Guilly d'Herbemont

Guilly d'Herbemont ( - ) est une philanthrope et écrivaine franco-belge, connue pour avoir inventé la canne blanche pour les aveugles.

Biographie

Marie Alphonsine Ghislaine Gabrielle Guillelmine d'Herbemont[1], dite Guilly d'Herbemont, est née le [2] à Uccle (Bruxelles). Son père, Alphonse Charles Ferry Béranger, comte d'Herbemont, est issu d'une famille de militaires originaire de Mouzay. Sa mère, Marie Renée Louise Victoria Allard, originaire de Bruxelles, est vice-présidente de la Croix-rouge française en Belgique ; elle rentrera dans les ordres à son veuvage[3].

De santé fragile, Guilly d'Herbemont séjourne un temps à Lausanne[4], avant de s'installer à Paris comme écrivaine.

Elle meurt à Issy-les-Moulineaux le [2]. Son corps est inhumé dans le caveau familial du cimetière de Mouzay (Meuse).

Invention de la canne blanche

En 1930, habitant boulevard de Courcelles à Paris, non loin d'un foyer pour aveugles, elle constate régulièrement les difficultés rencontrées par les personnes mal-voyantes lors des traversées de rue[5]. L'idée lui vient de munir les aveugles de cannes blanches, c'est-à-dire de la même couleur que les bâtons des agents de police[6].

Après une campagne dans la presse, l'idée arrive aux oreilles du préfet de police Jean Chiappe ; elle est rapidement soutenue et adoptée par l'hôpital des Quinze-Vingts, les autorités publiques et les associations. Le , elle remet symboliquement deux cannes blanches au Cercle de l'Union interalliée, l'une au président des aveugles de guerre, l'autre à une aveugle civile. Cinq mille cannes sont ensuite distribuées gratuitement sur ses fonds propres[7],[8].

La campagne se propage au Royaume-Uni dès , par le biais du Rotary Club, puis plus largement en Europe et aux États-Unis. En 1938, elle offre une centaine de cannes blanches pour les aveugles du canton de Vaud[9].

Œuvre littéraire

Guilly d'Herbemont écrit principalement des poèmes. Elle reçoit le Grand prix des Jeux floraux[10] en 1930 pour son poème Les Peupliers[11].

Elle publie au moins deux ouvrages[12] :

  • Le Jardin de ta joie (1928);
  • Le Désir de vivre (1932).

Distinctions honorifiques

Elle est décorée du titre de chevalier de la Légion d'honneur le [13], avant d'être promue au rang d'officier[14].

Elle reçoit la médaille vermeille de la ville de Paris en 1976[15].

Hommages et postérité

Une rue porte son nom à Toulouse.

Le blason de la commune de Mouzay est orné d'une canne blanche en sa mémoire.

Notes et références

  1. Archives de l'Etat à Bruxelles, « Acte de naissance (vue 456) » (consulté le )
  2. « Arbre généalogique », sur Geneanet (consulté le )
  3. « Arbre généalogique », sur Geneanet (consulté le )
  4. « Meuse : l’inventrice de la canne blanche est originaire de Mouzay », L'Est Républicain, (lire en ligne)
  5. « La Canne blanche », Le Louis Braille : bulletin de l'Association Valentin Haüy, (lire en ligne)
  6. Claude BAILLY, « Les débuts de la canne blanche », (consulté le )
  7. « 5000 cannes blanches ont été remises pour les aveugles », Le Petit Parisien, (lire en ligne)
  8. « Ce soir, les aveugle auront des cannes blanches », La Liberté, (lire en ligne)
  9. « Nouvelles et renseignements », Le Valentin Hauÿ, (lire en ligne)
  10. « Les Jeux floraux de France », Paris-midi, (lire en ligne)
  11. « Prix de poésie », La Muse, (lire en ligne)
  12. « Notices bibliographiques », sur Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France (consulté le )
  13. « Nouvelles et renseignements », Le Valentin Hauÿ, (lire en ligne)
  14. « Femme et hommes d'exception », sur MAHVU 42 - 43 (consulté le )
  15. Famille d'Herbemont, « Carton d'invitation », sur Famille d'Herbemont (consulté le )

Liens externes

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