Genou
Le genou est une articulation qui permet de joindre la jambe à la cuisse. Elle met en jeu trois os, le fémur, le tibia et la patella, par le biais de trois articulations, l'articulation fémoro-patellaire et la double articulation fémoro-tibiale. Le cartilage assure la fluidité des mouvements du genou. Le tissu élastique fin, le cartilage, protège l'os et fait en sorte que les surfaces de l'articulation glissent facilement les unes contre les autres. Le genou renferme deux types de cartilages articulaires: le cartilage fibreux (ménisque) et le cartilage hyalin. Le cartilage s'use non seulement au fil des ans, mais aussi en fonction de son utilisation. Le cartilage possède en outre une capacité de régénération limitée. La faible capacité de régénération du cartilage s'explique par l'absence de vaisseaux sanguins qui permettent un métabolisme important. Le tissu cicatriciel se compose essentiellement de cartilage fibreux, de moins bonne qualité que le cartilage hyalin d'origine. Par conséquent, de nouvelles déchirures et fissures apparaissent dans le cartilage après un certain temps.
Pour les articles homonymes, voir Genou (homonymie).
Nom latin | articulatio genus (TA +/-) |
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Nerf | fémoral, obturateur, ischiatique |
MeSH | A01.378.610.450 |
Le genou présente un angle naturel de 170 à 175° en externe environ, appelé valgus physiologique, dû au décalage entre l'axe de la jambe (tibia-fibula) quasi vertical, et celui du fémur légèrement oblique à cause de la longueur du col portant sa tête. Un valgus trop important sera qualifié de Genu Varum pour un angle trop important (genou arqués) ou de Genu Valgum pour un angle trop faible (genou « qui se touchent »).
Anatomie humaine
Topographie
Le genou se situe sur les membres inférieurs du corps, il y a un genou par membre inférieur. La région antérieure du genou est formée par les parties molles et la patella, situées en avant de l'articulation du genou. La région postérieure du genou ou creux poplité est placée en arrière de l'articulation du genou.
Arthrologie du genou
L'articulation du genou relie la région de la jambe en articulant le fémur au tibia et à la patella. C'est une articulation de type « synoviale », c'est-à-dire lubrifiée par du liquide synovial. L'articulation fémoro-patellaire est une articulation synoviale de type plane qui autorise les mouvements de glissements tandis que l'articulation fémoro-tibiale autorise les mouvements de flexion-extension et une légère rotation, ce qui fait d'elle une articulation synoviale de type bicondylienne.
Surfaces articulaires
La dissymétrie des surfaces articulaires du fémur et du tibia a une conséquence bio-mécanique directe.
Les appuis condyliens se font sous la forme d'un point pour la surface articulaire latérale et sur la forme d'un segment pour le condyle médial.
Lors d'une flexion ces points d'appuis se font en région postérieure du condyle tandis que lors d'une extension, les appuis se font en région antérieure et sont donc à l'origine d'une rotation externe de l'articulation.
Éléments
- Fémur
- Surface patellaire
- Condyle latéral du fémur, plus large et moins long (8 cm) que le condyle médial
- Condyle médial du fémur, moins large et plus long (10 cm) que le condyle latéral
Les grands axes de ces deux condyles sont divergents.
- Tibia
- Condyle latéral du tibia, il est large et convexe vers le haut
- Condyle médial du tibia, il est étroit et concave vers le haut
- Patella (rotule)
- face
Moyens de fixation / Stabilité passive
- ligament collatéral tibial (plan profond et plan superficiel)
- ligament collatéral fibulaire
- ligament croisé antérieur
- ligament croisé postérieur
- ligament poplité arqué
- ligament poplité oblique
- ligament antérolatéral, découvert en 2013[1],[2]
Amplitudes et mouvement du genou
Maladies
Le genou peut être en cause dans différentes affections :
- D'ordre traumatique :
- Syndrome rotulien ;
- Fracture de la rotule et des plateaux tibiaux ;
- Entorse du genou ;
- Fracture du genou dont :
- Fracture de Segond, décrite pour la première fois par Paul Segond : arrachement du bord du plateau tibial, généralement accompagné d’une rupture du ligament croisé antérieur[3],[4] ;
- Lésions méniscales du genou ;
- Lésions des ligaments, notamment des ligaments croisés.
- De type congénital ou évolutif :
- Genu varum et genu valgum : déviations axiales du genou dans le plan frontal, très fréquentes chez l'enfant et la plupart du temps bénignes;
- Gonarthrose: arthrose du genou : avec l'âge les genoux deviennent douloureux et leur mobilité diminue. Ce phénomène d'usure du cartilage et d'inflammation est usuel chez les personnes âgées, et accéléré en cas de surpoids, ou après un accident ou une opération (enlèvement d'une partie du ménisque par exemple).
- Maladie d'Osgood-Schlatter : ostéonécrose de la tubérosité tibiale antérieure ;
- Maladie de Sinding-Larsen : ostéochondrose de la pointe de rotule ;
- Arthrite microcristalline : chondrocalcinose due à des cristaux de calcium, goutte due à des cristaux d'acide urique ; arthrite de Lyme, arthrite juvénile idiopathique ;
- Monoarthrite inflammatoire ou infectieuse ;
- Douleurs de croissance ;
- Carence en vitamine D.
Symptômes fréquents
Un genou peut être douloureux, se bloquer ou présenter un gonflement. Il peut exister également une sensation de dérobement, ou un claquement à certains mouvements.
Examen clinique
L'inspection débute, le patient debout, au « garde à vous », à la recherche d'une asymétrie, d'une désaxation. La marche est analysée. La palpation est comparative entre les deux genoux, fléchis à 90°. Une chaleur locale, témoignant d'une inflammation est recherchée. Une douleur est recherchée au niveau de la patelle ou de ses tendons, du plateau tibial ou du péroné. Le genou est alors mobilisé de manière passive par l'examinateur en flexion, en extension et latéralement, à la recherche d'une anomalie de la mobilité ou d'une douleur provoquée.
La recherche d'un épanchement se fait, le genou en extension, en cerclant avec les deux mains la rotule (afin de refouler le liquide éventuellement présent) et en appuyant avec l'index sur la face antérieure de cette dernière, à la recherche d'un « choc rotulien », percussion de la face postérieure de la rotule avec le massif fémoro-tibial. La recherche d'une lésion d'un ligament croisé se fait par la « manœuvre du tiroir » : le patient est allongé, le genou fléchi à 90°, l'examinateur immobilise le pied et, saisissant la partie haute du tibia à deux mains, essaye d'imprimer des mouvements antérieurs et postérieurs. Ces derniers ne doivent pas être retrouvés dans un genou normal.
Imagerie
Il existe différentes modalités d'imagerie pour explorer la pathologie du genou. La radiographie, souvent réalisée en première intention permet d'examiner l'état des cartilages, les détachements osseux et d'éventuels bâillements en position de schuss (flexion légère). La goniométrie consiste en la réalisation d'une radiographie de l'ensemble de la jambe pour observer les déviations du genou.
L'arthrographie est réalisée à l'aide d'un produit de contraste injecté à l'intérieur de la capsule articulaire pour observer les ménisques et les ligaments. On l'associe souvent au scanner.
La tomodensitométrie ou scanner est une technique d'imagerie en coupe aux rayons X, qui permet de reconstituer le genou en 3D et ainsi visualiser les ligaments et les ménisques. Il est également possible de réaliser un arthroscanner qui consiste à injecter un produit de contraste comme dans l'arthrographie pour améliorer l'interprétation des images.
L'utilisation de l'échographie, à base d'ultrasons, est le meilleur moyen pour observer les tendons mais ne permet pas de constater les usures osseuses.
L'imagerie par résonance magnétique (IRM) permet d'observer tous les éléments de l'articulation. Elle est souvent réalisée en cas de rupture des ligaments
Enfin, la scintigraphie osseuse est une technique d'imagerie nucléaire réalisée à l'aide d'un produit radioactif pour observer le plus souvent l'état d'avancement de l'arthrose ou de la dégradation osseuse.
Références
- Découverte d'un nouveau ligament du genou par deux chirurgiens belges lire en ligne
- Anatomy of the anterolateral ligament of the knee lire en ligne
- P. Segal, E. Dehoux, C. Mensa, « La fracture de Segond », dans Les Lésions isolées récentes du ligament croisé antérieur, Masson, Paris, 1998, p. 52-55.
- « Fracture de Segond (Paul Segond 1879) », dans T. Batch, La Radiographie standard dans les traumatismes du genou, Service d’imagerie Guilloz, DIU d’imagerie en pathologie du sport, 28, 28-29 mai 2009, CHU Nancy.
Voir aussi
Articles connexes
- Syndrome rotulien
- Ménisque
- Cartilage
- Lésion du cartilage articulaire
- Réparation du cartilage articulaire
- Fosse poplitée
- Fabella
- Rééducation d'un ligament croisé antérieur opéré
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