Hombre (film)

Hombre est un western américain réalisé par Martin Ritt, sorti en 1967.

Pour les articles homonymes, voir Hombre.

Hombre
Titre original Hombre
Réalisation Martin Ritt
Scénario Irving Ravetch (en) et Harriet Frank Jr (en) d'après le roman de Elmore Leonard
Acteurs principaux
Sociétés de production Hombre Productions
Pays d’origine États-Unis
Genre Western
Durée 111 minutes
Sortie 1967


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Fiche technique

Distribution

Début du film

Arizona, 1884. John Russel (Hombre, "Homme" en espagnol) est un jeune blanc élevé depuis l'enfance par les Apaches comme un des leurs, puis recueilli et adopté par le propriétaire de l'hôtel d'une petite ville. Adulte, Hombre a cependant choisi de retourner vivre avec les Apaches, dans leur réserve. À la mort de son père adoptif, Hombre hérite de l'hôtel. Il décide de le vendre pour acheter des chevaux, ce qui l'oblige à licencier la gérante, Jessie, une fille au grand cœur qui a roulé sa bosse. Le lendemain Hombre prend la diligence afin de gagner la ville. Voyagent en sa compagnie son ami Enrique Mendez, le cocher ; Jessie ; le Professeur Alexander Favor agent des affaires indiennes, et son épouse, Audra[2] ; un jeune couple anodin (Lee et Doris Blake); et un baroudeur vulgaire et arrogant, Cicero Grimes. Pendant le voyage, les voyageurs serrés les uns contre les autres et secoués par les cahots bavardent. La conversation tombe sur les indiens, et Hombre prend leur défense : ils ont, dit-il, été trompés par le gouvernement qui les a parqués dans des zones arides sans ressources, les affamant, notamment par les malversations des directeurs des Bureaux des Affaires Indiennes, ces derniers détournant sans scrupules leur pourtant famélique pécule, par des malversations comptables, pour s'enrichir à leurs dépens, allant jusqu'à critiquer la rudesse liée à leur dénuement.

Les voyageurs (Mrs. Favor en tête) ne supportent pas la présence d'un injuns-lover ("amoureux des indiens") à leurs côtés, l'expulsent de la diligence et le contraignent à faire le voyage sur le siège avant, à côté du cocher.

Le matin du deuxième jour, quatre bandits à la solde de Grimes arrêtent l'attelage, dévalisent les voyageurs, prennent en otage la femme du professeur et s'éloignent en les laissant pratiquement sans eau. Hombre, en mettant la main sur sa carabine Marlin cachée sur le toit de la diligence, réussit à abattre deux des bandits qui s'étaient attardés, justement ceux qui portaient le butin. Puis il entraîne dans le maquis la troupe des voyageurs désemparés. Les bandits, aidés par un desperado fine gâchette, vont se lancer à leur poursuite. D'un côté quatre bandits décidés et sans scrupules, munis d'une otage et de l'autre, deux femmes, un gamin sans grande jugeote, un vieillard aussi lâche que cupide et égoïste, un travailleur mexicain trop scrupuleux, et un "marginal" entre deux mondes, ayant pour atouts son expérience de la survie dans les bad-lands - et comme handicap son appartenance psychologique et culturelle au peuple indien faisant de lui un être infréquentable pour les blancs.

Analyse

Un des premiers films traitant du Génocide amérindien, bien que paradoxalement, aucun indien n'y soit montré ailleurs que dans les premières minutes du film, puis en fond d'écran, dans le générique de fin. Film éminemment politique, Martin Ritt dépeint les valeurs d'une Amérique WASP et sa moralité douteuse, à travers cette parabole sans fioritures mais riche d'enseignements, où le happy end n'est pas de mise, à travers le parcours d'un homme ordinaire, bien qu'endurci, qui ira jusqu'à faire le sacrifice de sa vie, pour sauver ses compagnons d'infortune, pourtant aussi bornés que fortement hostiles à sa présence.

Métaphore de l'ingratitude de la politique américaine vis-à-vis de ceux et celles qu'elle envoie en première ligne pour défendre ses propres intérêts; chicanos, peaux rouges, negers, niseis, whites trashs, et autres minorités ethniques ou religieuses, aussi méprisées que pourtant indispensables à sa prospérité économique, où l'esclavage n'a changé que dans les textes et les apparences mais non dans les faits.

Bien qu'officiellement adapté d'un roman de Elmore Leonard, ce film ressemble plus à une adaptation déguisée de la nouvelle de Guy de Maupassant Boule de Suif.

La prostituée Boule de Suif étant ici remplacée par un blanc ayant vécu chez les indiens, et les prussiens, par des bandits, mais tous les éléments y sont présents :

Le voyage en diligence embarquant des personnages symbolisant les différentes classes sociales avec tout en bas le blanc/"indien", comme les bourgeois obligés de voyager avec une prostituée chez Guy de Maupassant.

Le mépris des blancs vis-à-vis de "l'Indien" comme le mépris des bourgeois vis-à-vis de la prostituée et de la même manière que Boule de Suif, Hombre se sacrifiera pour des gens qui ne le méritent pas, sauf une femme. Thème assez semblable à celui de "la chevauchée fantastique" de Ford, avec sa prostituée au grand cœur, son mauvais garçon courageux, mais Ford a choisi un happy end.

Notes et références

  1. Lieux de tournage du film Hombre sur IMDb
  2. le professeur emporte avec lui § 12 000 en liquide, fruit des prévarications qui ont affamé pendant des années les indiens de la réserve...

Annexes

Article connexe

Boule de Suif

Liens externes

  • Portail du western
  • Portail du cinéma américain
  • Portail des années 1960
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.