Hôpital Laennec de Paris


L’hôpital Laennec est un ancien hôpital parisien du 7e arrondissement, situé 40 rue de Sèvres, dont les services ont été déplacés à l’hôpital européen Georges-Pompidou en 2000. Il devait son nom à René Laennec, médecin français initiateur du diagnostic médical par auscultation grâce à l'invention du stéthoscope.

Pour les articles homonymes, voir Hôpital Laennec et Laennec.

Histoire

L'hôpital Laennec en 1839 peint par Corard (musée Carnavalet).

Construit par Christophe Gamard, l'hôpital succède à l'hospice des Incurables[1]  fondé en 1634 par le cardinal de La Rochefoucauld  lorsque celui-ci est transféré, pour ce qui concerne les femmes[2], en 1873 à Ivry dans le nouvel hôpital. En 1878, il est renommé en l'honneur de René-Théophile-Hyacinthe Laennec.

On y trouve les sépultures du cardinal de La Rochefoucauld, Michel-Étienne Turgot et Robert Turgot.

Sa chapelle connut un moment de célébrité médiatique, lorsque Mgr François Ducaud-Bourget y organisa, jusqu'en 1971, le seul centre de messe tridentine de Paris.


Bâtiment

L'hôpital Laennec est caractéristique du style dit Louis XIII. L'utilisation typique de matériaux contrastés (pierre, brique, ardoise) anime les différents bâtiments de l'hôpital. Il faut noter également la rigoureuse symétrie du plan en forme de croix, avec en son centre la chapelle. La simplicité et la régularité restent de mise concernant les façades.

La chapelle est un modèle de sobriété et de rigueur. Si sa façade se dessine par une modénature sophistiquée et rythmée, sa nef et son transept planifient un espace quasi immaculé, et distribuent l’ensemble en plusieurs fonctions: choeur pour le chant et les ecclésiastiques, nef pour accueillir les fidèles, ailes gauche et droite pour rejoindre l’hôpital. Les vitraux sont eux aussi très sobres : peu de couleur vives et quasi absence de motifs.

Plan de l'hôpital Laennec (éch. :1.500).

Quelques données sur la chapelle :

  • largeur: 25,30 m
  • longueur: 32,20 m
  • superficie: 376 m²
  • hauteur: 14,52 m

Nouvelle affectation des bâtiments

L'ensemble des bâtiments a fait l'objet en 2010 d'un vaste programme immobilier baptisé « Paris 7 Rive Gauche » dont les travaux se sont achevés en 2014.

Pour cause de vétusté, l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris vend en 2002 l’ensemble du quartier Laennec à COGEDIM, associée alors à AGF (devenu ALLIANZ). Celui-ci en fera un programme immobilier mixte. Composé à la fois de logements privés, de bails commerciaux et d'une résidence étudiante, l’ensemble architectural accueille aussi le futur siège social du groupe de luxe Kering au sein de l’hôpital en forme de croix. Quant à la chapelle située en son coeur, aucune fonction ne lui a été trouvée[3].

Plan de la chapelle (éch. : 1.100).

Le site de 3,8 hectares dont 2 de jardins se trouve entre la rue de Sèvres et la rue Vaneau. « Un nouveau jardin d'environ 3500 m² sera accessible au public par le jardin Catherine-Labouré et par l'impasse Oudinot, et des ouvertures seront créées dans le mur de la rue de Sèvres pour offrir aux passants des perspectives visuelles sur l'intérieur du site, notamment la vue sur les Croix »[4]. Les anciens bâtiments ont été transformés en bureaux (le siège de Kering), tandis que des logements neufs ont été construits le long de la rue Vaneau.

Le programme est composé de :

  • 197 appartements
  • 80 logements sociaux
  • 50 logements pour étudiants
  • 17 200 m² de bureaux
  • 4 500 m2 de commerces
  • 1 résidence pour seniors

L’agence d’architecture Valode et Pistre a été chargée de mener ce projet[5].

C'est en 2016 que Kering y installe son siège. Lors des Journées européennes du patrimoine, les visiteurs peuvent y découvrir une sélection d’œuvres d’art contemporain de la collection Pinault, ainsi que certaines oeuvres de la maison Balenciaga[6].

La chapelle, édifiée sous Louis XIII et classée monument historique en 1977[7], est épargnée[8].

Malgré sa protection au titre des monuments historiques, la sacristie de la chapelle de l'hôpital est rasée fin 2011 à la suite d'une « erreur humaine » commise par une entreprise de démolition[9].

Lieu de fiction

Dans le film La Maman et la putain (1973) de Jean Eustache, le personnage de Veronika est infirmière à l'hôpital Laennec[10] et le personnage d'Alexandre la raccompagne plusieurs fois à l'hôpital.

Notes et références

  1. Architecte : Christophe Gamard.
  2. Les incurables hommes furent transférés en 1802 dans l'ex-couvent des Récollets du faubourg Saint-Martin. Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, Éditions de Minuit.
  3. https://www.patrimoine-religieux.fr/rubriques/gauche/liens/edifices-proteges-grace-a-lopr/chapelle-de-l2019hopital-laennec-des-promesses-et-des-incertitudes
  4. Batiactu, « L'ancien hôpital Laennec devient un lieu de vie (diaporama) », sur Batiactu, (consulté le )
  5. « Laennec Rive Gauche | Valode et Pistre architectes », sur www.v-p.com (consulté le )
  6. Disko, « 40, rue de Sèvres : le siège social à Paris », sur www.kering.com (consulté le )
  7. Notice no PA00088690, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. Le projet du groupe Alianz de transformer la chapelle en « salle polyvalente » suscite beaucoup de réserves. « Il faut sauver le tombeau de Turgot », émission de Canal Académie, téléchargeable en mp3.
  9. « Cent ans de loi sur le patrimoine, dix ratés », Jean-Jacques Larrochelle, Lemonde.fr, 13 septembre 2013.
  10. Éric Neuhoff, « "La Maman et la Putain" : l'antre de la légende », Le Figaro (supplément Le Figaro et vous), , p. 25 (lire en ligne).

Annexes

Bibliographie

  • Collectif, De l'hospital des Incurables à l'hôpital Laennec. 1634-2000. Une histoire de la médecine à la veille du troisième millénaire, Éditions Hervas, 2000 (ISBN 9782843340123)

Article connexe


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