HMS M3
Le HMS M3[Note 1] est un sous-marin de classe M appartenant à la Royal Navy, l’un des quatre navires de sa classe commandés vers la fin de la Première Guerre mondiale. Il fut construit par Armstrong Whitworth à Newcastle upon Tyne.
Pour les articles homonymes, voir M3.
HMS M3 | |
Le HMS M3 | |
Type | Sous-marin |
---|---|
Classe | Classe M |
Histoire | |
A servi dans | Royal Navy |
Constructeur | Armstrong Whitworth |
Chantier naval | Newcastle upon Tyne Royaume-Uni |
Lancement | |
Commission | |
Statut | vendu à la ferraille le |
Équipage | |
Équipage | 62 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 90,14 m |
Maître-bau | 7,52 m |
Déplacement | 1 620 t (en surface) 1 977 t (en immersion) |
Propulsion | 2 moteurs Diesel Vickers de 12 cylindres 4 moteurs électriques entrainant 2 hélices tripales de 1,78 m de diamètre |
Puissance | 2 400 ch (1 765 kW) (moteurs Diesel) 3 200 ch (2 354 kW) (moteurs électriques) |
Vitesse | 15 nœuds (28 km/h) (en surface)9 nœuds (17 km/h) (immergé) |
Profondeur | 61 m |
Caractéristiques militaires | |
Armement |
|
Rayon d'action | En plongée : 80 milles marins (148 km) à 2 nœuds (4 km/h) En surface : 4 500 milles marins (8 334 km) à 10 nœuds (19 km/h) 2 000 milles marins (3 704 km) à 15 nœuds (28 km/h) |
Conception
À l’origine, ces navires devaient être des « sous-marins canonnières », mais leur rôle avait été modifié avant que la conception détaillée ne commence. Ils étaient équipés d’un canon de 305 mm destiné à être utilisé contre les navires de surface de préférence aux torpilles, l’argument étant qu’on n’avait recensé aucun cas d’attaque à la torpille couronnée de succès contre un navire de guerre lorsque celui-ci était en route et à une distance de tir supérieure à 915 mètres[1].
Bien que le canon ait une portée effective de 13 700 m, il était normalement tiré à l’aide d’un simple viseur alors que le sous-marin naviguait en immersion périscopique, avec le canon dépassant à peine au-dessus de l’eau. Il était important de couler ou de mettre hors de combat la cible dès le premier tir, car l’arme ne pouvait être rechargée qu’en surface.
Ces navires mesuraient 90,14 m de long, et leur déplacement était de 1 980 t en immersion.
Engagements
Canonnière
Le M3 a été commandé à Armstrong Whitworth le et construit à Elswick, une zone de la ville de Newcastle upon Tyne. Sa quille a été posée en décembre 1916. Bien qu’il soit un sous-marin de la classe M, il a été appelé K20. Il fut lancé le et mis en service sous le nom de M3 le . Après avoir terminé ses essais le 17 août, il fut placé en réserve.
Le M3 est remis en service le sous le commandement du lieutenant commander Hugh Marrack. Il rejoint la 1ère flottille sous-marine le .
Du 9 au , avec d’autres sous-marins (les K26 et L23), durant la grève générale de 1926, le M3 participe à une action appelée opération Blackcurrent. Le M3 a été utilisé pour alimenter en électricité le Royal Victoria Dock, le Royal Albert Dock et le King George V Dock à Londres. À lui seul, le M3 a permis de maintenir en service quatre entrepôts frigorifiques, deux grues et de nombreuses pompes importantes.
Mouilleur de mines
Le , le M3 fut remis en réserve jusqu’au , date à laquelle il arriva à Chatham Dockyard pour être converti en mouilleur de mines expérimental, à la suite du traité naval de Washington. Ce traité de désarmement avait en effet interdit sur les sous-marins les canons d’un calibre supérieur à 203 mm. Les sous-marins de classe M restants furent donc modifiés : le M2 fut lui aussi transformé, pour pouvoir emporter un hydravion Parnall Peto[2]. Pour des raisons politiques, cette conversion a été appelée officiellement un carénage. Les canons de 305 mm et de 76,2 mm du M3 ont été enlevés pour laisser place à une grande superstructure qui s’étendait sur environ 75 % de la longueur du navire, débutant après le compartiment des torpilles à l’avant et s’étendant à l’arrière jusqu’à la poupe. Cette structure était à l’extérieur de la coque étanche. Elle était capable d’accueillir 100 mines de contact de type B standard. Un convoyeur à chaîne amenait les mines le long de deux ensembles de rails jusqu’à une grande porte à l’arrière pour les mouiller[2].
La conversion fut achevée le , pour un coût de 10235 livres sterling actuelles, et le M3 termina ses essais à la mi-novembre. Initialement, seules 80 mines étaient transportées. Les 20 autres furent embarquées plus tard.
La machinerie de pose de mines et les mines elles-mêmes ont ajouté environ 54 tonnes à la masse du sous-marin et ont également eu des effets négatifs sur la capacité de plongée du M3. Le temps nécessaire pour inonder le gros compartiment (qui contenait 600 tonnes d’eau) signifiait qu’il fallait environ 5 minutes pour plonger par temps calme, et au moins 13 minutes par mauvais temps. De plus, le sous-marin devenait dangereusement lent pour rétablir son assiette. Le contre-amiral Martin Dunbar-Nasmith, chef du Service des sous-marins, était d’avis, en mai 1930, que « à l’heure actuelle, le M3 n’est ni efficace ni fiable en tant que sous-marin, et il ne peut être utilisé en toute sécurité en temps de guerre. »
Le M3 devait initialement être mis à la ferraille en 1933, mais la date a été avancée après les rapports défavorables de ses capacités en tant que mouilleur de mine. Il a été retiré du service et vendu le , et démoli à Newport en avril 1932. Cependant, l’expérience acquise avec le M3 converti a servi à la conception des remarquables sous-marins mouilleurs de mines de la classe Porpoise, qui transportaient leurs mines sur une seule rangée.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « HMS M3 » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin
Références
- Brown 2003, p.131
- Antony Preston et John Batchelor, « Entre les deux guerres : un sentiment de respect », Connaissance de l'histoire, no 4 Sous-marins de 1919 à nos jours, 1er trimestre 1977, p. 8-9.
Bibliographie
- (en) Richard Compton-Hall, Submarine warfare, Monsters and midgets, Blandford Press, (ISBN 0-7137-1389-5)
- (en) Robert Hutchinson, Jane's Submarines: War Beneath the Waves from 1776 to the Present Day, London, HarperCollins, (ISBN 978-0-00-710558-8, OCLC 53783010, lire en ligne)
- (en) J. J. Colledge et Ben Warlow, Ships of the Royal Navy : The Complete Record of all Fighting Ships of the Royal Navy (Rev. ed.), London, Chatham Publishing, (ISBN 978-1-86176-281-8).
Liens internes
- Portail des sous-marins
- Portail de l’entre-deux-guerres
- Portail de la Royal Navy