Graffigny-Chemin
Graffigny-Chemin est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est.
Graffigny-Chemin | |||||
Vue du village. | |||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Grand Est | ||||
Département | Haute-Marne | ||||
Arrondissement | Chaumont | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Meuse Rognon | ||||
Maire Mandat |
François Martins 2020-2026 |
||||
Code postal | 52150 | ||||
Code commune | 52227 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Gouris-Taitiens, Gouris-Taitiennes | ||||
Population municipale |
223 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 13 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 10′ 10″ nord, 5° 37′ 45″ est | ||||
Altitude | Min. 322 m Max. 500 m |
||||
Superficie | 17,27 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Poissons | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Géolocalisation sur la carte : Haute-Marne
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
| |||||
Géographie
Localisation
Bourmont | Nijon | |||
Brainville-sur-Meuse | N | Vrécourt Vosges | ||
O Graffigny-Chemin E | ||||
S | ||||
Malaincourt-sur-Meuse | Chaumont-la-Ville |
Urbanisme
Typologie
Graffigny-Chemin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (55,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (43,1 %), prairies (41,8 %), terres arables (6,9 %), zones agricoles hétérogènes (6,7 %), zones urbanisées (1,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la commune de Graffigny-Chemin est restée relativement tranquille car assez isolée. Cependant, au petit matin de la nuit du , un avion Avro Lancaster de la Royal Air Force (RAF, armée de l'air britannique) de l'escadron 190 s'y est écrasé. L'avion faisait route vers une zone de largage près de Joinville[8] (environ 50 km au nord-est de Graffigny) mais s’est perdu après avoir traversé un violent orage dans la région de Troyes (Aube). Alors que l'équipage tentait de déterminer sa position à basse altitude et dans des conditions de très faible visibilité, l'avion s'est écrasé sur la colline nommée « La Montagne » à proximité de Graffigny.
Cinq aviateurs et huit soldats britanniques du régiment des forces spéciales, la Special Air Service (SAS), décédèrent lors de l’accident et sont enterrés dans un cimetière local[9]. Il y eut trois survivants. Les soldats de la SAS formaient un groupe de reconnaissance pour une opération de la SAS (Opération Rupert)[10] qui visait à attaquer les lignes de communication allemandes sur le front de Normandie dans la région de Saint-Dizier. En plus des troupes, l'avion transportait des explosifs, des armes, des vivres et de l’argent destinés aux forces de la Résistance française.
Le navigateur de l'avion, le lieutenant Joseph Vinet[11], fut soigné à la Ferme des Noyers par une certaine madame Phillips qui vivait dans le village voisin de Brainville avec ses trois enfants. Madame Phillips était mariée avec un Anglais qui servait dans la RAF mais elle s'est retrouvée isolée à Brainville à la suite de l’occupation de la France en 1940. Le survivant de la SAS, le soldat Rex Boreham, fut soigné par madame Dauvoin et sa fille Bernadette à Graffigny.
Après avoir été examiné par le médecin de Bourmont, Dr Boin, les deux hommes furent rendus aux autorités plus tard le même jour à cause de la sévérité de leurs blessures. Ils passèrent six semaines dans un hôpital militaire à Chaumont avant d’être envoyés en Allemagne où ils furent emprisonnés pendant le reste de la guerre. Les deux furent bien traités par les forces de l'occupation allemande, dans le respect la Convention de Genève.
Le troisième survivant, le sergent-chef canadien Paul Bell, l’artilleur arrière de l’avion, fut légèrement blessé et passa les dix jours suivants dans le village voisin de Soulaucourt guérissant de ses blessures[12]. Il partit ensuite vers la Suisse avec Tom Hervel (l’ingénieur de bord d’un bombardier Lancaster qui s’était écrasé non loin la semaine suivante)[13]. Cependant, avant d’atteindre la Suisse, ils furent libérés par l’avancée des troupes alliées et envoyés en Italie. Ils rentrèrent finalement chez eux en passant par l’Algérie et le Maroc et arrivèrent en Angleterre en septembre. Le sergent-chef Bell trouva la mort en mars de l’année suivante lorsque son avion, rentrant d’un vol d’entraînement, fut abattu à proximité de sa base par un avion allemand[14].
Les Maquisards avaient récupéré de l'épave de l'avion certains des approvisionnements destinés à la Résistance française et démontèrent les quatre mitrailleuses de la tourelle arrière de l'avion qui furent ensuite cachées dans la maison familiale des Dubois à Soulancourt. Lorsque les autorités allemandes en eurent vent, ils prirent des otages à Graffigny-Chemin et menacèrent de mettre le village à feu et d’en déporter les habitants. Une certaine madame Meine[15], veuve française d’un colonel allemand mort en 1911, vivait à Graffigny-Chemin. L'une des filles de madame Meine avait épousé un officier de l'armée de terre américaine dont elle avait fait la connaissance en 1918 lorsque le foyer familial des Meine avait été réquisitionné par l'armée américaine. Son autre fille épousa un diplomate allemand. Madame Meine intervint auprès des autorités et obtint la libération des otages et l’annulation de l’ordre d’incendier le village. Elle fut « récompensée » par une attaque à la grenade sur sa maison pendant la période de l'« Épuration » à la suite de la libération de la France, probablement à cause de ses connexions allemandes.
Joe Vinet visita Graffigny à trois occasion après la guerre. Sa visite la plus récente fut en 1999 lorsqu'il fut l'invité d'honneur à une cérémonie organisée à Graffigny-Chemin pour marquer le 55e anniversaire de l’accident. Rex Boreham était encore en vie en 2010. En 2009, le neveu de Rex Boreham se rendit au cimetière pour placer des fleurs sur la tombe des camarades de guerre de son oncle.
Politique et administration
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].
En 2018, la commune comptait 223 habitants[Note 2], en augmentation de 3,72 % par rapport à 2013 (Haute-Marne : −4,11 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Pyramide des âges
Lieux et monuments
Tour géodésique du Neuillon
Construite en 1902 par le Service Géographique de l'armée française au point culminant de la forêt (502m), cette cheminée géodésique a été utilisée à but de cartographie comme mire et support d'appareil azimutal ou théodolite[21].
Église paroissiale Saint-Elophe-Saint-Christophe
Construite supposément au XVIIIe siècle [22], elle se situe sur l'ex-commune de Graffigny.
Église paroissiale Saint-Nicolas
Probablement construite dans la première moitié du XIXe siècle[23]. Elle se situe sur l'ex-commune de Chemin.
- Tour géodésique du Neuillon
- Église Saint-Elophe-Saint-Christophe
Personnalités liées à la commune
- Henry de Graffigny (1863-1934), auteur très prolifique d'ouvrages scientifiques, littéraires, de science-fiction, de vulgarisation...
Voir aussi
Bibliographie
Jean Theveny, Graffigny-Chemin. Un village du Bassigny au XVIIIe siècle, Edilivre, 2018.
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Archives Britanniques AIR20/8837
- « Lancaster 23 juillet 1944 », sur Aérostèles, lieux de mémoire aéronautique (consulté le ).
- Archives Britanniques WO218/192
- J P Vinet "02:13 July 23 1944 as I remember it" (ISBN 0-9731380-0-9).
- La Résistance en Haute-Marne, Tome 2”, publié sous le patronage de L’Association Nationale des Anciens Combattants de La Résistance (Secteur de Langres), sorti chez Dominique Gueniot, imprimeur – éditeur, 52200 Langres (France)
- « Des loges... aux éloges. Un Chemin Difficile » écrit par la Résistance Centre Doubs – chapitre 10, « Un Aviateur Anglais au Maquis », p. 137-143.
- Archives britanniques AIR 27/2134
- « Graffigny-Chemin », sur blogspot.com (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Pyramide des âges, Recensement 1999 sur le site de l'INSEE
- Les cahiers bourmontais n°2, par la Société Historique et Archéologique de Bourmont
- http://www2.cr-champagne-ardenne.fr/edifices_religieux_52/IA52000521.html
- http://www2.cr-champagne-ardenne.fr/edifices_religieux_52/IA52000522.html
- Portail de la Haute-Marne
- Portail des communes de France