Georges Ducotterd

Georges Ducotterd, né le à Estavayer-le-Lac et mort le à Fribourg, est une personnalité politique suisse, membre du Parti des paysans, artisans et indépendants (PAI)

Biographie

Originaire de Léchelles et de Rueyres-les-Prés. Catholique. Fils de Tobie, tisserand, et de Marie-Marguerite Marmy, il épouse Marie-Louise Grandgirard.

Après des études primaires à Estavayer-le-Lac, il fréquente le Collège Saint-Michel. Il obtient son diplôme d’ingénieur agronome à l’École polytechnique fédérale de Zurich en 1924. Il travaille comme ouvrier agricole dans le Bordelais en 1924, puis entre à l’Office fédéral de la statistique de 1930 à 1935 et devient professeur d’économie agraire à l’Institut agricole de Grangeneuve dès 1936. Il fonde l’Union suisse des planteurs de tabac en 1938. Il fut le créateur du marché-concours intercantonal du petit bétail. Il est rédacteur du Paysan fribourgeois. Il est régulièrement désigné par le Conseil fédéral ou par le Saint-Siège comme délégué dans des congrès internationaux consacrés à l’agriculture.

En 1942, il devient chef de service du Département cantonal de l’agriculture et il est le proche collaborateur du conseiller d’Etat Maxime Quartenoud.

Ducotterd est élu au Conseil d'État en 1952 comme candidat PAI, en remplacement de Louis Dupraz, radical démissionnaire, contre le conservateur Marcel Renevey, au terme d’une vive campagne électorale. Les conservateurs l’accusent d’avoir trahi leur camp (« Il a renié ses principes » dira Louis Barras, tandis qu’Henri de Gendre affirme qu’il est « plus préoccupé par le souci de servir une ambition personnelle », « il a quitté son parti » déplore José Python). Élu par 54 % des suffrages et obtenant la majorité dans cinq districts (la Sarine et la Singine lui échappent), il est directeur des Affaires militaires, des Forêts et des Vignes. La suppléance de la Direction de l’Intérieur, de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce lui fut retirée à la mort de Quartenoud en 1956. Cette décision suscite une vive amertume du côté PAI et une large incompréhension dans l’opinion publique.

Il est réélu en 1956 au 2e tour, en compagnie de Pierre Glasson, contre le conservateur Ernst Etter. Avant le 2e tour, des réunions entre PAI et conservateurs eurent lieu du 7 au en vue de «regrouper la paysannerie»: les conservateurs réclament que le conseiller d’Etat PAI rejoigne le parti conservateur et que les députés des districts de la Glâne, de la Sarine et de la Broyeadhèrent au groupe conservateur du Grand Conseil. Ceux de la Veveyse et du Lac pouvaient rester agrariens ! La délégation du PAI refuse ce marchandage. En 1961, Ducotterd est élu tacitement au 2e tour avec le radical Emil Zehnder, une fois les cinq conservateurs réélus. Après la démission de Paul Torche, il dirige également l’Agriculture (avril–). Devant la montée en puissance des radicaux et des socialistes, les mésententes d’autrefois sont oubliées et il bénéficie du soutien conservateur. Il est le seul élu au 1er tour en 1966. Il est président du Conseil d'État en 1958, 1965 et 1968. A une époque où le PAI est relativement faible en Suisse romande, son parti profite de sa notoriété pour le déléguer à une émission électorale de la TV romande en 1967. Il déclare soutenir un rapprochement avec le Marché commun et combat avec vivacité les positions de l’Alliance des Indépendants, alors en plein essor.

On retiendra de son action gouvernementale la modernisation de la place d’armes de Drognens. Il attache beaucoup d’importance au domaine des Faverges (Lavaux). Il lui consacre un ouvrage où il écrit: « Mille années de vie en Occident nourrissent une perle minuscule : le vignoble des Faverges. » Il se plaît à répéter le mot fameux d’Henri Schaller (1894) : « Nous voulons conserver ce domaine comme une famille garde précieusement son argenterie et les joyaux de ses ancêtres. » Un « syndicat du Rocher » est créé pour faire face aux difficultés géologiques. En 1963, Nicolas Oulianov, professeur émérite à l’Université de Lausanne, remet à Ducotterd une étude relative à l’instabilité des masses rocheuses. Ducotterd défend avec succès la révision du Code forestier en 1954. Il n’est plus candidat en 1971.

Élu au Conseil national en 1955, il ne peut y siéger pour raison d’incompatibilité. Il est capitaine à l’armée.

Sources

  • Georges Andrey, John Clerc, Jean-Pierre Dorand et Nicolas Gex, Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011 : son histoire, son organisation, ses membres, Fribourg, Éditions La Sarine, (ISBN 978-2-88355-153-4)
  • Annuaire officiel de l'État de Fribourg
  • Anne Chenaux relate la campagne électorale de 1952 dans les Annales fribourgeoises 2006, pp.89-99 sous le titre "Un traître, un déserteur".
  • Le Courrier fribourgeois du ,
  • Article Georges Ducotterd dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
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