Gentiane
« Gentiane » est un nom vernaculaire qui désigne en français plusieurs espèces de la famille des Gentianaceae (Gentianacées), appartenant aux genres Gentiana, Gentianella ou Gentianopsis.
l'appellation « Gentiane » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Taxons concernés
Nom
Selon Pline l'Ancien, la gentiane jaune, et par extension la gentiane, tire son nom de Gentius, dernier roi d'Illyrie, qui en aurait découvert les vertus curatives[1].
Gentiane est aussi un prénom révolutionnaire, présent dans le calendrier républicain, et assez rare. Il réapparaît seulement en 1941 – le 23 juillet – où il a été donné à une petite fille d'origine suisse au Fayet dans la commune de Saint Gervais-les-Bains. 1945 (année où il est donné cinq fois), puis en 1959 (trois attributions). Depuis 1966, il est donné à cinq ou six petites filles par an. Il se fête le (19 thermidor)[2].
Liste d'espèces appelées « gentiane »
Une trentaine d'espèces sont présentes en Europe. Parmi elles :
- Gentiane acaule - Gentiana acaulis L.
- Gentiane d'Allemagne - Gentianella germanica (Willd.) Börner
- Gentiane amère - Gentianella amarella (L.) Börner
- Gentiane Asclépiade - Gentiana asclepiadea L.
- Gentiane de Burser - Gentiana burseri Lapeyr.
- Gentiane des champs - Gentianella campestris (L.) Börner
- Gentiane ciliée - Gentianopsis ciliata (L.) Ma
- Gentiane de Clusius - Gentiana clusii Perrier & Songeon
- Gentiane Croisette - Gentiana cruciata L.
- Gentiane de Koch - Gentiana kochiana Perrier & Songeone
- Gentiane jaune - Gentiana lutea L. -
- Gentiane des neiges - Gentiana nivalis L.
- Gentiane des marais - Gentiana pneumonanthe L.
- Gentiane ponctuée - Gentiana punctata L.
- Gentiane pourpre - Gentiana purpurea L.
- Gentiane de printemps - Gentiana verna L.
- Grande gentiane - voir gentiane jaune
Caractéristiques des gentianes
Les gentianes appartiennent avant tout au monde sauvage, mais certaines espèces sont cultivées pour leurs fleurs en forme de trompette qui sont le plus souvent d'une couleur bleue inimitable. D'autres espèces de plus grande taille ont des fleurs de couleur jaune ou rouge. Beaucoup de gentianes sont protégées dans de nombreuses régions de France : leur cueillette et leur arrachage sont interdits.
En dehors de la période de floraison, la grande gentiane peut être confondue avec le vératre (Veratrum), la première ayant des fleurs jaunes et le second, des fleurs blanches. Le vératre est un poison violent. La disposition des feuilles les distingue pourtant : opposées pour la gentiane, et alternées pour le vératre.
Utilisations
On l'utilise dans l'industrie des arômes. La gentiane est aussi intéressante en cosmétique.
Boissons
Les racines de la grande gentiane (Gentiana lutea), macérées et/ou distillées, sont utilisées dans la fabrication de liqueurs ou d'apéritifs, comme la « Suze », l’« Avèze », la « Salers », le « Bonal », le « Picon », la « Fourche du Diable », en France. En Suisse, elle est présente dans l'apéritif Bitter des Diablerets ou dans l'Appenzeller Alpenbitter. En Italie, on prépare la « genziana », une liqueur de gentiane, typique de l'Abruzzo [3] ; la gentiane fait également partie des ingrédients de l'Aperol [4], apéritif né à Padoue dans la fabrique de liqueur des frères Barbieri et ensuite devenu populaire partout dans le monde.
La distillerie AVEZE est située dans la région Auvergne. Elle produit depuis 1929 une veritable gentiane à partir d'infusion de racines de gentianes sauvages d'Auvergne.
Les racines sont également employées pour la préparation d'eaux-de-vie en France (distillerie Michel à Chapelle-des-Bois), en Suisse (distillerie Bonny du Risoux aux Charbonnières près du Lac de Joux), en Italie (distillerie Boroni), en Allemagne (distillerie Grassl) et en Autriche.
L'Antidote est une bière ambrée à base de châtaignes et gentianes.
À la Fût, une micro-brasserie québécoise, a présenté une bière sans houblon, aromatisée à la gentiane, lors de la 15e édition du Mondial de la Bière de Montréal en 2008.
Ainsi que le tout récent Auvergnat Cola et Bougnat Cola qui contiennent dans leur formule de la gentiane.
En France, la gentiane est mise en valeur lors de la Fête de la Gentiane qui a lieu chaque année à Picherande (Puy-de-Dôme), nommé "Village Européen de la Gentiane", à Riom-ès-Montagnes (Cantal, Auvergne)[5], ainsi qu'en Suisse à la "Fête à la gentiane" des Breuleux dans le Jura[6].
Usages thérapeutiques
La racine de la gentiane est employée depuis l'antiquité pour ses vertus apéritives, digestives et toniques. Elle est utilisée en phytothérapie en application externe et elle agit localement. Autrefois, les utilisations pouvaient être médicinales, notamment comme un des multiples constituants de la thériaque et du diascordium de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle [7].
Horlogerie
Le bois de grande gentiane jaune est employé pour la finition des pièces en haute horlogerie. Utilisée pour ses propriétés alliant souplesse, densité et résistance, elle est taillée à la manière d'une plume d'oie afin d'être chargée en pâte abrasive et tel un cabron après la lime, elle permet une finition parfaite du polissage des angles de pièces de montres (anglage).
Langage des fleurs
Dans le langage des fleurs, la gentiane symbolise le mépris[8].
Galerie de photos
- Gentianella praecox
Notes et références
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre 25, 34.
- Marie-Odile Mergnac, Les prénoms du calendrier révolutionnaire, Paris : Archives et culture, 2006, (ISBN 2-35077-003-6), p. 47.
- Indice tipologia | Liquore alla genziana
- « Aperol », sur SAQ (consulté le )
- La Gentiane
- La fête à la Gentiane
- D'après Maistral, in Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
- Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, notice BnF no FRBNF37189295).
Bibliographie
- Jean-Louis Clade, Charles Jollès, La Gentiane, l'aventure de la fée jaune, Éditions Cabédita, 2006.
- Bulletin du Cercle européen d'étude des gentianacées (CEEG), Case Postale 47, CH-1000 Lausanne 26 (Suisse), numéro 24, automne 2008
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