Gare de Strasbourg-Koenigshoffen

La gare de Strasbourg-Koenigshoffen[1] était une gare ferroviaire située dans le quartier de Koenigshoffen, à l'ouest du centre historique de Strasbourg.

Strasbourg-Koenigshoffen

Le débarcadère en 1841.
Localisation
Pays France
Commune Strasbourg
Quartier Koenigshoffen
Adresse Rue du chemin de fer
Coordonnées géographiques 48° 34′ 56″ nord, 7° 42′ 38″ est
Gestion et exploitation
Services Gare fermée et détruite.
Caractéristiques
Ligne(s) Graffenstaden à Hausbergen
Altitude 145 m
Historique
Mise en service 1er mai 1841
Fermeture milieu du XXe siècle
Géolocalisation sur la carte : Alsace
Géolocalisation sur la carte : Strasbourg

Mise en service en 1841, elle a été la toute première gare de Strasbourg. Elle est fermée au service voyageurs en 1846 à la suite de la construction de la gare du Marais-Vert. La gare de Koenigshoffen est alors utilisée comme gare aux marchandises puis définitivement fermée au milieu du XXe siècle.

Situation ferroviaire

Plan du système ferroviaire de Strasbourg.

Établie à environ 145 mètres d'altitude[2], la gare de Strasbourg-Koenigshoffen était située au point kilométrique (PK) 5,742 de la ligne de Graffenstaden à Hausbergen entre les gares de Graffenstaden et de Hausbergen. Sur cette ligne s'embranche aussi la gare de Strasbourg-Cronenbourg[3].

Histoire

Première gare de Strasbourg

La gare de Koenigshoffen est ouverte le 1er mai 1841, il s'agissait d'un débarcadère provisoire situé en dehors de la ville, les autorités militaires n'ayant pas accepté que le chemin de fer pénètre les fortifications.

La décision du point d'origine de la ligne, obtenue en concession par la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle, à Koenigshoffen, qui n'était alors qu'un hameau éloigné des remparts de la ville de Strasbourg ne fut pas le premier choix. Dans l'avant-projet de 1837, d'un « chemin de fer de Strasbourg à Mulhouse et à Bâle », produit par les ingénieurs Paul-Romain Chaperon et Pierre-Dominique Bazaine à la demande de Nicolas Koechlin, il est prévu de faire débuter la ligne à Strasbourg près de la porte de l'Hôpital en attendant de pouvoir pénétrer à l'intérieur des fortifications[4]. Le sujet du point de départ fut également celui de longues tractations entre la compagnie, les autorités militaires, la ville de Strasbourg, puis la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg. Elle n'aboutirent qu'après le début des travaux au choix d'une station, située à l'intérieur de la ville, commune à tous les chemins de fer devant aboutir à Strasbourg. Le choix s'est porté sur le lieu-dit « Marais-Vert », entre les portes de Saverne et de Pierre. De ceci il découla d'établir provisoirement l'origine de la ligne au hameau de Koenigshoffen[5].

La réception provisoire de la section de Strasbourg-Koenigshoffen à Benfeld est effectuée par MM. Léger, ingénieur en chef du Haut-Rhin, Schwilgué, ingénieur en chef du Bas-Rhin et Doré, ingénieur d'arrondissement, ils sont accompagnés de Paul-Romain Chaperon. Cette inspection étant satisfaisante, l'inauguration de cette section a lieu le , le même jour que celle du canal de l'Ill au Rhin. La section suivante, de Benfeld à Colmar ayant déjà été ouverte le 1840, les deux trains inauguraux partirent simultanément de Koenigshoffen et de Colmar pour parcourir l'intégralité de la portion de ligne ouverte en se croisant entre Benfeld et Schelestadt (Sélestat). Les personnalités de la compagnie, MM. Risler-Heilmann (administrateur), Nicolas Kœchlin, Pierre-Dominique Bazaine et Paul-Romain Chaperon sont dans le convoi qui part de Colmar pour arriver à Koenigshoffen. D'autres convois ne suffirent pas à satisfaire tous les candidats au voyage, qui étaient chaleureusement accueillis par la foule venue assister aux départs et arrivées à Koenigshoffen et à Colmar[6]. La ligne de Strasbourg à Bâle, longue de 140 km, est inaugurée le [7].

Du au 1842 la station de Strasbourg-Koenigshoffen délivre des billets à 73 938 voyageurs pour une recette de 280 160,05 francs, auquel s'ajoute 35 481,15 francs pour le service des bagages et marchandises. Cela la classe à la troisième place des stations de la compagnie pour le nombre de voyageurs, à la première pour la recettes voyageurs et à la première pour la recette des bagages et marchandises[8].

Gare aux marchandises

L'ancienne gare aux marchandises de Strasbourg-Koenigshoffen, début du XXe siècle.

La nouvelle gare située à proximité du centre-ville, dans le quartier du Marais-Vert, est ouverte en juillet 1846. Il est alors décidé d'affecter la gare de Koenigshoffen au service des marchandises, permettant notamment la desserte des brasseries Gruber, Schneider et Prieur de Koenigshoffen.

C'est dans la gare de Koenigshoffen qu'est signée la capitulation de Strasbourg le 1870[7].

Elle servira de gare aux marchandises au moins jusque dans les années 1950. Koenigshoffen comportait également un dépôt-relais secondaire[9].

Au début des années 1990, le site comporte encore un faisceau de voies de triage[10].

Aujourd'hui la plupart des voies ont été déposées. Il ne reste plus que quelques morceaux d'anciens embranchements particuliers par endroits ainsi que des pylônes d'éclairage. Cependant le poste d'aiguillage de Koenigshoffen est toujours en service, il gère la circulation des trains de marchandises qui évitent la gare de Strasbourg-Ville dans la journée.

Notes et références

  1. Dénomination officielle pour la différencier des autres gares strasbourgeoises. Usuellement appelée « gare de Koenigshoffen ».
  2. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [070] Paris-Est - Strasbourg », p. 48-53
  3. Plan du nœud ferroviaire de Strasbourg, sur le site Elsassbahn.
  4. Nicolas Koechlin et Frères, Avant-Projet d'un chemin de fer de Strasbourg à Mulhouse et à Bale : demande de concession, Imprimerie de P. Baret, Mulhouse, 1837, pp. 5 et 39-40 intégral
  5. Pierre-Dominique Bazaine, Chemin de fer de Strasbourg à Bâle - notes et documents, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), Paris, 1892 pp. 39-40 intégral.
  6. Bazaine, 1892, p. 107 intégral.
  7. À la découverte des quartiers de Strasbourg, Koenigshoffen, ville de Strasbourg 2012.
  8. J. Duplessy, Le guide indispensable des voyageurs sur les chemins de fer de l'Alsace: ouvrage rédigé sur des documents authentiques, et contenant la description de tous les lieux parcourus, V. Levrault, 1842, pp. 18-19 intégral (consulté le 2 novembre 2013).
  9. « Liste (exhaustive) des dépôts Est et AL » sur le forum LR Presse.
  10. Prise de vue aérienne du 23 juillet 1990 sur le site Géoportail.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

  • Portail du chemin de fer
  • Portail de Strasbourg
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.