Gérard Charollois

Gérard Charollois, né le à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), est un juriste et un militant écologiste français. Il est le président et cofondateur du mouvement Convention Vie et Nature pour « une écologie éthique et radicale » et pour « le respect des êtres vivants et des équilibres naturels ».

Biographie

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Gérard Charollois milite depuis la fin des années 1970 en faveur de la nature, de la faune, des animaux, mais aussi pour une certaine idée des rapports humains, dans une acception d'une société écologiste fondée sur le respect de la liberté individuelle, d'une politique sociale solidaire, d'un refus de la violence dirigée à l'encontre de tout être sensible humain ou non humain.

Nonobstant une cécité totale, il exerce depuis 1979 des fonctions de juge, successivement aux tribunaux de grandes instances de Toulon, puis de Périgueux[1], spécialiste du droit de la famille[N 1].

Juriste, magistrat de l'ordre judiciaire, Gérard Charollois a combattu le « loisir chasse » sur le terrain du droit. Dates de chasse des oiseaux, liberté pour les propriétaires fonciers non chasseurs de vivre chez eux sans la chasse, donnèrent lieu à une abondante jurisprudence interne et européenne[2].

Il fallut plusieurs centaines de jugements de tribunaux administratifs et des dizaines d'arrêts du Conseil d'État, deux arrêts de la Cour de justice des Communautés européennes pour que cessent en France les tirs d'oiseaux migrateurs en février et en été, périodes durant lesquelles ces espèces sont protégées en vertu du droit communautaire.

Puis Charollois élabora une thèse d'incompatibilité de la loi dite « Verdeille » avec la Convention européenne des droits de l'homme, thèse qu'il défendit devant la cour de Strasbourg et qui aboutit à un arrêt de condamnation de la loi des chasseurs le . La loi Verdeille imposait aux petits propriétaires non chasseurs d'accueillir les chasseurs sur leurs terres lorsque lesdits propriétaires ne possédaient pas au moins vingt hectares d'un seul tenant.

À la suite de l'arrêt de condamnation, la France révisa sa législation, en reconnaissant la liberté pour chacun de vivre chez lui sans la chasse, tout en assortissant l'exercice de cette liberté d'embûches tendant à prouver, selon Gérard Charollois, que la France vit sous le joug d'un lobby chasse auquel obéit une classe politique soumise[réf. souhaitée].

Cofondateur du mouvement Convention Vie et Nature[3] avec l’écrivain Armand Farrachi et Jean-Claude Hubert, Gérard Charollois définit une pensée écologiste biocentriste par quelque 300 articles publiés sur le site internet ecologie-radicale.org. Il se prononce pour l'abolition de la chasse et de la tauromachie[4].

Philosophiques et politiques, ces éditoriaux hebdomadaires représentent une synthèse entre la deep ecology anglo-saxonne, l’hédonisme altruiste et l’athéisme d’un Michel Onfray et un conséquencialisme décrit par Peter Singer[réf. souhaitée], philosophe australien, auteur de La Libération animale et d'un Traité d'éthique pratique[5],[N 2].

En 2009, Gérard Charollois publie aux éditions IMHO (coll. « Radicaux Libres ») Pour en finir avec la chasse[6], livre dans lequel il décrit son combat contre la « mort loisir » et vise à démontrer la mainmise sur l'État d'un groupe de pressions artificiellement constitué, indiquant qu'en fait la chasse ne recueille que l'adhésion d'une minorité d'adeptes (moins de 2 % de la population).

Le , il se déclare candidat à la primaire écologiste d'EELV, qui doit se dérouler en , en vue de l'élection présidentielle française de 2017, mais échoue à recueillir le nombre de parrainages nécessaires pour y être qualifié[7]. La même année, il devient l'un des porte-paroles du Mouvement 100%, une coalition électorale de petites formations politiques (dont l'Alliance écologiste indépendante)[8].

Publication

  • Pour en finir avec la chasse. La mort-loisir, un mal français, Éditions IMHO, 2013 (ISBN 978-2915517842)

Notes et références

Notes

  1. Il a longtemps été juge aux affaires familiales.
    • Deep ecology, en ce que cette pensée prône l’unité du vivant, la valeur de la nature pour elle-même, par-delà son utilité pour une espèce quelconque. En cela, cette pensée va plus loin, plus à la racine des choses que le vague environnementalisme anthropocentriste de l’écologie opportuniste.
    • Un hédonisme altruiste, en ce que cette pensée n’implique nullement l’ascétisme, la contrainte doloriste, le renoncement au vrai progrès, celui qui fait échapper à la souffrance et qui favorise le bien-être, le plaisir. Mais cet hédonisme est altruiste puisqu’il préconise le respect et mieux encore la recherche du bien-être pour tous les êtres sensibles.
    • Le conséquencialisme : le Mal et le Bien n’existent que par le Mauvais et le Bon. Tout être sensible aspire au plaisir et à fuir le déplaisir. Cette aspiration est légitime et l’humain doit user de sa puissance sur le monde pour atteindre ce but de toute vie.

Références

  1. « A Périgueux, ils vont manifester contre la chasse, ce "loisir de mort" », sur sudouest.fr, .
  2. Voir article revue juridique Dalloz, octobre 1999, no 37, p. 389.
  3. Fabrice Nicolino, « Ce juge est-il aveugle ? », sur fabrice-nicolino.com, .
  4. Raphaël Ebenstein, « Gérard Charollois: "Pour l'abolition de la chasse et de la tauromachie" », sur franceinfo.fr, .
  5. Ouvrages traduits en français.
  6. Gérard Charollois, « Pour en finir avec la chasse (extrait) », sur franceinter.fr.
  7. « Questions à Gérard Charollois... », sur altermonde-sans-frontiere.com, .
  8. Site du Mouvement 100%, consulté le 10 décembre 2017.

Liens externes

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