Gibson Girl

La Gibson Girl Jeune fille à la Gibson ») fut la personnification de l'idéal féminin américain, inventée par la plume satirique de l'illustrateur Charles Dana Gibson, et qu'il fit vivre pendant une période d'une vingtaine d'années couvrant la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, aux États-Unis. Elle est considérée, avec la Christy Girl d'Howard Chandler Christy, comme l'un des ancêtres de la pin-up américaine.

Gibson Girl (aux alentours de 1900).
Evelyn Nesbit, par Otto Sarony, vers 1901 : elle fut l'une des Gibson Girls archétypales.

L'image de la Gibson Girl

Of Course There Are Mermaids (détail), par Charles Dana Gibson.

Conçue par Charles Dana Gibson en 1887, la Gibson Girl est grande, mince, mais avec des formes généreuses mises en valeur par le port du corset.

Son cou est élancé, et sa coiffure surélevée reflète la mode de l'époque, faisant appel au chignon, ou autres coiffures « bouffantes » ou « à la Pompadour ».

La haute silhouette et la taille mince de la Gibson Girl s'accompagnent d'autres aspects caractéristiques : toujours à l'aise et à la dernière mode, volontiers moqueuse, la Gibson Girl apparait souvent comme l'égale de l'homme qui l'accompagne, et qu'elle n'hésite pas à plaisanter[1].

De nombreux modèles ont posé pour les illustrations de Gibson Girls, à commencer par la femme de Gibson lui-même, Irene Langhorn (qui fut peut-être le modèle original, et était la sœur de Nancy Astor, Vicomtesse Astor), ainsi que Evelyn Nesbit. Celle-ci fut représentée par Charles Dana Gibson dans un dessin, au crayon et à l'encre, la montrant de profil, avec sa chevelure rousse arrangée en forme de point d'interrogation. Ce portrait, intitulé L'Éternelle Question[2] est l'un des plus connus de Gibson.

La Gibson Girl la plus fameuse fut probablement l'actrice américano-belge Camille Clifford[3], dont la coiffure élevée, et les longues robes du soir drapant sa silhouette à la taille affinée par le corset (wasp waist, « taille de guêpe ») définissaient le style.

Their First Quarrel (« Leur première dispute »).

La Gibson Girl personnifie la beauté, une certaine indépendance et la réalisation personnelle ; ainsi, on la représente poursuivant ses études, puis choisissant elle-même l'homme qui lui plait, sans qu'elle ne participe jamais cependant à des mouvements de suffragettes. Saine, voire sportive[3], sûre d'elle-même sans ostentation, elle sourit souvent, mais rit peu, conservant une certaine distance patricienne[4],[N 1].

Au moment où éclate la Première Guerre mondiale, le changement de mode amena à délaisser la Gibson Girl. Les femmes à l'époque de la Première Guerre mondiale donnaient la préférence à une tenue plus sobre, plus masculine, abandonnant les tenues élégantes et élaborées des Gibson Girls.

Références ultérieures

At the Beach à la plage »).
Appareil radio de survie

Un appareil radio de survie utilisé par les Forces aériennes américaines, lors des opérations aériennes de la Deuxième Guerre mondiale lorsqu'elle se déroulaient au-dessus de l'eau, fut surnommé la Gibson Girl, du fait de sa forme rappelant celle d'un sablier[5].

Ce matériel de survie incluait une structure métallique pliante destinée, lorsqu'elle était déployée, à former une sorte de cerf-volant dont le fil constituait l'antenne de la radio. Un générateur à manivelle fournissait le courant nécessaire au fonctionnement de l'appareil.

Gentleman Jim

Censé se dérouler à partir de l'année 1887, l'année même où Gibson inventa la Gibson Girl, le film de Raoul Walsh de 1942, Gentleman Jim, n'est pas sans évoquer celle-ci, au travers du rôle tenu par Alexis Smith. Celle-ci interprète en effet la riche et élégante Miss Ware, qui montre dans le film l'allure, la coiffure, l'aplomb, et l'indépendance d'une véritable Gibson Girl.

Timbres

En 1999, les Postes des États-Unis ont émis un timbre commémorant la Gibson Girl, dans le cadre de leur série « Celebrate the century, 1900s »[3].

Parcs d'attractions

À Disneyland Paris, à la jonction entre Mainstreet USA et Central Plaza se situe un glacier nommé « Gibson Girl Ice Cream Parlour », dont la décoration sur les murs nous conte l'histoire d'une jeune femme qui s'affirme face aux hommes dans l'Amérique de 1900.

Annexes

Notes

  1. C'est en ce sens que la Gibson Girl est bien différente de sa lointaine héritière, la pin-up

Références

Bibliographie

  • Victoria Sherrow, For appearance' sake, Greenwood Publishing Group, 2001 (ISBN 978-1-57356-204-1)
  • Charles Dana Gibson, Edmund Vincent Gillon, The Gibson Girl and Her America, Courier Dover Publications, 1969 ( (ISBN 978-0-486-21986-8)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail des femmes et du féminisme
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