Hédi Chaker
Hédi Chaker (arabe : الهادي شاكر), né en 1908 à Sfax et mort assassiné le à Nabeul, est un homme politique tunisien et figure du mouvement national.
Biographie
Après avoir suivi ses études primaires dans sa ville natale, il obtient en 1923 un diplôme commercial supérieur au Collège Alaoui. À la suite du décès de son père, il hérite de ses activités commerciales[1]. En 1934, il fait partie des fondateurs du Néo-Destour et représente la ville de Sfax au congrès de Ksar Hellal[1]. Il fonde également la première cellule du parti à Sfax[1].
En 1935, il est arrêté pour ses activités politiques et n'est libéré que le [1]. À la suite des événements du 9 avril 1938, il est à nouveau arrêté et purge une lourde peine dans plusieurs prisons, dont celles de la kasbah de Tunis, de Téboursouk et du Fort Saint-Nicolas[1].
Libéré le , il retourne en Tunisie ; il est élu en 1948 comme membre du bureau politique du Néo-Destour[1]. Occupant la fonction de trésorier, il préside le quatrième congrès du parti, tenu clandestinement le , et constitue une direction clandestine pour mener la résistance face aux autorités du protectorat français. Cependant, il est très vite arrêté par les autorités coloniales le et exilé tour à tour à Tabarka, Remada, Djerba puis Tataouine[1].
Le , il est placé en résidence surveillée à Nabeul[1], où il est assassiné quatre mois plus tard, le 13 septembre[2], par des membres de la famille d'Ahmed Belgaroui (un conseiller municipal sfaxien assassiné un mois plus tôt) avec l'aide de gendarmes français. Les assassins tunisiens sont arrêtés trois ans plus tard et traduits devant la Haute Cour. Deux d'entre eux, Abdelkader et Mohamed Chédli sont condamnés à mort par pendaison ; les autres inculpés, au nombre de 19, écopent de peines allant des travaux forcés à perpétuité à deux ans de prison[3].
De nombreuses places et avenues portent son nom en Tunisie, ainsi que des lycées et écoles. Son frère Abdelmajid, autre personnalité du Néo-Destour, devient député et ministre après l'indépendance, tout comme son fils Mohamed et son petit-fils Slim. En janvier 2018, les autorités de Sfax installent au centre-ville une statue à son effigie[4].
Voir aussi
Notes et références
- Mohamed Boudhina, Machahîr Al Tûnusiyyîn (Tunisiens célèbres), éd. Cérès, Tunis, 1992, p. 673-674
- Mohamed Sayah, Histoire du mouvement national tunisien. Le Néo-Destour face à la troisième épreuve, 1952-1956, tome I « L'échec de la répression », éd. Dar El Amal, Tunis, 1979, p. 597
- « Hédi Chaker : cet homme devait mourir », sur leaders.com.tn, (consulté le )
- « La statue de Hédi Chaker trône à Sfax », sur businessnews.com.tn, (consulté le )
Lien externe
- « Hédi Chaker : cet homme devait mourir », sur leaders.com.tn, (consulté le )
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