Hôtel de Poissac

Afin de financer la construction du Palais Rohan, des terrains appartenant à l'archevêché de Bordeaux sont vendues. Grâce aux revenues tirées des habitations agricoles coloniales appartenant à son épouse[1], le baron Étienne-François-Charles Jaucen, seigneur de Poissac et conseiller au parlement de Bordeaux, y acquiert un terrain juste à l'arrière du Palais Rohan. En 1775, il passe commande de cet hôtel particulier à l'architecte bordelais Nicolas Papon. Commencé la même année, les travaux s'achèvent en 1778.

Il est devenu un bien national depuis la Révolution[2].

Au XXe siècle, l'hôtel a appartenu à Georges Guestier (1860-1936), négociant et collectionneur d'art. Très connaisseur et homme de goût, il constitue une sorte de musée intime dans sa maison devenue l'hôtel Guestier. A sa mort, sa collection de mobilier ancien, meubles de marqueterie, bronzes de Barye, candélabres, pendules, potiches de la Compagnie des Indes et portraits de famille, est entièrement léguée au musée des arts décoratifs de Bordeaux[3].

La cour est délimitée par une grille et côté rue il y a deux petites maisons de gardiens et un portail baroque. Cette maison est de forme néo-classique avec une balustrade au-dessus de la corniche. De composition symétrique, sa façade présente des éléments décoratifs Louis XVI.

L'hôtel de Poissac bénéficie de multiples protections au titre des monuments historiques[2] : un classement en 1939 pour la façade, un escalier et trois salons ; un classement en 1961 pour le jardin, les pavillons et le portail d'entrée ; et une inscription en 1930 pour toutes les autres parties de l'hôtel non classées.