Hassan Iquioussen

Hassan Iquioussen, né le à Denain, est un conférencier et membre de l'UOIF connu au sein de la communauté musulmane de France. Il est un des fondateurs des JMF (Jeunes musulmans de France), et fut surnommé le « prêcheur des cités »[1]. Il a attiré l'attention du grand public pour des propos polémiques en 2003 et 2004[2],[3].

Biographie

Son père fait partie de la première vague d'immigration marocaine qui s'installe en France en 1936. Il se marie en 1958 et donne naissance à 9 enfants.[réf. nécessaire]

Hassan Iquioussen, cinquième enfant de cette fratrie, naît à Denain, commune du Nord proche de Valenciennes. Il se marie à 20 ans[réf. nécessaire] ; cinq enfants[réf. nécessaire] (tous des garçons) sont le fruit de cette union. Après un baccalauréat général littéraire, il obtient une licence en arabe[réf. souhaitée], une maîtrise en histoire sur Usman dan Fodio[4], puis abandonne ses études alors qu'il poursuit un DEA d'histoire[3] pour se consacrer à l'acquisition et la transmission du savoir religieux.

Caroline Fourest le dépeint dans un entretien publié dans Hérodote en 2010, comme « un jeune Français formé par l'UOIF, très représentatif de cette génération d'imams improvisés »[5].

Depuis , Hassan Iquioussen diffuse via sa chaîne Youtube[6] des cours de religion ainsi que des conférences qu'il mène sur des sujets variés comme l'histoire ou la politique. La chaîne compte en près de 29 millions de vues toutes vidéos confondues.

Dans son rapport sur « la fabrique de l'islamisme » (2018) pour l'Institut Montaigne, Hakim El Karoui le décrit comme un représentant de « la tendance la plus dure et la plus virulente des Frères musulmans en France sur des sujets comme le statut des femmes ou le rapport aux juifs »[7].

Le 31 octobre 2020, son domicile de Lourches est perquisitionné par la brigade de gendarmerie de Valenciennes. Cette perquisition fait suite à la volonté du gouvernement français de « mettre les islamistes sous pression » après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, mais aussi à une audition de son fils Soufiane, le 22 octobre, dans le cadre d'une enquête - sans lien avec l'islamisme - sur des malversations autour d'une entreprise (Garage Solidaire du Hainaut)[8],[9].

Prises de position

Parmi les principaux thèmes de ses prêches, on peut notamment citer l'appel aux musulmans de France à se sentir pleinement français, à s'engager dans la vie politique et citoyenne et à sortir de l'image victimaire qui leur est réservée pour agir et être acteur de leur destin. Son expérience du terrain, ses connaissances et ses prédications sont souvent citées comme représentatives d'une certaine mutation de l'Islam propre à la France[10],[11].

Polémique

En 2003, Hassan Iquioussen donne une conférence publique enregistrée et diffusée sous forme de cassette audio sous le titre « La Palestine, histoire d'une injustice ». En janvier 2004, le journal L’Humanité révèle la teneur des propos tenus lors de cette conférence[2]. Iquioussen y qualifiait les juifs d’« avares et usuriers ». Il les accusait d’être « le top de la trahison et de la félonie », de « comploter contre l’islam et les musulmans » ou encore de « [ne pas vouloir] se mélanger aux autres qu'ils considèrent comme des esclaves ». Il attribuait le schisme qui a divisé l'islam « à un juif yéménite converti pour détruire l’islam de l’intérieur » (Abdullah ibn Saba) et présentait Mustafa Kemal Atatürk comme « un converti hypocritement à l’islam » pour la même raison. Il accusait les sionistes d’avoir poussé « Hitler à faire du mal aux Juifs allemands pour les forcer à partir » et présentait le président égyptien Anouar el-Sadate comme un « agent américain » tandis que Yasser Arafat et ses hommes étaient accusés de dépravation. Il y faisait également l’éloge d’Hassan el-Banna, le fondateur des Frères musulmans. Après que Dominique de Villepin, à l’époque ministre de l'Intérieur, a condamné ces propos, Hassan Iquioussen est revenu sur ses déclarations, affirmant : « je reconnais avoir tenu des propos déplacés, je reconnais mes torts. Je condamne mes propos déplacés. L'antisémitisme est une horreur. […] Je fais une centaine d'interventions par an. Ça m'arrive de déborder, je n'ai pas de scrupules ni de honte à reconnaître mes erreurs. »[12]

Notes et références

  1. Hassan Iquioussen, grande figure de l'UOIF : « La vie du musulman est un effort pour répandre la miséricorde et le combat »
  2. Marc Blachère, « Iquioussen ou la culture de la haine antijuive », L’Humanité, 17 janvier 2004.
  3. Cécilia Gabizon, « Le prêcheur vedette des banlieues professe un antisémitisme virulent », Le Figaro, 28 octobre 2004.
  4. « Osman Dan Fodio. Politique, religion, société et naissance d'un intégrisme musulman en zone sahélienne au début du XIXe siècle », dir. Serge Daget, université de Lille-III, 1991, 146 p. ; « Mémoires de maîtrise soutenus à l'U.F.R. d'Histoire, Histoire de l'Art et Archéologie de l'Université Charles de Gaulle-Lille III », Bernard Delmaire, Nadine Malle-Grain, Revue du Nord, tome 75, n° 299, janvier-mars 1993, p. 238.
  5. Barbara Loyer et Delphine Papin, Entretien avec Caroline Fourest - Le féminisme laïque contre les intégrismes, Hérodote 2010/1 (n° 136), pages 26 à 41
  6. « Hassan Iquioussen », sur YouTube (consulté le ).
  7. Hadrien Mathoux, Comment une ville du Nord est devenue la base arrière d'une famille reine de l'entrisme islamique, marianne.net, 17 octobre 2019
  8. « Denain-Anzin: l'enquête sur les Garages solidaires sur le point d'aboutir ? », La Voix du Nord, (lire en ligne)
  9. Erwan Seznec, « Nord : Hassan Iquioussen, un imam sous pression », sur Marianne.net, (consulté le )
  10. Paul Landau, Le Sabre et le Coran : Tariq Ramadan et les Frères musulmans à la conquête de l'Europe, éditions du Rocher, 2005.
  11. (en) Frank Peter, Islamic sermons, religious authority and the individualization of Islam in France, Religiosität in der säkularisierten Welt, 2006, pp 303-319
  12. « Un prêcheur musulman reconnaît ses torts », Le Nouvel Observateur, .

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