Hipparque (tyran)

Hipparque, en grec ancien Ἵππαρχος / Hípparkhos est l'un des Pisistratides, tyran d'Athènes († Athènes, -514).

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Sauf précision contraire, les dates de cette page sont sous-entendues « avant Jésus-Christ ».

Fils cadet de Pisistrate, cousin de Solon qui s’était rendu maître de la Cité en prenant l’Acropole par ruse, il reçoit le pouvoir « comme un bien de famille »[1] à la mort de celui-ci, en -527, conjointement avec son frère Hippias jusqu’en -514.

Histoire

Version de Thucydide

Selon Thucydide, il n'est néanmoins qu'un fantoche, et le véritable pouvoir est aux mains d'Hippias. Fin lettré, il accueille à sa cour les poètes Anacréon de Téos et Simonide de Céos, et constitue une imposante bibliothèque.

En -514, il est assassiné par les tyrannoctones, Harmodios et Aristogiton. S'il faut en croire Hérodote et Thucydide, Harmodios avait repoussé les avances d'Hipparque. Celui-ci, pour se venger, avait alors refusé d'admettre la sœur d'Harmodios parmi les canéphores des Panathénées (jeunes femmes qui portaient sur leur tête des corbeilles entourées de guirlandes de fleurs qui contenaient des objets dédiés au culte d'Athéna) en insinuant qu'elle n'était pas vierge. La suppression de la dignité de canéphore revenait à outrager la famille. Furieux, Harmodios, aidé de son amant Aristogiton, mit alors en place sa conjuration, avec la volonté d’assassiner les deux frères[1] mais ils parvinrent seulement à poignarder Hipparque. Leur mobile consistait également à interrompre la tyrannie mise en place par Pisistrate en –546. Harmodios et Aristogiton, condamnés à mort, furent ensuite célébrés en tant que héros de la démocratie. Des statues les représentant (« les Tyrannoctones » – Aristogiton et Harmodios) sont exposées au Musée national archéologique de Naples[2].

Version de Platon

Dans le dialogue Hipparque, le pseudo-Platon fait dire à Socrate du bien sur Hipparque qui aurait introduit à Athènes les livres d'Homère, attiré des savants, fait construire des hermès sur lesquels il avait fait inscrire des maximes pour « enseigner la sagesse »[3],[4].

Le pseudo-Platon ne partage pas la même vision sur les raisons de l'assassinat d'Hipparque que Hérodote et Thucydide : il fait dire à Socrate qu'Hipparque, homme bien-né, admirait la sagesse d'Aristogiton, qui l'a formé. Harmodios, amant d'Aristogiton, après avoir fait la connaissance d'Hipparque, faisait de lui un rival amoureux. Hipparque les rejeta tous deux par méfiance, tomba amoureux d'un autre adolescent qui les éloigna, et les Tyrannoctones se vengèrent de l'affront[5].

Conséquences de la mort d’Hipparque

Hippias fit tuer de nombreux citoyens qu’il soupçonnait d’avoir participé au complot[6]. Sa mort livra Athènes à la gouvernance tyrannique de son frère Hippias qui pratiqua la terreur durant trois années au terme desquelles il dut céder son pouvoir[1], sous la pression des Alcméonides qui, aidés de Sparte, assiégèrent l’Acropole. Hippias s’exila auprès de Darius Ier.

Conséquences de la politique économique de Pisistrate et ses fils

La conduite économique du pays, qui s’était au départ assise sur les petits paysans à qui des fonds avaient été prêtés pour développer leurs cultures, et les activités manufacturières (par exemple les céramiques) a créé les conditions de la suprématie d’Athènes[2] dans les périodes qui ont suivi.

Bibliographie

Notes et références

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