Franc-maçonnerie en Turquie

Cet article présente diverses informations sur l'histoire et la situation actuelle de la franc-maçonnerie en Turquie.

Carte postale naïve de 1895 saluant la Constitution ottomane du , figurant le sultan Abdul-Hamid ainsi que les différents peuples de l'empire en fraternité et la Nation ottomane se relevant de ses chaînes. L'ange symbolisant l'émancipation porte une écharpe avec les mentions « Liberté, Égalité, Fraternité » en turc et grec.

Histoire

Une franc-maçonnerie de type français s'implante en Turquie au cours du XIXe siècle, tout d'abord à Salonique puis à Constantinople. Il semble qu'elle soit arrivée par les loges militaires nées durant la guerre de Crimée, au contact d'officiers francs-maçons anglais et français, et par des loges d'intellectuels constituées autour des professeurs français des écoles de l'Alliance israélite universelle fondée par Gaston Crémieux. Les maçons sont alors très actifs dans l'armée, où les militaires hostiles à l'absolutisme et voulant laïciser l'État pouvaient en effet se réunir à l'abri des loges pour pouvoir s'exprimer librement sur l'avenir de l'Empire ottoman.

La franc-maçonnerie ottomane influence en partie le jeune officier Mustafa Kemal, initié à la loge Vedata de Thessalonique et futur fondateur de la république turque. Cependant il lui faudra être auréolé du statut de sauveur de la nation, au terme de la guerre d'indépendance turque, pour pouvoir déposer le sultan-calife, laïciser l'État et la législation, instituer l'égalité hommes-femmes, interdire le fez et le voile islamique, romaniser l'écriture et rendre l'instruction publique obligatoire, réformes radicales qui, en temps de paix, n'auraient jamais été acceptées par la majorité des populations d'un Empire dont le souverain était aussi le commandeur des croyants et dont l'islam, religion d'État, inspirait la législation et soumettait les non-musulmans à des discriminations comme le haraç (capitation supplémentaire) ou l'impossibilité de faire carrière dans l'armée[1].

Situation obédientielle

On trouve en 2016 en Turquie des obédiences dite « libérale et adogmatique » ou « régulière ».

Notes et références

  1. Paul Naudon, Histoire générale de la franc-maçonnerie, Presses Universitaires de France, 1981 (ISBN 2-13-037281-3) et Alexandre Adler, Rendez vous avec l'Islam, p. 175.

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Paul Naudon, Histoire générale de la franc-maçonnerie, Paris, Presses Universitaires de France, , 2e éd., 251 p. (ISBN 978-2-13-037281-3)
  • Jean-Marc Aractingi, Histoire mondiale de la franc-maçonnerie en terre d'Islam : Turquie-Égypte-Iran, t. 1, Paris, Éditions Erick Bonnier, .
  • Thierry Zarcone, Le Croissant et le Compas. Heurs et malheurs de la franc-maçonnerie dans le monde musulman, Paris, Dervy, 2015.

Articles connexes

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