Gérard Gelas

Gérard Gelas est un dramaturge français né à Lyon le , année de la création du festival d'Avignon. Il est le fondateur et le directeur du Théâtre du Chêne Noir, à Avignon.

Gérard Gelas
Nom de naissance Gérard Gelas
Naissance
Lyon
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français
Genres

Œuvres principales

  • La Paillasse aux seins nus
  • Opération
  • Aurora
  • Miss Madona
  • 'Guantanmour

Compléments

  • Publication de L'Ombre des Anges, roman policier, aux éditions l'Écailler.

Biographie

Il grandit dans un quartier populaire sur les berges du Rhône, en face d'Avignon. Sa famille modeste, venue d'Italie et de Suisse, décèle très tôt en lui un talent artistique, puisqu'il écrit ses premiers poèmes et romans durant son adolescence[1]. Gérard Gelas fait ses études au lycée Mistral d'Avignon et obtient une note exceptionnelle (20)[2] en philosophie au baccalauréat. Il débute ensuite des études à l'Université de Nanterre.

Mais il ne se plaît pas dans le monde universitaire, il revient à Avignon et fonde, en 1966, le théâtre du Chêne Noir, en référence au drapeau anarchiste[3]. En compagnie de jeunes amis artistes, il crée ses deux premiers spectacles, Poèmes et L'Homme qui chavire, adaptés de ses propres textes. En 1967 il crée sa première pièce La Paillasse aux seins nus. Dans la troupe censée l'interpréter, le jeune Daniel Auteuil travaille le rôle de Jean.

Le vendredi , Jean-Pierre Saltarelli, président de l'UNEF au Collège Littéraire Universitaire d'Avignon, et Gérard Gelas, surveillants au Lycée Mistral apprennent l'occupation de la Sorbonne par les forces de l'ordre. Le samedi , ils réunissent un petit groupe, dans lequel se trouve Jean-Pierre Jackson, pour déterminer la marche à suivre. Il y est décidé de proposer une grève générale des étudiants dès le lundi et une manifestation le mardi . C'est le début de la grève générale dans l'agglomération d'Avignon qui trouva son prolongement durant le XXIIe Festival[4]. Alors que sa représentation était prévu le , La Paillasse aux seins nus est interdite par le préfet du Gard pour « risque de trouble à l’ordre public » et « atteinte à la personne du chef de l’État. »

Cette première interdiction, qui aurait dû compromettre l'avenir de la troupe et de Gelas, le propulse sous le feu des projecteurs. À la demande de Maurice Béjart, qui donnait dans la cour d’honneur du Palais des Papes Une messe pour le temps présent, la troupe du Chêne Noir est invitée sur le plateau de la cour, les comédiens bâillonnés symbolisant l’interdiction. Le Living theatre, présent au festival, se range aux côtés de Gelas dans son combat pour la liberté d'expression artistique. Gerard Gelas devient célèbre sans que personne n'ait vu sa première pièce[réf. nécessaire].

Après ces mois agités de 1968, Gelas part à Rome à l'invitation de Giancarlo Nanni[2]. Il y fait la rencontre de Federico Fellini, Giulietta Masina, Alberto Moravia et Elsa Morante[5]. Désireux de se démarquer de l'image sulfureuse née de l'interdiction de La Paillasse aux seins nus, Gelas entend bien s'imposer par la scène. Il crée ses premiers spectacles joués en public Radio mon Amour, Vivre Debout, Marylin. Dès 1969, la compagnie tourne et se forge une renommée nationale. Après une nouvelle interdiction d'une de ses pièces, Opération en 1970, Gelas trouve refuge chez Ariane Mnouchkine, qui lui prête le théâtre du Soleil.

Théâtre du Chêne Noir, rue Sainte Catherine

Le , Gelas et sa troupe créent Aurora, un énorme succès[réf. nécessaire]. Cette même année, il déplace le théâtre du Chêne Noir, rue Sainte Catherine, dans une chapelle du XIIe siècle. Le Chêne Noir y réside depuis cette date. L'endroit aura vu passer plusieurs grands noms du théâtre français comme Philippe Caubère, Daniel Mesguich, Philippe Avron, Jean-Paul Farré, Richard Bohringer, et d'autres personnalités comme Léo Ferré, qui fut l'ami de Gelas, Yann Tiersen, ou Christophe Alévêque.

Depuis 1971, Gelas a adapté plus d'une cinquantaine d'auteurs d'horizons divers, parmi lesquels Yukio Mishima, Molière, Michel Quint, Brecht, Musset, Beaumarchais, Feydeau, Anouilh et Perrault.

Gelas est l'auteur d'une vingtaine de pièces de théâtre, dont Miss Madona, Guantanmour et Aurora furent les plus éclatants succès[réf. nécessaire]. Il vient de publier son premier polar aux éditions l'Ecailler, intitulé L'Ombre des Anges.

Auteur - Adaptateur - Metteur en scène

(1) Texte et mise en scène

(2) mise en scène

(3) Adaptation et mise en scène

Notes et références

  1. Blog des Avignonais, 23 septembre 2007
  2. Son parcours sur le site du Théâtre du Chêne Noir
  3. Rodolphe Fouano, « Je suis un Don Quichotte ! », Les Trois Coups, 20 avril 2015, lire en ligne.
  4. Frédéric Eldin, op. cit., p. 30.
  5. Biographie sur le site du Petit théâtre Montparnasse
  6. « Gérard Gélas », sur franceinter.fr,
  7. Raymonde Temkine, Mettre en scène au présent, t. 1, Éditions L'Âge d'Homme, , p. 272
  8. « 1989 », sur printempsdescomediens.com

Bibliographie

  • Frédéric Eldin, Avignon 68, à la croisée des contestations, ou Le mouvement de mai-juin 1968 dans l'agglomération d'Avignon et son prolongement durant le XXIIe Festival, Mémoire de maîtrise d'Histoire contemporaine sous la direction de Robert Mencherini, année universitaire 1996-1997, Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse.
  • Transmissions, Éditions Universitaires d'Avignon, collection Entre-Vues, (ISBN 978-2-35768-010-4), 2014.
  • Manon Bernard, Il y a 50 ans, il fut l’un des leaders de la contestation : Gérard Gélas raconte , Le Dauphiné libéré, , [lire en ligne].
  • Stéphane Capron, Les 50 ans de carrière de Gérard Gelas, l’éternel révolutionnaire, Sceneweb, , [lire en ligne].

Liens externes

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