Hygrophore des prés

Hygrocybe pratensis, Cuphophyllus pratensis

Hygrocybe pratensis
Spécimens de différents âges de
l'hygrophore des prés à Salem, Ohio.
Classification selon MycoBank
Règne Fungi
Sous-règne Dikarya
Division Basidiomycota
Sous-division Agaricomycotina
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Agaricales
Famille Hygrophoraceae
Genre Hygrocybe

Espèce

Hygrocybe pratensis
(Schaeff.) Murrill (1914)

Synonymes

  • Camarophyllus pratensis (Schaeff.) P. Kumm., 1871
  • Cuphophyllus pratensis (Schaeff.) Bon, 1985

L'hygrophore des prés (Hygrocybe pratensis ou Cuphophyllus pratensis) est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Hygrophoraceae. Il a la silhouette typique des hygrophores, avec des lames épaisses, très espacées et à consistance cireuse. C'est un bon comestible facile à reconnaître avec son chapeau abricot et son pied clair. Il affectionne les milieux herbeux, surtout en altitude, mais se raréfie en raison de l'utilisation des sols par l'humain.

Taxinomie

L'espèce a été décrite pour la première fois en 1774 par le mycologue et naturaliste allemand Jacob Christian Schäffer sous le nom d'Agaricus pratensis. William Alphonso Murrill l'a transférée dans le genre Hygrocybe en 1914. La taxinomie de ce genre reste controversée, et certains auteurs placent l'hygrophore des prés dans le genre Cuphophyllus[1].

Description

Les lames très espacées et cireuses de l'hygrophore des prés.

C'est un champignon de taille petite à moyenne, avec un chapeau conique qui est obtus chez les spécimens jeunes, puis s'étale en conservant un mamelon net[2]. Il est sec ou à peine un peu gras au toucher[3] et hygrophane[4], de couleur abricot ou orange saumon[5]. La marge, très fine et denticulée, devient souvent onduleuse et relevée avec l'âge. Les lames, épaisses, larges et nettement espacées, sont arquées et décurrentes[2]. Elles sont cireuses, crème orangé, concolores au chapeau ou plus pâles[4]. Des lamelles et des lamellules, de même couleur, sont visibles dans les intervales[2]. Le stipe est épais et aminci vers la base (qui est souvent courbée), et mesure entre 3 et cm de long. Il est lisse à fibrilleux, cassant, de teinte un peu plus claire que le chapeau[5]. La chair est orangé pâle dans le chapeau et blanche dans le pied. Elle a une saveur douce et une odeur faible[3].

Espèces proches

L'hygrophore des bois (Hygrophorus nemoreus (en)) ressemble un peu à celui des prés. Mais comme son nom l'indique, il pousse surtout dans les bois. De plus, son chapeau est fibrilleux et il a une odeur de farine assez nette[3].

Habitat et distribution

Jeunes spécimens dans une prairie près de Londres, en Grande-Bretagne.

Comme son nom l'indique, l'hygrophore des prés pousse dans l'herbe des prairies et des pâturages, parfois dans les dunes fixées et même dans les bois clairs[3]. Il est plus fréquent en montagne et dans les alpages, au dessus de 500 m d'altitude[5]. On le trouve dans toute la zone tempérée de l'hémisphère nord[2]. Le champignon ne supporte pas les sols enrichis en composés azotés (engrais) et, de ce fait, il est devenu très rare dans certaines régions d'Europe[3].

Comestibilité

La chair douce et délicatement parfumée du champignon et son absence de viscosité en font un comestible très apprécié[2]. La plupart des auteurs le présente comme le meilleur des hygrophores, mais il est devenu si rare que sa cueillette devrait être évitée[3].

Notes et références

  1. (en) Margit Babos, Krisztián Halász, Tibor Zagyva, Ágnes Zöld-Balogh, Dóra Szegő et Zoltán Bratek, « Preliminary notes on dual relevance of ITS sequences and pigments in Hygrocybe taxonomy », Persoonia - Molecular Phylogeny and Evolution of Fungi, vol. 26, no 1, , p. 99–107 (PMID 22025807, PMCID PMC3160800, DOI 10.3767/003158511X578349, lire en ligne, consulté le )
  2. Jean-Louis Lamaison et Jean-Marie Polèse, Encyclopédie visuelle des champignons, Artémis, , 383 p. (ISBN 2-84416-399-8 et 978-2-84416-399-8, OCLC 420280993, lire en ligne), p. 126.
  3. Guillaume Eyssartier et Pierre Roux, L'indispensable guide du cueilleur de champignons, Belin, , 355 p., p. 76-77.
  4. Roland Labbé, « Cuphophyllus pratensis / Hygrophore des prés », sur Mycoquébec.org, (consulté le ).
  5. Christian Deconchat et Jean-Marie Polèse, Champignons : l'encyclopédie, Artémis Éditions, , 607 p. (ISBN 2-84416-145-6 et 978-2-84416-145-1, OCLC 424011070, lire en ligne), p. 174.

Liens externes

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