Gustave Delage

Paul Aristide Gustave Delage (né le à Limoges - mort le à Paris 16e) est un officier de la Marine nationale, un ingénieur et un homme d’affaires français.

Carrière militaire

Entré à l’École navale en 1901, il est promu aspirant le . Sorti de Navale avec le titre d’ingénieur, il est affecté au port de Toulon et passe enseigne de vaisseau le . Le , il embarque sur le contre-torpilleur Mousqueton (1re flottille de torpilleurs de la Méditerranée, Cdt Gontran de Faramond de La Fajole). Promu chevalier de la Légion d'honneur et lieutenant de vaisseau le , il est détaché en congé sans solde le .

Rappelé par la Marine en , il est affecté au porte-hydravions La Foudre de septembre à novembre 1914 puis promu capitaine de corvette et nommé à la tête de l’escadrille Nieuport de Port-Saïd de à . Jugé finalement plus utile dans le rôle d’ingénieur, il est renvoyé à l’arrière en et versé au cadre de réserve le .

Delage et l’aviation

Dès 1909, Gustave Delage s’intéresse à l’aviation et à ses applications navales. Malgré son affectation à Toulon, il obtient le à Vincennes le brevet de pilote n° 219 de l’Aéro-Club de France, puis le brevet de pilote militaire n° 23. En il commande une escadrille participant aux manœuvres militaires dans les Ardennes[1]. Le , il effectue son premier vol sur un hydravion de la Marine nationale.

En compagnie d'Antonin Brocard en mai 1913.

Placé hors cadre par la Marine nationale, il est nommé directeur technique de la société Nieuport et directeur général du département des aéroplanes en . Rappelé sous les drapeaux en , il réintègre la firme Nieuport en . Il dessine alors rapidement une nouvelle formule d'avions, le sesquiplan. Le premier est un biplace d’observation, le Nie-10, dont plus de 1 000 exemplaires seront construits. Plus compact, le monoplace Nie-11BB devient rapidement le Nieuport Bébé et fut produit à plus de 7 000 exemplaires en France, mais aussi en Grande-Bretagne, en Italie ou en Russie. Suivront les chasseurs monoplaces Nie-16 et Nie-17.

Si Delage connaît moins de succès avec ses bombardiers Type 14 (en) et Type 15 et si l’armée de l'air française ou la Grande-Bretagne préfèrent les chasseurs SPAD durant les deux dernières années de la guerre, l’aviation militaire des États-Unis s’équipe de Nieuport 24 et Nie-28, tout comme l’Italie ou la Belgique.

Début 1920, l’armée de l'air française décide de remplacer tous les chasseurs en service, issus de la Première Guerre mondiale, par des Nieuport 29. Or à cette époque la firme Nieuport décide de désigner ses productions françaises « Nieuport-Delage » pour les distinguer des productions de sa filiale britannique, dont elle perd le contrôle. Le Nieuport 29 devient donc NiD-29.

Gustave Delage sera la tête pensante de la firme Nieuport-Astra jusqu’en 1932. Mais en 1930 Nieuport-Astra rejoint avec Hanriot, CAMS ou la SECM-Amiot la Société Générale Aéronautique (SGA), une sorte de holding dont Delage ne supporte pas le mode de gestion. Il démissionne donc pour s’occuper d’autre-chose.

Jaeger et LeCoultre

Dès 1915, la société horlogère suisse Le Coultre et Cie s’est lancée dans la fabrication de compte-tours pour l’aviation, puis d’indicateurs de vitesse mis au point par la société française Jaeger avec la collaboration du pilote suisse Edmond Audemars[2]. Fournisseur officiel de l’aéronautique française, LeCoultre a produit 120 000 compte-tours durant la guerre, qui ont été vendus aux Alliés par Edmond Jaeger. En , les deux entreprises forment une association de participation pour resserrer leurs liens. Edmond Jaeger, qui a alors 67 ans, reste propriétaire des brevets sur les compte-tours dont LeCoultre a besoin pour survivre en temps de guerre. Or cette association a besoin de capitaux. Curieusement, ces capitaux sont apportés par les milieux privés de l’aéronautique française : Léon Morane, Laurent Seguin, Gabriel Voisin, etc. et Gustave Delage. Ensemble, ils apportent plus de 2,5 millions de francs à l’Association Jaeger-LeCoultre et Gustave Delage surveille les finances de Le Coultre et Cie en Suisse et d’Edmond Jaeger SA à Paris[3].

Quittant Nieuport, il devient tout simplement directeur de la firme Jaeger en 1933[4]. Il sera l’artisan de la fusion des deux entreprises, réalisée en 1937 et jusqu’à sa mort occupera une position déterminante au sein de la firme horlogère Jaeger-LeCoultre.

Références

  1. Ray Sanger, Nieuport Aircraft of WW1 p.9. The Crowood Press Ltd (mars 2002) (ISBN 1 86126 447 X)
  2. François Jequier, Analyse comparée de la gestion de deux entreprises horlogères suissesde 1914 à 1925 p.560 in Les entreprises et leurs réseaux, Presses de l'université de Paris-Sorbonne.
  3. François Jequier, Analyse comparée de la gestion de deux entreprises horlogères suissesde 1914 à 1925 p.561 in Les entreprises et leurs réseaux, Presses de l'université de Paris-Sorbonne.
  4. Gerard Hartmann, Les Nieuport de guerre
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