Gardingues

Les gardingues, ou plus rarement gardinges (en latin : gardingi ; en espagnol : (los) gardingos), désignaient dans le royaume wisigoth d'Espagne un groupe de nobles palatins.

Étymologie

Le terme gardingi (singulier : gardingus), qui apparaît au VIIe siècle dans les actes des conciles de Tolède, pourrait dériver du gotique gards, « maison », suivi du suffixe d'origine germanique -ing, et signifier « compagnon de la maisonnée, garde du corps »[1].

Selon une autre hypothèse, ce terme dérive du gotique wardja, « garde, gardien »[2],[3] (proto-germanique : *warduz[4] ou *wardaz).

Fonction

Issus de familles nobles, les gardingues résidaient le plus souvent à la cour tolédane mais sans y occuper d'emplois, et ne venaient, dans la hiérarchie nobiliaire, qu'après les ducs et les comtes[5].

Pour Herwig Wolfram, les gardingi correspondaient approximativement aux domestici romains[6].

Pour Claudio Sánchez-Albornoz, les gardingi étaient au roi wisigoth ce que les leudes étaient au roi franc, et formaient une classe préféodale[7] : le roi se serait constitué une clientèle de fidèles (les gardingi) qui, liés par serments et dotés de terres, l'auraient garanti contre l'ambition des grands nobles[8].

Les gardingues devaient former autour des rois wisigoths de la seconde moitié du VIIe siècle et du début du VIIIe siècle, une sorte de garde personnelle, et devaient être les équivalents des antrustions francs, des gasindi lombards, des thanes anglo-saxons et peut-être aussi des spatharii byzantins.

Notes et références

  1. Définition du mot gardingus, sur linguaeterna.com
  2. (en) Leo Wiener (en), Commentary to the Germanic Laws and Medieval Documents, The Lawbook Exchange, Ltd., 1915, p. 65 (extrait en ligne). (ISBN 1584770058)
  3. (en) Gothic - English Dictionary : wardja, sur translategothic.com.
  4. (en) Définition du mot *warduz dans le Wiktionnaire en anglais.
  5. Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire, Histoire d'Espagne depuis les premiers temps historiques jusqu'à la mort de Ferdinand VII, I, Paris : Furne et Cie, Libraires-Éditeurs, 1844, p. 347 (lire en ligne).
  6. (en) Herwig Wolfram, History of the Goths, University of California Press, 1990, p. 242 (extrait en ligne). (ISBN 0520069838)
  7. Charles Verlinden, « Sanchez Albornoz (Claudio). En torno a los origines del Feudalismo », In: Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 29, no 4, 1951, pp. 1281–1285 (lire en ligne).
  8. Pierre Riché, Les Invasions barbares, coll. « Que sais-je ? », 4e éd., Paris, PUF, 1968, p. 93.

Voir aussi

Bibliographie

  • Claudio Sánchez-Albornoz, En torno a los orígenes del feudalismo : Fideles y gardingos en la monarquía visigoda, Universidad Nacional de Cuyo, 1942.
  • Dionisio Pérez Sánchez, El Ejército en la sociedad visigoda, Universidad de Salamanca, 1989. (ISBN 8474815231)
  • P. D. King, Law and Society in the Visigothic Kingdom, Cambridge University Press, 1972.

Articles connexes

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