Gibellina

Gibellina (en sicilien : Gibbiddina) est une commune sicilienne d'environ 4 500 habitants, située dans la province de Trapani, à 63 km au sud-est de Trapani, à 227 mètres d'altitude.

Gibellina
Nom sicilien Gibbiddina
Administration
Pays Italie
Région Sicile 
Province Trapani  
Code postal 91024
Code ISTAT 081010
Code cadastral E023
Préfixe tel. 0924
Démographie
Gentilé Gibellinesi
Population 4 298 hab. (31-12-2010[1])
Densité 96 hab./km2
Géographie
Coordonnées 37° 49′ 00″ nord, 12° 52′ 00″ est
Altitude Min. 227 m
Max. 227 m
Superficie 4 500 ha = 45 km2
Divers
Saint patron San Rocco
Fête patronale 16 août
Localisation

Localisation dans la province de Trapani .
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Gibellina
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Gibellina
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Gibellina
Liens
Site web Site officiel

    Gibellina est très connue pour son architecture contemporaine.

    Histoire de Gibellina : de Gibellina Vecchia à Gibellina Nuova

    Gibellina Vecchia jusqu'au tremblement de terre de 1968

    Gibellina, de l'arabe جَبَل = Gebel (montagne) et Zghir (petite) a été fondée par des colons grecs sur cinq collines vers 300 av. J.-C.. Le village se développe au XVe siècle comme village agricole autour du château édifié au XIVe siècle par Manfredi Chiaramonte.

    L'ancienne ville fut complètement rasée à la suite du tremblement de terre de 1968. La veille du tremblement de terre de 1968, Gibellina comptait 6930 habitants.

    Survenu dans la nuit du 14 au 15 janvier 1968, le tremblement de terre qui a secoué toute la vallée du Belice (la zone comprise entre les provinces de Palerme, Agrigente et Trapani) a touché quatorze villes et entièrement détruit les villes de Gibellina, Poggioreale, Salaparuta et Montevago[2].

    Il a fait 370 victimes dont 99 à Gibellina[3], des milliers de blessés et plus de 70000 sans-abris[2], et a beaucoup ému l'Italie. La chanson Addio Gibellina de Leonardo Cangelosi (1977) date de janvier 1968. Damiano Damiani tourne dans les ruines de Gibellina Seule contre la mafia, inspirée de la vie de Franca Viola[4].

    Le site de l'ancienne ville, abandonné par les habitants, est transformé en mémorial dédié aux victimes. L'œuvre a été confiée à Alberto Burri, qui édifie le Grande Cretto entre 1985 et 1989[3].

    Il s'agit d'un exemple monumental de land art, réalisé à partir de blocs de ciment[3]. Il se présente comme une immense chappe (coltre) de ciment blanc qui s'étale sur le flanc sud sud-est de la montagne selon la forme d'un quadrilatère irrégulier de quelque 300 mètres sur 400.

    Dans le ciment ont été tracées de grandes tranchées, de 1,60 mètre de profondeur et de 2 à 3 mètres de largeur, permettant aux visiteurs de circuler. Elles suivent le tracé des rues de l'ancienne ville, et permettent de restituer l'idée du village avant le tremblement de terre[3].

    Le "Grande Cretto" par Gabriel Valentini

    Gibellina Nuova

    La ville nouvelle fut reconstruite à 9 km de l'ancienne, sur des terres rachetés par l’État aux cousins Ignazio et Antonino Salvo, mafieux proche de la DC[5].

    Adoptant les idées du Mouvement moderne[3] et un plan en forme de papillon, la ville est reconstruite sous l'égide du maire communiste Ludovico Corrao, qui la dote d'une architecture contemporaine qui doit à la fois rappeler le tremblement de terre et le renouveau de la région. A l'entrée de la ville, une grande porte en forme de fleur est appelée l'« Étoile du Belice ». De nombreuses sculptures contemporaines sont disséminées à travers toute la ville. Interviennent durant cette période de nombreux architectes et artistes : Alberto Burri, Pietro Consagra, Ludovico Quaroni, Alessandro Mendini, Franco Purini, Laura Thermes, Nanda Vigo Mimmo Rotella, Arnaldo Pomodoro, Mimmo Paladino, Giuseppe Uncini, Francesco Venezia[6]...

    Prévue pour 15 000 habitants, la ville nouvelle n'accueille que 3 000 citoyens, et peine à développer une vie locale[4].

    L'architecture et les monuments de Gibellina

    Gibellina Nuova est une ville musée, parsemée de monuments très contemporains, qui donnent à cette commune sicilienne un caractère étrange et insolite.

    Le symbole de Gibellina est son immense étoile à l'entrée de la ville, l'étoile de Pietro Consagra ou étoile du Belice (Stella del Belice). Il s'agit d'une œuvre en acier inox haute de 24 mètres, qui symbolise l'entrée du Belice, la région de Gibellina.

    À l'intérieur de la ville, les œuvres d'art se rencontrent à chaque coin de rue.

    Le Meeting

    Le Meeting est la sculpture-monument réalisée par Pietro Consagra, qui sert aujourd'hui de bar à Gibellina. Le bâtiment est

    Il sistema delle piazze

    Le système des places (sistema delle piazze) désigne cinq places de Gibellina, conçues par Franco Purini et Laura Thermes :

    • la Piazza Rivolta del 26 giugno 1937 (la Place de la révolte du 26 juin 1937) ;
    • la Piazza Fasci dei Lavoratori ;
    • la Piazza Monti di Gibellina ;
    • la Piazza Autonomia Siciliana ;
    • la Piazza Passo Portella delle Ginestre.

    Ces places sont construites selon un plan linéaire bordé de portiques latéraux à double hauteur, dont la monotonie et la rigueur sont rompues par la présence de structures caractéristiques de l'utilisation quotidienne de l'espace public.

    Le case di Stefano

    Les case di Stefano (les « Maisons de Stefano ») abritent aujourd'hui un musée d'art contemporain et une section consacrée à la civilisation paysanne. Elles ont été construites à partir de l'unique bâtiment présent sur le site de la nouvelle Gibellina, une ancienne ferme fortifiée (baglio), reconstruite en 1995 selon un projet de 1982 d'après les anciens plans. Les auteurs du projet sont Marcella Aprile, Roberto Collovà, Teresa La Rocca, Ettore Tocco, Valentina Acierno, Alessandro D'Amico, Stefano Marina, L. Raspanti et Lorenzo Salon.

    La Montagna dei cavalli

    La Montagna dei cavalli (la « Montagne des chevaux ») est située tout contre les Case di Stefano. Le monument, une immense montagne de béton dans laquelle des chevaux noirs de plomb grandeur nature sont pris, a été construit pour une représentation théâtrale organisée par les Orestiadi. Il est resté depuis l'un des monuments symboles de la ville de Gibellina.

    La place de la mairie et la tour de l'horloge

    La place de la mairie, située en contrebas de l'église, est entourée de portiques réalisés par Vittorio Gregotti et Giuseppe Samonà ; à l'intérieur de ceux-ci se trouvent les fresques en céramiques décorées par Carla Accardi et les Carrisceni[Quoi ?] d'Arnaldo Pomodoro. En bordure de place se dressent les sculptures de métal blanc de la Ville de Thèbes de Pietro Consagra, la sculpture en travertin Ville du Soleil de Mimmo Rotella et la tour d'Alessandro Mendini.

    Réalisée en 1988 par l'architecte Alessandro Mendini, la tour de l'horloge de Gibellina (Torre dell'orologio) occupe la place de la mairie. Haute de 28 mètres, la tour de Mendini est formée de deux moitiés de cône en béton, d'où sortent deux "ailes" multicolores. Quatre fois par jour environ, s'échappe de l'horloge un concert de voix, pour rappeler les personnes décédées lors du tremblement de terre[Lequel ?].

    La Chiesa Madre

    La Chiesa Madre (l'"Église-mère") est certainement le monument le plus emblématique de la rupture recherchée au niveau architectural. Elle est située au centre de la ville, au sommet d'une petite colline. Elle est construite selon un plan carré de 50 mètres de côté environ, sur lequel est posé une grande sphère blanche inspirée de l'architecture arabe. Quinze ans se sont écoulés entre le projet (1972) et sa réalisation (1986). En août 1994, une partie du bâtiment s'effondre, laissant l'église, encore aujourd'hui, à ciel ouvert.

    Les auteurs du projet sont Ludovico Quaroni, Luisa Anversa, Sergio Musmeci, Giangiacomo D'Ardia et Livio Quaroni.

    Administration

    Les maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    16 mai 2005 En cours Vito Bonanno (UDC)  
    Les données manquantes sont à compléter.

    Communes limitrophes

    Calatafimi-Segesta, Monreale (PA), Poggioreale, Salaparuta, Santa Ninfa

    Notes et références

    1. (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
    2. (it) « Proposta di legge : Dichiarazione di monumento nazionale del sito di Gibellina - XVII Legislatura », sur www.camera.it, (consulté le )
    3. Anna Juan Cantavella, « Images d’abandon et pratiques de l’indifférence : problèmes d’actualisation et de transmission d’un patrimoine artistique construit ex nihilo », ethnographiques.org, no 24 « Ethnographies des pratiques patrimoniales : temporalités, territoires, communautés », (lire en ligne)
    4. « Rien qu'un signe... », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
    5. « La colère des Siciliens du Belice », sur Le Figaro, (consulté le )
    6. Condé Nast, « Gibellina, les vestiges d’une utopie », sur AD Magazine, (consulté le )
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