Gélinotte des bois

Tetrastes bonasia

Tetrastes bonasia - Muséum de Toulouse
Œufs de Tetrastes bonasia rupestris - Muséum de Toulouse.

La Gélinotte des bois (Tetrastes bonasia) est une petite espèce de gallinacés faisant partie de la faune typique de certains habitats de sous-bois de certaines régions, et appartenant à la famille des Phasianidae et à la sous-famille des Tetraoninae. C'est une espèce qui a disparu d'une grande partie de son aire naturelle et potentielle de répartition[1].

Dénomination

Décrite par Linné en 1758 sous le nom de Bonasa bonasia elle est reclassée depuis 2009 dans le genre Tetrastes.

Synonyme

Taxinomie

Il existe plusieurs sous-espèces pour cette espèce :

  • Tetrastes bonasia amurensis (Riley, 1916)
  • Tetrastes bonasia bonasia (Linnaeus, 1758)
  • Tetrastes bonasia griseonotus (Salomonsen, 1947)
  • Tetrastes bonasia kolymensis (Buturlin, 1916)
  • Tetrastes bonasia rhenanus (Kleinschmidt, 1917)
  • Tetrastes bonasia rupestris (Brehm, 1831)
  • Tetrastes bonasia schiebeli (Kleinschmidt, 1941)
  • Tetrastes bonasia sibiricus (Buturlin, 1916)
  • Tetrastes bonasia styriacus (Jordans et Schiebel, 1944)
  • Tetrastes bonasia vicinitas (Riley, 1916)
  • Tetrastes bonasia yamashinai (Momiyama, 1928)

Description

Le mâle, coloré, et au cou noir, est sédentaire et vit sur un territoire de taille variable selon les régions, qu'il défendra tout au long de sa vie. Au printemps, la femelle, arborant des couleurs moins vives, plus erratique, viendra le retrouver et nichera à même le sol sur ce territoire. Le mâle mesure environ 37 cm de longueur et la femelle 34 cm. Leur masse est comprise entre 350 et 500 g.

Habitat et répartition

La gélinotte des bois est une espèce sédentaire exclusivement forestière: elle ne quitte pratiquement jamais le couvert des arbres. Si elle est très discrète et difficile à observer, elle a tout même un comportement territorial très dominant vis-à-vis de ses congénères.

Il existe un certain nombre de sous-espèces géographiquement séparées et dont la couleur varie du brun-rouge au gris blanc.

Les causes essentielles de la régression de cette espèce semble être la dégradation de son habitat naturel du fait de la sylviculture, notamment le « nettoyage» des sous-bois et le replantage en quasi monoculture de résineux, d’où la faible efficacité des zones protégées à leur égard.

Une étude réalisée dans la commune suisse de la Sagne montre qu'un nombre assez précis d'individus, formant un groupe, influence grandement la réussite de la reproduction à l'échelle régionale. Il conditionne le maintien de la cohésion, dans une structure sociale bien établie[2]. Cette étude montre que la superficie des domaines vitaux est située entre 7,8 et 62,6 hectares et que l'individu y passe toute sa vie, à l'exception des premiers mois après la naissance. Un mâle apparié, vivant au cœur d'un groupe, aura une sédentarité bien plus forte qu'un mâle célibataire vivant à la périphérie d'un groupe ou aux marges de deux groupes différents. Les chances individuelles de survie semblent plus fortes dans les groupes cohésifs, bien que de bonnes densités de gélinottes attirent davantage les prédateurs. Les taux d'occupation optimaux sont de six à huit individus par kilomètre carré[2].

Aire de répartition de la gélinotte des bois

Cette espèce s'est répandue dans toute la zone paléarctique d'Eurasie, de la France à la Sibérie. Cependant, en Europe centrale et occidentale, on ne la rencontre plus que dans les zones montagneuses. Devant la progression de l'exploitation et de la gestion des zones forestières par l'Homme, elle a quasiment disparu des zones de moyenne altitude dans lesquelles elle s'était initialement développée. Dans les Massif des Vosges, la sous espèce Tetrastes bonasia rhenanus a perdu 90 % de sa population entre la fin des années 1990 et l'année 2015. En 2017, des scientifiques allemands proposent un plan de sauvetage consistant à prélever des œufs en milieu naturel pour les élever dans un conservatoire, ce qui a été refusé en France. En 2020, l'espèce est finalement considérée comme éteinte dans les Vosges[3].

Alimentation

Cet oiseau consomme des insectes, des limaces, des bourgeons, des graines diverses, des fruits et des baies sauvages.

Reproduction

La Gélinotte des bois est mature dès la premiere année de son existence. Elle établit son nid dans un creux gratté dans le sol, à l'abri d'un buisson ou sous une touffe de fougères. La ponte a lieu en mai et juin. Elle comprend 8 à 10 œufs, beige taché de brun, couvés 25 jours.

Références

  1. Bernard-Laurent A & Magnani Y (1994) Statut, évolution et facteurs limitant les populations de gélinotte des bois (Bonasa bonasia) en France : synthèse bibliographique. Gibier faune sauvage, 11, 5-40 (résumé).
  2. Ornithos : Revue d'ornithologie de terrain, vol. 22-3, LPO, , chap. 113, page 184.
  3. G.G, « Clap de fin pour la gélinotte des bois », L'Alsace, , p. 32

Voir aussi

Références taxonomiques

Liens externes

Bibliographie

  • Bernard-Laurent A. & Magnani Y. (1994) Statut, évolution et facteurs limitant les populations de gélinotte des bois (Bonasa bonasia) en France : synthèse bibliographique. Gibier faune sauvage, 11, 5-40 (résumé).
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