Georgette Vallejo

Georgette Marie Philippart Travers ou Georgette Vallejo, née à Paris en 1908 et morte à Lima en 1984, est une écrivaine et poétesse française, épouse de César Vallejo, poète péruvien.

Au décès de son époux en 1938, elle cache tous les manuscrits de son mari, les sauvant de la destruction pendant l'occupation nazie.

On lui doit la préservation et la diffusion de l’œuvre de César Vallejo à travers le monde[1].

Enfance et adolescence

Georgette Marie est née à Paris le . Ses parents, Alexandre Jean Baptiste Philippart et Marie Travers, sont jeunes, n'ont jamais vécu ensemble et ne se sont jamais mariés. Georgette ne connaîtra jamais son père, engagé dans l'armée en 1906. Elle porte alors de son grand-père maternel, Travers, sa mère étant encore mineure.

En 1914, elle est atteinte de la tuberculose. La même année, la Première Guerre mondiale éclate. Son père meurt d'une grave blessure dans la bataille du Marne. Dans son testament, officialisé en 1917, il reconnaît Georgette qui portera, dès lors, le nom de Philippart.

Durant la guerre, la petite Georgette est envoyée en Bretagne. Elle passe sa scolarité au collège Sévigné de Vitré jusqu'en 1922.

Elle rejoint ensuite Paris et apprend le métier de couturière dans l'atelier de sa mère.

Elle poursuit ses études à Londres, puis revient à Paris en 1924, étudiant la nuit (la musique et l'espagnol) et travaillant le jour auprès de sa mère.

Vie avec César Vallejo

Vallejo et Georgette à Paris.

Georgette rencontre César Vallejo en février 1927, rue de Montpensier, près de l'Hôtel Richelieu, où Vallejo habitait avec Henriette Maisse. Georgette habitait avec sa mère à proximité, rue Molière. Le poète l'invite au Carillon, un café de l'avenue de l'Opéra, où il a l'habitude de prendre le petit déjeuner et lire les journaux.

Marie Travers, la mère de Georgette, s'oppose à l'idylle qui n'offre aucune sécurité à sa fille. Mais elle meurt le . Georgette achète une sépulture avec deux emplacements dans le cimetière de Montrouge. César Vallejo lui présente ses condoléances et lui propose de partager sa vie.

En 1929, Georgette reçoit l'héritage de ses parents (280 000 francs) et elle emménage avec Vallejo. En septembre de la même année, elle effectue un voyage avec César Vallejo en Union soviétique, puis dans le reste de l'Europe, grâce aux ressources de Georgette.

En 1930, ils se rendent en Espagne, à l'occasion de la réédition du recueil de poèmes Trilce que Juan Larrea a fait connaître à José Bergamín et Gerardo Diego. Le couple revient ensuite à Paris. Ils sont marxistes et s'engagent dans la lutte sociale.

Vallejo a effectué deux voyages en URSS, il lit assidument le quotidien L'Humanité : le gouvernement le soupçonne et ordonne son expulsion le 2 décembre.

A Madrid, Vallejo publie Rusia en 1931, les chroniques de son expérience en Russie. C'est un succès éditorial qui lui permet d'avoir des revenus, mais, très vite, la situation financière du couple se dégrade, ses œuvres littéraires empreintes de marxisme étant rejetées par les éditeurs. Pour survivre, Vallejo réalise des traductions.

Le couple rentre à Paris en janvier 1932 après la levée de l'interdiction de sol. Mais leur situation financière est très mauvaise. Georgette doit vendre l'appartement qu'elle a reçu en héritage. Le couple habite dès lors dans les hôtels. Le , après six ans de vie commune, le couple se marie dans le 15e arrondissement. Les témoins sont le peintre Ismael González de la Serna, ami de Federico García Lorca, et sa femme, Suzanne Putois. Ils vivent au 41, boulevard Garibaldi, avant d'emménager à l'Hôtel du Maine en 1936.

En 1936, lorsque la guerre d'Espagne éclate, le couple, fidèle à ses principes, se range activement aux côtés des Républicains et s'engage dans la lutte antifasciste.

Après une année 1937 durant laquelle il écrit beaucoup, César tombe malade le 13 mars 1938. Il meurt le , à 46 ans. Georgette lui cède sa tombe du cimetière de Montrouge.

En 1939, avec Raúl Porras Barrenechea[2], elle traduit[3] et fait publier à titre posthume l’œuvre poétique de César Vallego : Poèmes humains.

Vie d'après

Sur les traces de son mari, Georgette entreprend un voyage au Pérou en 1951[4]. Elle débute alors sa mission de faire respecter et diffuser l’œuvre de César Vallejo, avec force et caractère[5].

Le , Georgette fait transférer la dépouille de son mari au cimetière du Montparnasse[6].

Sa santé décline au mois de novembre 1978, à 70 ans. Exténuée par les escaliers de sa maison, elle souffre d'une hémiplégie partielle et d'arthrose.

Elle meurt le à Lima.

Œuvre

  • Masque de chaux (Máscara de cal), Lima, UNMSM, 1964. Recueil de poèmes consacrés à Vallejo et à sa mère Marie Travers.
  • Apuntes biográficos sobre poemas en prosa y poemas humanos, Lima, Francisco Moncloa Editores, 1968. Son autobiographie, qui éclaire également sur le parcours et l'œuvre de son mari.
  • Allá ellos, allá ellos, allá ellos, Lima, 1978. Autre ouvrage biographique.

Bibliographie

Références

  1. (es) « Entrevista a Georgette de Vallejo », sur www.festivaldepoesiademedellin.org
  2. Noël Salomon, « Sur quelques aspects de « lo humano » dans" Poemas humanos" et "España aparta de mí este cáliz" de César Vallejo », Caravelle. Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, vol. 8, no 1, , p. 97–133 (DOI 10.3406/carav.1967.1161, lire en ligne)
  3. « Présence de César Vallejo », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  4. (es) « Georgette de Vallejo: “¡Déjenme volver a París!” », sur Vallejo & Co.,
  5. « Letralia 203 | Artículos y reportajes | Georgette Vallejo y la crítica | Miguel Pachas Almeyda », sur letralia.com
  6. « César et Georgette Vallejo - Vie de La Brochure », sur viedelabrochure.canalblog.com,

Liens externes

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