Ienisseï
L'Ienisseï (en russe : Енисей) est un fleuve de Sibérie, en Asie, le plus grand de tous ceux qui se jettent dans l'océan Arctique. Il se forme en république autonome de Touva de la confluence du Grand Ienisseï (Bii-khem) et du Petit Ienisseï (Ka-khem), le premier né sur le flanc sud des monts Saïan par 97° 30' E et 52° 20' N et le second issu des marais quelques kilomètres à l'ouest du lac Khobso-Gol au nord-ouest de la Mongolie. Son bassin jouxte à l'est celui de la Léna et à l'ouest celui de l'Ob.
Ienisseï (russe : Енисей) | |
Rives du Ienisseï près de Krasnoïarsk. | |
Carte du bassin du Ienisseï. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 4 093 km |
Bassin | 2 620 000 km2 |
Bassin collecteur | Ienisseï (Russie, Mongolie) |
Débit moyen | 19 800 m3/s (embouchure) |
Régime | nival de plaine |
Cours | |
Source principale | Grand Ienisseï (Bii-khem) |
· Localisation | Monts Saïan, Touva, Russie |
· Altitude | 2 425 m |
· Coordonnées | 52° 31′ 47″ N, 98° 47′ 15″ E |
Source secondaire | Petit Ienisseï (Ka-khem) |
· Localisation | Vallée de Darkhad, Mongolie |
Confluence des sources | Kyzyl |
· Altitude | 615 m |
· Coordonnées | 51° 43′ 40″ N, 94° 27′ 10″ E |
Embouchure | Mer de Kara |
· Localisation | Golfe de l'Ienisseï |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 70° 58′ N, 83° 17′ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Abakan, Kas, Sym, Touroukhan, Elogouï, Grande Kheta |
· Rive droite | Touba, Kan, Angara, Grand Pit, Toungouska Pierreuse, Toungouska Inférieure, Koureïka |
Pays traversés | Russie Mongolie |
Principales localités | Kyzyl, Abakan, Krasnoïarsk, Lessossibirsk |
Étymologie
Iénisseï est la russification du vieux kirghize Эне-Сай (Ene-Sai) qui signifie « rivière-mère » ou de l'evenki Ioenessi, qui signifie « grande eau » [1],[2].
Géographie
La longueur du fleuve est de 4 093 km (mais elle atteint 5 075 km si on prend comme source du fleuve la source de la Selenga) et la surface de son bassin versant est de 2 620 000 km2.
Il est navigable jusqu'à Minoussinsk, sur une longueur de 2 900 km. Le fleuve est libre de glace en moyenne 155 jours par an à Touroukhansk et 196 jours entre mai et novembre à Krasnoïarsk.
Le Grand Ienisseï (ou Bii-khem) et le Petit Ienisseï (ou Ka-khem) coulent vers l'ouest. Après s'être unis, ils tournent vers le nord, traversant les monts Saïan par de profondes gorges, selon le 92e méridien, et recevant le Khemtchik, pour émerger dans les steppes à Saïanogorsk (53° 10' N).
Augmenté de l'Abakan sur la gauche et de la Touba sur la droite, il traverse la région minière de Minoussinsk, approche à 10 km du Tchoulym, tributaire de l'Ob, et croise le Transsibérien à Krasnoïarsk. Il reçoit ensuite son principal affluent, l'Angara, émissaire du lac Baïkal, qui porte son débit de 3 350 m3/s à 8 300 m3/s.
Après la confluence de l'Angara, le fleuve continue de s'élargir. Un canal reliait autrefois le petit Kas, affluent gauche de l'Ienisseï, à la Ket, un affluent de l'Ob. Le fleuve reçoit par la droite les eaux de deux affluents majeurs, la Toungouska Pierreuse et la Toungouska Inférieure.
Le Ienisseï continue vers l'océan Arctique, atteignant une largeur de 30 km. Son lit est encombré par des îles. Il reçoit encore sur la gauche le Sym et le Touroukhan, et sur la droite la Koureïka et la Doudinka, puis il s'étale dans son large estuaire.
Principales villes traversées
- Kyzyl
- Abakan
- Krasnoïarsk (pont métallique 777)
- Lessossibirsk
- Ienisseïsk
- Touroukhansk
- Igarka
Hydrologie
Le débit inter-annuel ou module du Ienisseï est de 18 050 m3/s à Igarka à 525 km de son embouchure pour une surface de bassin versant de 2 440 000 km2. Il manque 180 000 km2 de bassin en aval où il collectera 1 800 m3/s supplémentaires. Le fleuve possède un régime nival de plaine. La période des hautes eaux au mois de juin correspond à la période de fonte des neiges. Les valeurs minimales et maximales mesurées à Igarka pour le débit mensuel sur la période 1936-1995 sont égales à 3 120 m3/s en et 119 000 m3/s en .
localité | distance de l'embouchure | surface du bassin versant | module | lame d'eau |
---|---|---|---|---|
Kyzyl (Кызыл) | 3 487 km | 115 000 km2 | 1 010 m3/s | 276 mm |
Nikitino (Никитино) | 3 020 km | 182 000 km2 | 1 480 m3/s | 256 mm |
Bazaïkha (Базаиха) | 2 468 km | 300 000 km2 | 2 920 m3/s | 307 mm |
Ienisseïsk (Енисейск) | 2 054 km | 1 400 000 km2 | 7 750 m3/s | 175 mm |
Toungouska Pierreuse (confluent) | 1 568 km | 1 760 000 km2 | 10 900 m3/s | 195 mm |
Igarka (Игарка) | 697 km | 2 440 000 km2 | 17 800 m3/s | 230 mm |
Les affluents
Les principaux affluents sont, d'amont en aval (superficie du bassin, longueur, débit moyen) :
Rive gauche : | Rive droite :
|
Environnement et pollution
Le fleuve est pollué sur plusieurs segments, notamment pollué par du tritium retrouvé dans les sédiments, le zoobenthos, les poissons et les plantes du cours d'eau.
La source de ce tritium serait le combinat minier et chimique Rosatom (Rosatom State Corporation)[5].
Dans la littérature
L'Ienisseï est traversé par Michel Strogoff dans le roman homonyme de Jules Verne[6].
Notes et références
- Александр Андреевич Прокофьев, Избранное : стихотворения, поэмы, (ISBN 9785280009615, lire en ligne)
- (ru) Michel Tsountz, Grands travaux sur les fleuves de Sibérie, p. 39, Politisdat (ru), Moscou, 1956.
- - L'Ienisseï à Igarka
- http://www.cultinfo.ru/fulltext/1/001/008/037/454.htm Большая советская энциклопедия
- Bondareva L (2015). "Tritium content of some components of the middle Yenisei ecosystem." Radiochemistry 57, no. 5: 557-563 (résumé).
- Jules Verne, « Le passage de l'Yeniseï », wikisource (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Abramova, Z. A. (1983). Problèmes relatifs à l'étude du Paléolithique dans la région de l'Iénisséi (Sibérie) . Anthropologie (L') Paris, 87(2), 207-213.(http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=12233604 résumé])
- Bondareva L (2015). "Tritium content of some components of the middle Yenisei ecosystem." Radiochemistry 57, no. 5: 557-563 (résumé).
- Devlet, M. A. (1996). Mugur-Sargol, sanctuaire de l'âge du Bronze sur l'Iénisséi. Les Dossiers d'archéologie, (212), 58-63 (résumé).
- Vasil'ev S.A & Desbrosse R (1990). Le Paléolithique final du bassin supérieur de l'Iénisseï d'après les fouilles près du village de Maïna. L'Anthropologie, 94(4), 763-781 (résumé).
Articles connexes
Liens externes
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