Guy de Carmoy

Guy de Carmoy, né le à Paris (16e)[1] et mort dans cette même ville le (15e)[2] est un économiste français.

Biographie

Jeunesse et études

Il a obtenu une licence de lettres et de droit et un diplôme de sciences politiques à l'École libre des sciences politiques. Il y est l'élève de Wilfrid Baumgartner[3].

Parcours professionnel

Guy de Carmoy est inspecteur des finances de 1930 à 1960.

Il est l'auteur lors de la période du Front Populaire d'un rapport présenté à Jean Zay sur les causes de la crise du cinéma français publié pour le Conseil national économique. Il y prévoit « une organisation corporative unique, obligatoire et dotée de pouvoir régalien »[4].

Paradoxalement, ce rapport sera à l'origine de la réorganisation du cinéma effectuée par le Gouvernement de Vichy[5],[6]. Le cinéma devient une industrie et la loi porte sur la création du Comité d'organisation de l'industrie cinématographique (COIC). Il devient commissaire du gouvernement auprès de Jean-Louis Tixier-Vignancour du COIC. Par décret de Pierre Laval du , Louis-Émile Galey remplace Guy de Carmoy en tant que commissaire du gouvernement du COIC.

En 1943, il est déporté le de Compiègne vers Buchenwald comme « personnalité-otage ». Le , il est transféré à Plansee[7].

Il est en 1946 administrateur suppléant à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)[8], puis directeur de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), de 1948 à 1952. Du au Guy de Carmoy est directeur exécutif temporaire du Fonds monétaire international, suppléant Jean de Largentaye[9]

En 1949, il devient professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, où il donne un cours de relations internationales[10], ainsi que d'économie européenne[11].

En 1953, il assiste à la Table Ronde de l'Europe, Rome, 13-, en tant que publiciste pour la France (un des quinze "publicistes", écrivains, journalistes ou professeurs invités)[12] et il publie cette année un plaidoyer pour l'Europe La Fortune de l'Europe[13]

De 1961 à 1980 il est professeur à l'Institut européen d'administration des affaires (INSEAD) de Fontainebleau[14] et professeur émérite de 1980 à sa mort en 1997.

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. (notice BnF no FRBNF11895218)
  3. Olivier Feiertag, Wilfrid Baumgartner: Un grand commis des finances à la croisée des pouvoirs (1902-1978), Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 978-2-8218-2822-3, lire en ligne)
  4. Jean-Marc Vernier, « L'État français à la recherche d'une « politique culturelle » du cinéma : De son invention à sa dissolution gestionnaire », Quaderni, MSH, vol. 54 « Cinéma français et État : Un modèle en question », (lire en ligne).
  5. Loi du 16 août 1940 sur la production industrielle, loi du 19 mai 1941
  6. Olivier Amiel, « Financement public du cinéma : des critiques dangereuses », Le Nouvel Observateur, www.rue89.com 09/01/2013
  7. Livre-mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945". Tome 1 p. 1021
  8. Patrice Baubeau, La BIRD, la France et le dollar gap, 1946-1947, Histoire@Politique. Politique, culture, société, no 19, janvier-avril 2013
  9. Annual report IMF, avril 1948
  10. « Les Organisations économiques internationales / Guy de Carmoy », sur catalogue-bibliotheque.sciencespo.fr (consulté le )
  11. Anne Dulphy et Christine Manigand, « Entretien avec Pierre Gerbet, professeur émérite à l'Institut d'études politiques de Paris », Histoire@Politique, vol. n° 2, no 2, , p. 13 (ISSN 1954-3670, DOI 10.3917/hp.002.0013, lire en ligne, consulté le )
  12. Pierre Duclos, L'Europe entre la Mort et la Vie, Revue française de science politique, 1954, Volume 4, Numéro 3 p. 589-609
  13. John C. Campbell, Guy de Carmoy, Shinichi Condo, Energy, a Strategy for International Action, The Triangel Papers; 6, 1973
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