Hôtel de ville de Grenoble

L'hôtel de ville de Grenoble est un bâtiment inauguré le afin de servir d'hôtel de ville à l'administration municipale de Grenoble, dans l'Isère, en remplacement de l'hôtel de Lesdiguières qui avait cette fonction depuis 1719. Sa construction est réalisée dans le cadre de la modernisation des infrastructures publiques (comme la gare ou l'aéroport ) et sportives de la ville à l'occasion de l'accueil des Xème Jeux Olympiques d'hiver de 1968.

Le premier maire a bénéficier de l'équipement a été Hubert Dubedout. Depuis 2003, l'édifice bénéficie du label « Patrimoine du XXe siècle »[2].

Description

Installé en bordure du parc Paul-Mistral dans le quartier Exposition-Bajatière, il est desservi par la ligne C du tramway de Grenoble sur le boulevard Jean-Pain.

Construit sur les plans de Maurice Novarina (assisté des architectes Jacques Giovannoni, Marcel Welti et Jacques Christin), cet édifice de 8 500[3] utilise un système « socle / bloc », dont la tour de douze étages faisant appel à un mur-rideau dû à Jean Prouvé, repose sur un socle. Cette partie socle comprend trois niveaux dont le second est l'entrée principale, accessible par un escalier monumental donnant sur le boulevard Jean-Pain. L'artiste Raoul Ubac y a réalisé une tapisserie[4] et le sculpteur Pierre Sabatier les portes-claustra de la salle des mariages.

Deux lustres d'une hauteur de 5 mètres et d'un poids d'une tonne sont disposés de part et d'autre de l'escalier d'honneur intérieur. Ils sont composés de tubes de cristal soufflé, assemblés autour d'un support central suivant une architecture qui rappelle une stalactite et sont l'œuvre d'un maître-verrier de Murano.

Dans le patio, une sculpture en bronze d'Étienne Hajdu nommée « Atome fleur » domine une grande vasque carrée en granit posée sur une mosaïque de Charles Gianferrari. D'autres œuvres d’art sont intégrées dans l'édifice comme une sculpture en marbre, Persistance de la sphère d’Émile Gilioli, une tapisserie sur le thème du mariage d’Alfred Manessier dans la salle des mariages, une tapisserie de Raoul Ubac et un mur en étain martelé de Sabatier (salon de réception)[5].

Administration

En 2011, l'hôtel de ville et ses six antennes dans chacun des secteurs de Grenoble ont enregistré 1 952 actes de naissances, 517 dossiers de mariages et ont délivré 7 278 cartes nationales d'identité ainsi que 6 142 passeports. 2 723 personnes se sont inscrites sur les listes électorales, et 170 000 visiteurs ont été accueillis par les bureaux publics de l'hôtel de ville et de ses antennes[6].

Dans la partie socle, le rez-de-chaussée du bâtiment accueille les réserves des Archives municipales de la ville avec ses bureaux d'accueil du public. Conservées depuis le XIIIe siècle, les archives occupent 4,2 kilomètres de rayonnage[7] et sont réparties en 4 catégories: les archives anciennes d'avant la Révolution, les archives modernes de la révolution à 1976, les archives contemporaines depuis 1976, et les documents figurés (plans, affiches, cartes...).

Utilisation

Depuis , à l'occasion du centenaire du syndicat apicole "L'Abeille Dauphinoise", deux ruches ont été installées sur le toit de l'édifice afin de sensibiliser l'opinion publique à la forte mortalité des abeilles[8]. En 2012, une récolte de 100 kg de miel a été mise en pot et distribuée aux Unions de quartiers[9].

Polémique sur la sécurité incendie

En 2019, le syndicat Force-Ouvrière publie dans le "Journal Interne de la municipalité" un article dénonçant que le bâtiment n'est pas conforme aux normes incendie. Cet article est basé sur un avis de la chambre régionale des Comptes datant de 2017, lui même basé sur un avis de la sous-commission départementale de sécurité datant de 2007. Le risque serait surtout au niveau de la tour de 12 étages qui pourrait se transformer en « tour infernale » en cas d'incendie. De plus, au rez de chaussé se trouve les archives papier, qui pourraient devenir un brasier. Cependant, il est prévu de déplacer ces archives courant 2021. Pour sécuriser l'édifice, il y aurait quatre agents de sécurité présents en permanence[10].

Dans la nuit du 29 au , un incendie détruit entièrement plusieurs salles de l'édifice dont celle du conseil municipal[11]. Après enquête, l'origine criminelle du sinistre est retenue, le rajoutant à une longue liste de la vague d'incendies criminels à Grenoble depuis 2017[12].

Notes et références

  1. Site Pss-archi.
  2. Notice no EA38141223, base Mérimée, ministère français de la Culture ; dossier sur le site du ministère de la Culture.
  3. Dauphiné libéré en septembre 1967.
  4. Bernard Marrey, Les bâtisseurs de la modernité, Paris, Le Moniteur, , 206 p. (ISBN 2-281-19122-2), p. 147.
  5. Culture.gouv
  6. Les nouvelles de Grenoble, février/mars 2012, page 14.
  7. Archives municipales de Grenoble.
  8. Site de Grenoble.
  9. France 3 Alpes du 9 octobre 2012, Grenoble, le miel "municipal" mis en pot.
  10. « L'hôtel de Ville de Grenoble pourrait-il se transformer en tour infernale ? », sur France Bleu, (consulté le )
  11. « Isère : la mairie de Grenoble touchée par un incendie », sur www.lepoint.fr, (consulté le )
  12. « L’incendie à la mairie de Grenoble est d’origine criminelle », sur www.lemonde.fr, (consulté le )

Articles connexes

Lien externe

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