Humphroy de Thérouanne

Humphroy[1] (en latin Hunfridus ou Humfridus) fut évêque de Thérouanne (episcopus Morinensis) de 856 à sa mort le , abbé de Saint-Bertin de 864 à 866. C'est un saint catholique, fêté le .

Biographie

Moine de l'abbaye de Prüm, il fut appelé à succéder à l'évêque Folcuin. Le , un groupe de Danois commandé par le chef Weland s'empara des abbayes de Saint-Bertin et de Saint-Omer (à trois lieues au nord de Thérouanne)[2], et ravagea le Pays Ternois[3]. Sans doute après ces événements, Humphroy demanda au pape Nicolas Ier d'être déchargé de ses fonctions et de retourner à la vie monastique, ce que le pape refusa[4]. Vers 860, il engagea Hmphroy ou Huntfrid à ne pas abandonner son siège quoiqu'il aité été chassé par les Normands et obligé de trouver refuge dans un monastère[5].

Le , il se serait produit un miracle à Thérouanne : un serviteur repassant la chemise de son maître qui devait se rendre à la messe aurait vu du sang jaillir sous son fer. Humphroy ordonna que la chemise soit conservée dans la cathédrale, et que ce jour de l'Assomption soit célébré et chômé dans le diocèse, ce qu'il n'était pas auparavant[6].

En 864, Adalard, abbé de Saint-Bertin[7], mourut. L'évêque Humphroy le remplaça deux ans dans ses fonctions[8], mais le , le roi Charles le Chauve lui substitua l'un de ses proches, Hilduin († ), qui acheta l'abbaye pour trente livres d'or[9].

Humphroy assista et souscrivit au concile de Touzy ( - ). À sa mort, il fut remplacé par Actard, par ailleurs évêque de Nantes.

Notes et références

  1. Ou Humphrey, ou Honfroy, ou Onfroy, etc.
  2. Miracula sancti Bertini, II, § 2.
  3. Hincmar de Reims (Annales Bertiniani, anno 861) semble évoquer une seconde attaque l'année suivante, après une incursion en Angleterre, mais Ferdinand Lot La grande invasion normande de 856-862 », Bibliothèque de l'École de chartes 69, 1908, p. 9-62, spéc. p. 42-45) pense que c'est une maladresse d'expression. D'autre part, Hincmar paraît dire que la ville de Thérouanne fut incendiée (« Dani qui pridem Morinum civitatem incenderant [...] »), mais il raconte ensuite un miracle qui s'y serait produit le 15 août 862, impliquant que la cathédrale, en tout cas, était toujours debout.
  4. Deux fragments de la réponse du pape sont conservés dans le Décret de Gratien (C. VII, qu. I, c. 47, et 50, c. 5) : « Humfredo episcopo Morinensi per Galdagarium presbyterum respondet : si sciscitet utrum cum a Normannis de episcopio depellatur debeat de cetero in monasterio conversari, etc. »
  5. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome I, Année 860
  6. Annales Bertiniani, anno 862.
  7. Adalard, fils du comte Hunroch de Ternois, abbé depuis 844, complice de la trahison d'Eudes de Troyes en 858, pardonné par Charles le Chauve et rétabli abbé en 861. Commanditaire du Polyptyque de Saint-Bertin conservé dans les Gesta abbatum Sithiensium de Folcuin de Lobbes.
  8. Folcuin de Lobbes, Gesta abbatum Sithiensium, § 67.
  9. Ibid., § 69. Selon Ferdinand Lot, c'est le même Hilduin que celui qui tenta de s'imposer comme évêque de Cambrai de 862 à 866, mais fut récusé par le métropolitain Hincmar de Reims, et administra le diocèse de Cologne en 865.
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