de Creedence Clearwater Revival) ou Nutbush city limits. Le duo se sépare en 1976, à la suite de plusieurs années de violence de la part de Ike. Ike et Tina reprennent alors chacun une carrière en solo[1].

Carrière solo

Les deux albums solos d'Ike sont des échecs. Il est condamné à plusieurs années de prison pour détention et consommation de cocaïne[4] et incarcéré en Californie. C'est en prison qu'il apprend d'ailleurs son entrée avec Tina au Rock and Roll Hall of Fame en 1991. Il est libéré en 1993 et devient sobre. Ike se relance, enchaînant disques et tournées.

En 2001, son album Here & Now est nommé aux Grammy Awards. En 2005, il joue du piano sur la chanson Every Planet We Reach Is Dead de l'album Demon Days de Gorillaz. Il jouera également cette chanson au cours de la tournée du groupe. En 2007, Ike gagne le Grammy Award du meilleur album de blues traditionnel pour Risin' With the Blues. Une collaboration avec le groupe de The Black Keys (produit par Danger Mouse) a été enregistrée à cette occasion.

Bernard Rancillac, peintre du pop art, a réalisé son portrait.

Mort

Le , Ike Turner meurt à l'âge de 76 ans d'une surdose de cocaïne[5] dans sa maison de San Marcos près de San Diego en Californie.

Vie familiale

Ike se marie une première fois avec Lorraine Taylor avec qui il aura deux fils, Ike Turner Jr. et Michael Turner.

En 1962, il épouse Tina Turner, vraisemblablement à Tijuana (le . Plus tard, lors d'une interview téléphonique avec Howard Stern, Ike nie s'être jamais marié avec Tina Turner). Il adopte le fils de Tina, Craig (dont le père est le saxophoniste Raymond Hill, et qui porte donc le nom de Turner ; ils ont ensemble Ronald "Ronnie" Turner. Alors qu'ils sont encore ensemble, Ike trompe ouvertement Tina Turner, avec Ann Thomas, une Ikette avec qui il aura sa fille Mia, née à la fin des années 1960, et qu'il épouse en 1981. Tina quitte Ike après une violente dispute à Dallas en 1976. Dans son autobiographie parue en 1986, Moi, Tina, dont est tiré le film Tina de Brian Gibson, Tina accuse Ike d'être un époux violent. Longtemps Ike nie les faits ; il les reconnaît dans son autobiographie, qui parait en 2001, Takin' Back My Name[6], admettant l'avoir souvent giflée, parfois sans raison. Lors du divorce, elle lui laisse tous les biens communs pour ne conserver que son nom de scène, Tina Turner.

En 1995, il épouse une autre Ikette, Jeanette Bazzell. Il a eu aussi deux filles : Linda Trippeter et Twanna Melby.

Discographie

  • 1960 : The soul of Ike and Tina Turner (Collectables) #45
  • 1962 : Dance with Ike & Tina Turner & Their kings of rhythm band (Sue)#23
  • 1962 : Festival of live performances (United)#36
  • 1963 : Don't play me cheap (Collectables) #19
  • 1963 : Dynamite (Collectables)#56
  • 1963 : It's gonna work out fine (Collectables) #12
  • 1963 : Please please please (Kent) #74
  • 1964 : The Ike & Tina Turner revue live (Kent)#34
  • 1965 : Live! The Ike & Tina Turner show (Warner Bros.) #45
  • 1965 : Ike & Tina show 2 (Tomato)#156
  • 1965 : Ooh poo pah doo (Harmony)#73
  • 1966 : River deep - Mountain high (Philles/A&M) #23
  • 1966 : Ike & Tina Turner and the raelettes (Tangerine) #35
  • 1966 : Live! The Ike & Tina Turner show (Loma)#45
  • 1966 : Live! The Ike & Tina Turner show, vols. 1-2
  • 1969 : Outta season (Blue Thumb) #11
  • 1969 : Ike & Tina Turner in person (Minit)27
  • 1969 : Fantastic (Sunset)#45
  • 1969 : Get it together (Pompeii) -
  • 1969 : Her man, his woman (Capitol)-
  • 1969 : The hunter (Blue Thumb) -
  • 1969 : Ike Turner & The kings of rhythm: A black man's soul (Tuff City)
  • 1970 : On stage (Valiant) #178
  • 1970 : Come together (Liberty) #23
  • 1971 : Workin' together (One Way) #24
  • 1971 : 'Nuff said (United Artists) #8
  • 1971 : Something's got a hold on me (Harmony)#24
  • 1971 : What you hear is what you get (EMI) #29
  • 1971 : "Funkier than a mosquito's tweeter" (United Artists)
  • 1972 : Feel good (United Artists) -
  • 1973 : Let me touch your mind (United Artists) #198
  • 1973 : Nutbush city limits (United Artists) #65
  • 1973 : The world of Ike and Tina live (United Artists) #48
  • 1974 : Strange fruit (United Artists) -
  • 1974 : Sweet Rhode island red (United Artists) -
  • 1974 : The gospel according to Ike and Tina (United Artists) -
  • 1974 : The great album-
  • 1975 : Sixteen great performances (ABC)-
  • 1977 : Delilah's power (United Artists) -
  • 1978 : I'm tore up
  • 1979 : Airwaves
  • 1984 : Hey hey
  • 1998 : My blue country
  • 2001 : Here and now
  • 2003 : A black man's soul
  • 2006 : Risin' with the blues

Notes et références

  1. (en) « Biographie », sur skepticalbrotha.wordpress.com (consulté le ).
  2. Livret du CD A Proper Introduction to Ike Turner/ Jackie Brenston "Rocket 88".
  3. Collectif, Les dieux du blues, Éditions Atlas, , 312 p. (ISBN 2-7312-1790-1), p. 200.
  4. « Ike Turner mauvais génie », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Ike Turner est mort d'une overdose », sur www.purepeople.com (consulté le ).
  6. (en) Ike Turner et Nigel Cawthorne, Takin' back my name : the confessions of Ike Turner, Virgin Books, , 271 p. (ISBN 1-85227-850-1 et 9781852278502).

Annexes

Bibliographie

  • Blues Again !, n°2, juillet/août/septembre 2005
  • Blues Again !, n°8, janvier/février/mars 2007

Liens externes

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