Hospitalitas

L’Hospitalitas est un système de cantonnement destiné à caserner les troupes romaines puis germaniques sur le territoire de l'Empire romain durant les IVe et Xe siècles. Cette pratique romaine est issue du Code de Théodose. Quand une troupe arrive dans un lieu, elle réquisitionne une grande propriété, souvent une propriété impériale, qui est partagée en trois parties par un officier de l'armée appelé fourrier. Le propriétaire du terrain choisit la première partie, l'officier la deuxième et la troisième revient de nouveau au propriétaire. Il ne s'agit que d'un partage de jouissance et non de propriété : le propriétaire récupère toutes les parties de son territoire au départ des troupes. Ainsi le passage des troupes dans l'Empire romain ne générait aucun trouble. L'hospitalitas assurait la paix et la sécurité juridique.

Les premières vagues des grandes invasions (Wisigoths, Ostrogoths et Burgondes), poussées par les Huns en direction de l'Empire romain, ont utilisé ce mode de répartition des terres. La différence notable était que cette fois il ne s'agissait plus d'un partage de jouissance mais d'un partage de propriété. En effet, ces peuples se livraient à une migration et s'implantaient définitivement sur le territoire de l'Empire Romain.

L’Hospitalitas fut d'ailleurs l'objet de législations pour des peuples barbares, notamment les Burgondes, dans la Lex Gundobada (ou "lex Burgundionum" ou loi gombette) rédigée par Gondebaud roi de Burgondie. Cette loi, qui est une "lex barbarorum", traite du cas d'abus commis par des Burgondes qui réclamaient l'application de l’Hospitalitas alors qu'ils avaient déjà hérité des terres de leurs ancêtres.

LIV. De ceux qui ont usurpé le tiers des esclaves et les deux tiers des terres à l'encontre de la prohibition publique. 1. Bien qu'à l'époque où notre peuple a reçu le tiers des esclaves et les deux tiers des terres, nous ayons émis un ordre portant que quiconque aurait reçu, de notre générosité ou de celle de nos parents, une terre avec des esclaves, ne devrait pas réclamer ni le tiers des esclaves ni les deux tiers des terres du lieu où l'hospitalité lui avait été attribuée ; cependant, attendu que nous avons découvert que plusieurs, oublieux du péril qu'ils couraient, avaient excédé ces ordres, il est nécessaire que le présent [document] de notre autorité, émis à titre de loi durable, contraigne les usurpateurs et attribue aux victimes de ces [manœuvres] le secours d'une sécurité qui leur est due. En conséquence, nous ordonnons : que tout ce qui sera prouvé avoir été usurpé, contre la prohibition publique, sur les terres de leurs hôtes, par ceux qui jouissent de terres et d'esclaves en vertu notre libéralité, [que tout cela] soit restitué sans délai.

Cette loi s'adresse en premier lieu aux hommes proches de la cour royale qui avaient reçu, en vertu de ces relations privilégiées, des terres leur permettant de s'implanter sur le territoire de l'Empire romain. Cependant, la clé de répartition avait changé. Il ne s'agissait plus de la répartition prévue par l’Hospitalitas puisque désormais les barbares obtenaient deux tiers des terres. Cette nouvelle clé de répartition n'était cependant valable que pour les Wisigoth et les Burgondes.

  • Portail de la Rome antique
  • Portail de l’histoire militaire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.