Hôtel de Brancas
L'Hôtel de Brancas est un hôtel particulier situé au no 6 de la rue de Tournon dans le 6e arrondissement de Paris. Il ne doit pas être confondu avec l'hôtel de Brancas d'Aix-en-Provence, ayant appartenu (à des moments différents) à la même famille provençale: les de Brancas.
L'hôtel a été construit entre 1710 et 1713 par l'architecte Pierre Bullet pour Jean-Gaston-Baptiste Terrat, marquis de Chantosme, et futur chancelier du Régent.
Historique
L'hôtel de Brancas, dit aussi « hôtel de Terrat », est construit sur les dessins et plans de Pierre Bullet, (1639-1716), pour Monsieur Jean-Baptiste Terrat, marquis de Chantosme, Chancelier du duc d'Orléans, qui achète les lieux à Monsieur Nicolas Renouard de Chanteclair. En 1719, le financier Jean-Baptiste Petit-de-Saint-Lienne, premier commis du contrôleur général des finances John Law de Lauriston, le rachète aux héritiers du marquis de Terrat pour la coquette somme 391 863 livres. Mais il le revend quelques années après pour financer l'achat du château de Renay près de Vendôme[1].
L'Hôtel avant de revenir aux Brancas fut à ferme à l'Académie Royale, d'équitation de 1733 à 1742 de Monsieur François Robichon de La Guérinière (1688-1751) écuyer de renom, enseignait ici, aux jeunes gens de la noblesse, l'art de l'équitation, avec son associé François Nicolas Desprez. Il avait fermé son manège du 13 rue de Vaugirard, à la suite de problèmes financiers[2]. Il fit aussi partie de l'« Hôtel de Montmorency-Laval », selon le Dictionnaire des rues de Latynna en 1816.
Durant la Révolution, le maire de Paris Jean-Nicolas Pache Pierre-Simon de Laplace y demeure ainsi que le mathématicien, astronome, physicien et géomètre qui y habite toujours en 1808.
Façades et toitures sur rue, cour et jardins, portail d'entrée, escalier, salon et boudoir sont inscrits et classés aux Monuments Historiques. Ici se trouve l'Institut Français d'Architecture. Au rez-de-chaussée sur rue Librairie Renouard et Éditions Henri Laurens. Les libraires Bossange et Masson étaient propriétaires de cet immeuble avant l'arrivée de Monsieur Renouard qui quitta la rue Saint-André-des-Arts pour celle-ci. Le Docteur Ricord, demeura aussi à cette adresse. Buguet, intendant de Monsieur de Creil, conseiller d'État et de la Duchesse de Beauvilliers, avait acquis en 1752, ledit hôtel tenant à celui de Montmorency et à la Maison de Saint-Aignan ; l'un des vendeurs de Bugnet fut Lanfernat, comte de Villars ; Chauvel, grand-bailli d'Orléans et d'autres[3]. C'est ensuite en 1775, le Duc de Brancas, lieutenant général pour le pays de Provence. Le marquis de Laplace en 1806. La famille de Montmorency-Laval, en 1816. Les libraires Bossange et Masson. Le bibliophile Renouard. Le Docteur Ricord y mourut en 1889 Le libraire Henri Loones tient boutique ici en 1880. Alexandre Ribot ancien président du Conseil et membre de l'Académie Française y demeura. En 1900, se trouvait dans ces lieux le Concert Rouge. Et plus près de nous une partie des équipes de recherches de l'École des hautes études en sciences sociales fut logé à cette adresse de 1947 à 1950 avec une partie des archives et notamment le fond Clément Heller, jusqu'en 1980 et au no 17.
Ce bâtiment fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [4].
Notes et références
Sources et bibliographie
- Charles Lefeuve, Les anciennes maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Paris, C. Reinwald et Cie, Leipzig : A. Twietmeyer, , 5 vol. (lire en ligne)
- Jean-Marie Pérouse de Montclos, Le guide du Patrimoine : Paris, Paris, Ministère de la Culture - Hachette, , 587 p. (ISBN 2-01-016812-7), p. 534
- Michel Poisson, Façades parisiennes : 1200 immeubles et monuments remarquables de la capitale, Paris, Parigramme, , 399 p. (ISBN 2-84096-463-5), p. 359
- Michel Poisson, Paris Monuments : un guide illustré par plus de 1000 dessins, Paris, Minerva, , 463 p. (ISBN 978-2-8307-0442-6 et 2-8307-0442-8), p. 206
Articles connexes
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