Francisco Javier García Gaztelu

Francisco Javier García Gaztelu, alias Txapote (Galdakao, Biscaye, ) est un membre dirigeant d'Euskadi ta Askatasuna (ETA), condamné par la justice pour sa participation dans divers crimes, dont les meurtres de plusieurs politiciens du Parti Populaire (PP). Il est aussi connu sous les pseudos Jon, Xavier et Otsagi.

Pour les articles homonymes, voir Gaztelu (homonymie).

Militant d'ETA

Il a entamé son activité au sein du groupe indépendantiste pendant les années 1980 dans le Commando Donosti, devenant le chef militaire d'ETA durant les dernières années du XXe siècle après la chute de Kantauri.

Il a pris part à une fusillade, avec d'autres membres du Commando Biscaye, en , dans lequel mourra l'etarre[1] Juan Maria Ormazábal, alias "El Turco", ainsi que l'ertzaintza (police autonome basque), Alfonso Menchaca. Après cet incident il s'enfuit pour la clandestinité, effectuant les premières tâches d'appui pour divers commandos et sera intégré à la fin de l'année 1994 dans le commando Donosti, dirigé par Kantauri.

Selon les experts, Txapote représente la ligne dure de l'ETA, opposée à la trêve de 1998. On lui attribue la restructuration opérationnelle de quelque vingt commandos et le renforcement de l'activité militaire d'ETA pendant les mois suivant la trêve. Txapote a imposé un nouveau système d'organisation des commandos qui sont désormais formés par trois membres libérés de l'organisation, dont seulement deux prendront part simultanément à la commission d'attentats. L'autre membre sera chargé de nettoyer les traces de leur passage dans les appartements de planque et informer la direction au cas où seraient arrêtés les deux premiers.

Détention et condamnation

Sa détention se produit à la suite de la recherche pour vol d'un troqueladora à Irun, en . Les prisonniers ont fourni le nom du collaborateur d'ETA Ibon Muñoa qui durant les années précédentes avait fourni l'appui logistique au Commando Donosti. Muñoa a déclaré qu'il avait eu une entrevue avec Txapote à Anglet.

Cette localité du sud de la France sera passée au peigne fin avec l'aide de la police française jusqu'à le localiser le . La détention a eu lieu à la première heure de l'après-midi dans le quartier de Sables d'Or de cette commune alors qu'il mangeait dans la terrasse du restaurant Havane Café.

Ces faits ont lieu peu après qu'ETA ait assassiné deux travailleurs de l'entreprise Electra dans leur tentative de tuer conseiller municipal socialiste Iñaki Dubreuil Churruca avec une voiture piégée.

Il a été jugé en . Il a choisi son droit de se taire pendant le jugement, présentant une attitude provocante. Bien qu'il ait refusé d'intervenir lors de la première journée du procès, Gaztelu a utilisé son droit de dernier mot pour reconnaître être "militant d'ETA" et affirmer que le groupe n'abandonnerait pas sa lutte.

Il a été condamné à 50 années de prison comme auteur matériel du meurtre de Miguel Angel Blanco. Le , il enlève le conseiller du Parti Populaire d'Ermua, Miguel Angel Blanco Garrido, le retient prisonnier deux jours puis décide de l'assassiner. Enfermé dans le coffre d'une voiture, le jeune homme est emmené aux environs de Lasarte, et tandis que José Luis Geresta Oker le maintient, Txapote l'achève de deux balles dans la tête. L'émotion dans le pays tout entier est considérable et provoque des marches silencieuses aussi bien en Euskadi que dans le reste de la Péninsule, où l'on se souviendra longtemps de la dignité et de la détermination des manifestants, habillés de blanc. Oker se suicidera par la suite[2]. Par son attitude, le tribunal, dans sa sentence, lui interdit aussi de s'approcher de la localité biscaïenne d'Ermua pendant cinq ans à partir de son incarcération.

Dans le jugement pour le meurtre du socialiste Fernando Múgica, il a été condamné à 82 années de prison et on lui a interdit de s'approcher de Saint-Sébastien (ville où a été commis le meurtre et où réside la famille Múgica) pendant les six années qui suivront sa sortie du pénitencier.

Le , alors que le populaire basque Gregorio Ordoñez[3] déjeunait avec María San Gil[4] dans un restaurant de Saint-Sébastien, il est assassiné d'un coup de feu dans la tête par derrière dans un attentat commis avec la participation de "Txapote"[5], pour lequel il sera condamné à 30 ans de prison[6] "comme auteur d'un délit de meurtre terroriste avec circonstances aggravantes, avec un autre attentat avec préméditation. En outre, il lui a été interdit d'approcher pendant cinq ans la famille de la victime ou de la ville de Saint-Sébastien, et il est condamné à payer 500.000 Euros d'indemnisation aux héritiers, bien que le Tribunal ait reconnu que "il ne peut pas être établi avec certitude" si Txapote a été celui qui a tiré, on a prouvé sa participation dans le meurtre.

Cette sentence a été un motif de polémique puisque le seul essai condamnatoire contre Txapote a été la déclaration d'un autre coïnculpé, situation qui dans d'autres sentences avait provoqué la disculpation des accusés.

Les conséquences pratiques de ces meurtres ont été le surgissement d'un mouvement social contre la violence et la création de multitude d'associations contre le terrorisme et au nationalisme basque, tel que Basta ya (Ça suffit maintenant), Forum d'Ermua, etc. et l'essor du Parti populaire au Pays basque lors des élections de 2001 dans lesquelles ils atteignent leur plafond électoral. La victoire électorale du PP dans les élections générales et le début d'une étape d'accords anti-nationalistes entre le PP et le PSOE qui ont affaibli le gouvernement basque présidé par le PNB.

Participation aux attentats

  • Assassinat du conseiller municipal populaire de Errenteria Manuel Zamarreño, le .
  • Assassinat du conseiller municipal du PP à Zarautz José Ignacio Iruretagogoyena, le par bombe ventouse.
  • Enlèvement et meurtre du conseiller municipal du PP Miguel Angel Blanco le avec un tir dans la nuque, après l'avoir maintenu séquestré pendant 48 heures en exigeant du gouvernement espagnol, comme excuse, le rapprochement de tous les prisonniers etarres dans les prisons du Pays basque.
  • Assassinat du conseiller municipal du Parti Populaire à Errenteria José Luis Caso Cortines, le .
  • Participation dans le meurtre du dirigeant socialiste Fernando Múgica, dont l'auteur matériel a été semble-t-il José Javier Arizkuren Ruiz, alias Kantauri, le .
  • Assassinat de l'avocat socialiste et frère de l'ancien ministre de la justice, Fernando Múgica Herzog, le [7].
  • Assassinat du président du parti populaire du Guipuscoa, Gregorio Ordoñez, le [7].
  • Assassinat du brigadier d'Infanterie Mariano de Juan Santamaria, [7].
  • Assassinat de l'inspecteur chef de la brigade de Police Judiciaire et responsable de l'unité territoriale de Guipuscoa Enrique Nieto, le après 133 jours passés dans le coma[7].
  • Participation dans le meurtre du parlementaire basque du PP Gregorio Ordoñez, le .
  • Assassinat du policier municipal sonostiarra (gentilé de Saint-Sébastien) Alfonso Morcillo le .

Notes et références

  1. Se dit d'un membre de l'organisation armée ETA. Etarra en castillan.
  2. Jean Chalvidant, ETA: l'enquête, Éditions Cheminements, 2003, page: 353, (ISBN 2-84478-229-9)
  3. Gregorio Ordoñez Fenollar (Caracas, 21 juillet 1958 - Saint-Sébastien, le 23 janvier 1995) a été un politicien espagnol du Parti Populaire, élu au Pays basque et qui a été assassiné par ETA quand il était délégué au Parlement Basque et adjoint du maire de la mairie donostiarra (gentilé de la ville).
  4. María San Gil Noain (née à Saint-Sébastien, le 15 janvier 1965) est une femme politique espagnole qui a travaillé au Pays basque. L'ex adjoint du maire de la mairie de Saint-Sébastien (1999-2002) et ex député dans le Parlement Basque. Elle a été Présidente du Parti Populaire du Pays basque, et a effectué des charges d'importance dans la structure interne du Parti Populaire.
  5. San Gil prestá (es) declaración dans le jugement pour l'assassinat d'Ordoñez.
  6. (es) "El etarra 'Txapote', condenado a 30 años por el asesinato de Gregorio Ordóñez"
  7. Jean Chalvidant, ETA: l'enquête, Éditions Cheminements, 2003, (ISBN 2-84478-229-9), page 352.

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Francisco Javier García Gaztelu » (voir la liste des auteurs).
  • (fr) Jean Chalvidant, ETA : L'enquête, éd. Cheminements, coll. « Part de Vérité », , 426 p. (ISBN 978-2-84478-229-8)
  • (fr) Jacques Massey, ETA : Histoire secrète d'une guerre de cent ans, Paris, Flammarion, coll. « EnQuête », , 386 p. (ISBN 978-2-08-120845-2)
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