François d'Espinay de Saint-Luc

François Ier d'Espinay de Saint-Luc (1554 - Amiens 1597), seigneur de Saint-Luc (terre acquise avec La Charmoye, plus d'autres fiefs en Bray — près de Gournay — qui formeront le marquisat de Lignery en , par son arrière-grand-mère Alix de Courcy en 1499, veuve de Guillaume V des Hayes d'Espinay : parents de Robert, lui-même père de Valéran des Hayes d'Espinay, père de notre François), d'Estelan (par son mariage), de Crèvecoeur (par la faveur du roi Henri III), Gaillefontaine (par achat en 1597), est un homme de guerre français. Il fut dans sa jeunesse l’un des mignons du roi Henri III.

Pour l’article homonyme, voir François II d'Espinay de Saint-Luc.

François Ier d'Espinay
de Saint-Luc

Surnom le brave Saint-Luc
Naissance 1554
Décès 8 septembre 1597 43 ans)
siège d'Amiens
Mort au combat
Origine Normandie
Allégeance Royaume de France
Grade Grand maître de l'artillerie de France
Distinctions Ordre du Saint-Esprit
Famille Famille d'Espinay Saint-Luc

Biographie

François d'Espinay Saint-Luc est le fils de Valéran des Hayes, dit d'Espinay, seigneur de Saint-Luc et de Busancourt, et de Marguerite de Grouches, sa seconde épouse

Issu de la famille d'Espinay Saint-Luc, ancienne famille normande, il est élevé à la cour des Valois et devient l'un des favoris, ou mignons, d'Henri III.

Mestre de camp du régiment de Sarrieu en 1578, il est nommé en 1579 gouverneur de Saintonge et Brouage, où il est relégué en disgrâce.

Il repousse Henri Ier de Bourbon-Condé lorsque ce dernier assiège Brouage en 1585, reprend l'île d'Oléron en 1586 à Agrippa d'Aubigné, qu'il fait prisonnier. Il prend part à la bataille de Coutras (1587), où il ne sauve sa vie qu'en se rendant à Condé.

Lieutenant général de Bretagne sous Henri IV (1592 - 1596), il pacifie le pays. Il négocie la reddition de Paris avec Brissac en 1594.
Il est fait Grand maître de l'artillerie en 1596.

Il est tué le , d'une arquebusade à la tête, au siège d'Amiens[1].

Il fut fait Chevalier des Ordres du Roi.

Mariage et descendance

Il épouse en Jeanne de Cossé (vers 1560 - 1602), fille de Charles Ier de Cossé, comte de Brissac, maréchal de France, et de Charlotte d'Esquetot.

Elle est dame d'Etelan. Quatre enfants sont issus de cette union :

  • Timoléon d'Espinay Saint-Luc (vers 1580 - 1644) ;
  • Charles d'Espinay Saint-Luc ;
  • François d'Espinay Saint-Luc ;
  • Artus d'Espinay Saint-Luc, abbé de Redon, commandeur de l'Ordre du Saint Esprit, évêque de Marseille (1587-1621)
Armorial du Saint-Esprit, 1631
Armorial du Saint-Esprit, 1631






Signature de François d'Espinay (lettre à Monseigneur le Duc de Nevers, 1587)




Fiction

En 1846, Alexandre Dumas en fait un des protagonistes de son roman La Dame de Monsoreau. L'intrigue commence par son mariage avec Jeanne de Cossé en et le premier chapitre est intitulé Les noces de Saint-Luc. Mais l'auteur le présente physiquement lors d'un duel qui l'oppose à Monsoreau comme un efféminé, ce qui ne paraît pas être le cas du vrai Saint-Luc portant la barbe. À la sortie du roman, des descendants de Saint-Luc poursuivront en justice Alexandre Dumas, pour l'avoir montré sous un jour trop soumis au roi de France. Pourtant, contrairement à l'Histoire, ce mignon d'Henri III est également montré comme un chevaleresque ami du héros, Bussy d'Amboise, au service du duc d'Anjou, le frère du roi qui complotait contre le souverain, au côté des Guise. Alexandre Dumas fait disparaître le personnage des Quarante-Cinq. Il avertit lors de ses noces Bussy de l'embuscade qui se prépare contre lui de la part de cinq mignons du roi, quand dans la réalité historique il participa à l'attaque dont Alexandre Dumas s'inspire.

À la télévision en 1971, dans l'adaptation du roman, par Yannick Andréi, Jean-Louis Broust (également barbu) interprète ce personnage. Dans la version de 2008, le personnage est absent. Mais entretemps en 1997, interprété par Dmitri Maryanov, il a été un des personnages clés (plutôt effeminé comme dans le roman ) de la série russe la Grafinya de Monsoro en 26 épisodes, qui colle à l'oeuvre de Dumas : parmi les treize rôles, considérés comme principaux, qui figurent au générique introductif du premier épisode.

En 1855 dans la Belle Gabrielle, suite et fin à la trilogie des guerres de religion d'Alexandre Dumas, qui se déroule entre 1593 et 1601 son célèbre collaborateur Auguste Maquet le fait revenir fugitivement dans un chapitre, comme ancien ami d'Henri III, devenu gentihomme d'Henri IV. Dans Les Aventures du baron de Fæneste(1617, 1619, 1630), Agrippa d'Aubigné fait dire (en gascon) à son héros: « Et puis nous causons de l’abancement en cour ; de ceux qui ont ovtenu pensions ; quand il y aura moyen de boir le Roy ; comvien de pistoles a perdu Crequi et S. Luc » (chapitre 2, édition de Mérimée, pp. 19-20)

Armoiries

Figure Nom et blasonnement

Écartelé : au I et IV, d'argent, au chevron d'azur, semé de besants d'or (des Hayes-Espinay) ; au II, contr'écartelé, au 1, de gueules à la fasce d'or, au chef échiqueté d'argent et d'azur (Ailly de Sains), au 2, d'hermine à la croix de gueules chargée de cinq coquilles d'or (Flavy), au 3, de gueules à "deux bars crusillés d'or" (alias "De gueules semés de trèfles d'or, deux bars adossés de même" : Clermont-Nesle), au 4, d'argent à la croix de gueules chargée de cinq coquilles d'or (Hangest) ; au III, parti d'or à trois fasces de gueules (Grouches-Gribeauval) et de sable à trois feuilles de scies d'or (Cossé-Brissac).[2]

Couronne
de baron ;
Supports
insignes de grand maître de l'artillerie de France (écu soutenu par deux canons addossés sur leur affut au naturel) ;
Autres ornements extérieurs de l'écu
colliers de chevalier des Ordres du roi.

On trouve aussi : D'argent, au chevron d'azur, chargé de onze besants d'or, posés 1 sur le sommet du chevron, ensuite 2 et 2, puis sur chaque branche deux besants l'un sur l'autre, et enfin un besant sur chaque branche en bas. (voir son portrait)

Annexes

Bibliographie

  • Jacqueline Boucher, « La crédibilité d'anecdotes d'Aubigné sur Henri III et sa cour », Albineana, Cahiers d'Aubigné, Niort, no 16 « Les anecdotes dans l’œuvre d'Agrippa d’Aubigné », , p. 121-138 (lire en ligne).
  • Pierre Champion, « La légende des mignons », Humanisme et Renaissance, Librairie Droz, t. 6, no 4, , p. 494-528 (JSTOR 20673241).
  • Pierre Chevallier, Henri III : roi shakespearien, Paris, Fayard, , 751 p. (ISBN 2-213-01583-X, présentation en ligne).
  • Nicolas Le Roux, La faveur du Roi : mignons et courtisans au temps des derniers Valois, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », , 805 p. (ISBN 2-87673-311-0, présentation en ligne), [présentation en ligne]
    Réédition : Nicolas Le Roux, La faveur du Roi : mignons et courtisans au temps des derniers Valois, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Les classiques de Champ Vallon », , 2e éd. (1re éd. 2001), 805 p. (ISBN 978-2-87673-907-9, présentation en ligne).

Articles connexes

Notes et références

  1. Encyclopédie Larousse du XXe siècle, Paris, 1932
  2. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)
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