Franc-maçonnerie au Maroc

La franc-maçonnerie au Maroc s'est implantée depuis la fin du XIXe siècle , notamment par l'action de commerçants européens


Histoire

La franc-maçonnerie existe depuis la fin du XIXe siècle au Maroc[1].

En 1867, la première loge est installée à Tanger, « l’Union 194 » (c’est-à-dire : la 194e Loge, créée chronologiquement par la Grande Loge de France), avec des étrangers expatriés pour la plupart ou naturalisés français.[réf. nécessaire]

En 1890, un Grand Orient du Maroc (GODM) est créé, sous l’impulsion de deux frères espagnols : Philippe Cervera de Bavière et Philippe de Bourbon[réf. nécessaire].

En 1891, le GODM disparaît et les quelques frères concernés rejoignent le Grand Orient espagnol.[réf. nécessaire]

En 1912, au moment où le protectorat s’installe[2], on n’y compte une trentaine de loges loges francophones : « La Nouvelle Volubilis » (fondée à Tanger, en 1891) et « Le phare de la Chaouia » (fondée à Casablanca, en 1907[3]).

En 1918, la fin de la Grande Guerre étant espérée, huit francs-maçons fondent le premier Chapitre[4], au Maroc.

La qualité de franc-maçon de Moulay Abd al-Hafid — sultan du Maroc : de 1908 à 1912 — est sûre. C'est après avoir abdiqué en faveur de son frère, Moulay Youssef (père de Mohamed V, grand-père d’Hassan II et arrière-grand-père de Mohamed VI, l’actuel souverain du Maroc) qu'il est initié vers la fin de 1920 à Madrid, au sein de la loge « Union hispano-américaine » no 379 du Grand Orient espagnol (es). Nous savons également qu’il demande son affiliation en février 1927, au sein de la loge « Plus Ultra » no 452 de la Grande Loge de France, à l’Orient de Paris, alors qu’il est affilié à la loge « Jean-Jacques Rousseau » du GODF, à l’Orient de Montmorency (Val-d'Oise)[5].

En 1939, on compte 29 loges francophones[6], les loges hispanophones du protectorat espagnol et de Tanger ayant été décimées par Franco[7].

Jusqu’à l’indépendance, en 1956, cette franc-maçonnerie sera de type colonial, espagnole dans le Nord, française dans le reste du Royaume[réf. nécessaire].

En 1964, après la décolonisation, grâce aux efforts de la Grande Loge suisse Alpina, elle ressuscitera, pour donner naissance à la première obédience marocaine : la « Grande Loge Atlas »[réf. nécessaire].

En 1972, la « Grande Loge Atlas » deviendra la « Grande Loge du Maroc », qui rassemblera, dans sa période faste, plus de 400 membres, issus de tous milieux[réf. nécessaire].

En 1985, la « Grande Loge du Maroc » se met provisoirement en sommeil, avant de connaître un nouvel essor, dès 2001[réf. nécessaire].

Le 15 juin 2000, allumage des feux de la « Grande Loge du Royaume du Maroc », à Marrakech, sous les auspices de la Grande Loge nationale française par Emile H. Ouaknine[8].

En 2005, la « Grande Loge du Royaume du Maroc » connaîtra une scission, avec la naissance de la « Grande Loge régulière du Royaume du Maroc », toujours en activité et reconnue internationalement[réf. nécessaire].

En 2007 naît la Grande Loge unie du Maroc, en 2008 la Grande Loge féminine du Maroc, en 2016 la Grande Loge nationale marocaine, en 2017 le Grand Orient du Maroc, et en 2018 la Grande Loge mixte du Maroc[réf. nécessaire].

La Grande Loge nationale Marocaine[9] est un ordre maçonnique initiatique et traditionnel dont l'essence repose à jamais sur la foi en Dieu, la fraternité et la tolérance.

Situation obédientielle

Depuis les années 2000, plusieurs obédiences et quelques ateliers indépendants ont vu le jour et la franc-maçonnerie marocaine, faible numériquement, est très divisée et en permanente évolution. Le paysage maçonnique marocain, très instable, semble se composer en 2012 comme suit:

(Par ordre alphabétique des sigles)

  • La Grande Loge féminine du Maroc (GLFM) qui pratique le REAA.
  • La Grande Loge du Maroc (GLM)obédience masculine multi-rite organisatrice du CLIPSAS 2012 compte onze loges au Maroc (Agadir, Marrakech, Essaouira, Casablanca, Mohamedia, Rabat, Tanger) dont majoritairement d'expatriés français. La GLM gère le suprême conseil du Maroc et dispose d'ateliers supérieurs. Son ancien grand maître A.B. - ancien président du Grand Chapitre général (GCG) de la Grande Loge du Maroc - a été lauréat 2012 du prix international de la laïcité du GCG du GODF, pour sa promotion de la laïcité au Maroc.[10]
  • La Grande Loge régulière du Royaume du Maroc (GLRRM), reconnue par la Grande Loge unie d'Angleterre[11],[12], compte des loges à Rabat, Casablanca et Marrakech. Elle pratique le rite anglais de style émulation. Elle a participé à la 9e conférence mondiale des grandes loges maçonniques en 2008 et son grand maître actuel a été installé le 26 juin 2010[13]Elle a également participé à la 11e réunion annuelle des grands maîtres et grands secrétaires d'Afrique, au Cap, en août 2011[14]. À la suite de la grave crise de gouvernance à la tête de la GNLF, elle a suspendu ses relations avec celle-ci le 30 janvier 2012[15],[16].
  • La Grande Loge unie du Maroc (GLUM), membre de la Confédération des grandes loges unies d'Europe.
  • Le Grand Orient du Maroc (GODM), les loges peuvent être mixtes, féminines ou masculines, le rite principal est le Rite écossais ancien et accepté (R.E.A.A) mais pratique aussi un Rite égyptien.
  • Il y a aussi des loges du DHI, de la Grande Loge féminine de France, et de la Grande Loge féminine de Belgique
  • La Grande Loge nationale marocaine(GLNM). La GLNM est une obédience masculine qui pratique le REAA et entretient des relations d'amitié et de fraternité avec des obédiences régulières d'Europe et de la méditerranée. La GLNM est membre de la Confédération des Grandes Loges de l'Europe et de la Méditerranée. Le Suprême Conseil du Maroc (SCDM) crée 1977 est à la Grande Loge nationale marocaine depuis 2016.

Notes et références

  1. Georges Odo, Les Francs-Maçons au Maroc sous la III° République, Editions maçonniques de France, (ISBN 2-903846-50-2), p. 128
  2. Premières loges au Maroc - Georges Odo
  3. « Maroc Franc-Maçonnerie ; Francs-Maçons et Marocains. Freemasonry in Morocco »
  4. « Franc-Maçonnerie REAA GODF Maroc : 1921.1924 »
  5. Georges Odo, Les Francs-Maçons au Maroc sous la IIIe République, EDIMAF/Loverval Editions, (ISBN 978-2-903846-55-8, lire en ligne), chap. 13 (« Moulay Hafid »)
  6. « Les Francs-Maçons au Maroc Tableau des loges »
  7. « Les Francs-Maçons espagnols au Maroc et Tanger. Leurs loges »
  8. « MAROC : Maroc : Qui va contrôler les loges maçonniques ? - n° 636 du 12/02/2004 - Maghreb Confidentiel », Maghreb Confidentiel, (lire en ligne, consulté le )
  9. « Grande Loge Nationale Marocaine 2016 – Franc-maçonnerie Maroc »
  10. Ludovic Marcos et Cécile Révauger, Les Ordres de Sagesse du Rite français : Au c ur de la maçonnerie libérale, des Lumières au XXe siècle, Dervy, , 336 p. (ISBN 978-2-84454-860-3, lire en ligne)
  11. Grandes Loges Africaines reconnues par l'UGLE
  12. Reconnaissance de la GLRRM par la GLUA le 10/09/2008
  13. The Voice of Freemasonry Volume 27, number 3, 2010, p. 29
  14. Compte rendu Cape Town
  15. Suspension relations GLRRM-GLNF
  16. Texte Suspension relations GLRRM-GLNF


Annexes

Articles connexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Georges Odo, Les Francs-Maçons au Maroc sous la III° République, Editions maçonniques de France, , 128 pages p. (ISBN 2-903846-50-2)
  • Georges Odo (réédité), La Franc Maçonnerie en Afrique 1781.2000, Paris, AMHG Paris, , 147 pages p. (ISBN 978-2-903846-61-9 et 2-903846-61-8)
  • Paul Naudon, Histoire générale de la franc-maçonnerie, Presses Universitaires de France, , 251 p. (ISBN 2-13-037281-3)

Liens externes

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