François Luneau

François Luneau, né le à Vallet (Loire-Inférieure[N 1]) et mort le à Bahreïn (Arabie) est un religieux français, missionnaire durant 28 ans en Nouvelle-Calédonie.

Biographie

Le Révérend Père François Xavier Luneau[1], né le est l'avant dernier d'une fratrie de neuf enfants dont deux frères prêtres et une sœur religieuse[2] ; il est le fils de Jean Baptiste Luneau et de Marie Madeleine Esseau.

François Luneau entre à l'école des Frères de Saint-Gabriel à Vallet puis au collège Saint-Joseph d'Ancenis comme deux de ses frères aînés.

À 21 ans, il entre au grand séminaire de Nantes.

D'abord réformé le pour rhumatismes, il termine ses études religieuses et devient prêtre diocésain. Il est affecté comme professeur de latin, dans l'attente d'être ordonné le à la cathédrale de Nantes.

La Grande Guerre, le rend apte pour le service armé dès le au siège de Vallet. En sursis d'appel, il occupe d'abord les fonctions d'infirmier d'hôpital.

Le , il est affecté au 64e régiment d'infanterie à Ancenis. Deux mois plus tard, il intègre le 116e régiment d'infanterie à Sainte-Anne d'Auray. Ayant rejoint la Champagne, il essuie le baptême du feu le à Tahure. Il est notamment brancardier durant la grande guerre[3].

De nombreuses décorations[4] lui ont été décernées pour son effort de guerre. Il fait entre autres, l'objet de six citations en des termes élogieux, parmi lesquelles : « Brancardier d'un courage jamais vu », « Soldat impassible devant le danger », etc.

Il est cité deux fois à l'ordre du corps d'armée en 1917 et en 1918 et deux autres fois à l'ordre de la 170e division en 1918. Il est aussi cité à l'ordre de la 4e armée en 1919 à Strasbourg par le général Gouraud.

Il entre en 1920 au novicat de la congrégation des Pères de Marie près de Lyon où il prononce ses vœux le . Il est nommé vicaire apostolique de Tonga[5] puis arrive en Nouvelle-Calédonie le à bord du Pacifique. Du 64e régiment d'infanterie il passe par la subdivision de Nouméa, pour être affecté en réserve, à la 1re compagnie d'infanterie coloniale de la Nouvelle-Calédonie. C'est de là qu'en 1923, il tente d'approcher les tribus réputées païennes sur Canala. Il devient vicaire à Houaïlou, puis curé de Nakéty en 1924. En 1928, il y crée une mission. En 1930 il entreprend la fondation d'un juniorat[6].

Il est à l'initiative de l'Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre (UICALO), dont il écrit et publie le manifeste le [7].

Délégué par l’administration de la Nouvelle-Calédonie pour accompagner à Rome, lors de l’année jubilaire, le premier prêtre calédonien, le Révérend Père Luneau, revenant pour la première fois vers son lieu de naissance après 28 ans d'absence, meurt tragiquement à l'âge de 60 ans dans un accident d'avion le , à Bahreïn dans le golfe persique[8].

Distinctions

François Luneau est :

Hommages

  • Le , François Luneau, est cité à l'ordre de la nation par Antoine Pinay, sur un rapport de Pierre Pflimlin, ministre de la France d'Outre-mer (à défaut techniquement, de pouvoir être promu au grade d'officier de la Légion d'honneur à titre posthume fin 1951) : « Le Révérent Père François Luneau, mort pour la France, missionnaire mariste en Nouvelle-Calédonie, pendant vingt-huit années consécutives, sans vouloir jamais prendre un seul congé de repos, a consacré sa vie à la formation d'une élite indigène. Perceur de route, constructeur d'écoles, mainteneur dans les tribus du culte du souvenir, animateur de mouvements d'anciens combattants, n'a cessé de représenter parmi les populations calédoniennes, la plus haute idée de la France. A trouvé la mort dans l'accident de Bahreïn, alors que, délégué par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, il accompagnait à Rome le premier prêtre autochtone calédonien. À citer en exemple aux cadres futurs de l'Union française, comme un modèle accompli du devoir et de l'esprit de sacrifice ».
  • Depuis novembre 1959, une rue porte son nom, dans son village natal de Vallet[10].
  • À compter de février 1962, une rue est aussi à son nom à Nouméa[11].
  • Une stèle en sa mémoire est érigée à Canala en Nouvelle-Calédonie[12] ; la cérémonie commémorative a eu lieu le .

Notes et références

Notes

  1. Ancien nom de la Loire-Atlantique

Références

  1. Jean-Yves Meunier 2017, p. 2-35.
  2. « Archives de la paroisse de Saint Similien de Nantes : Fonds des frères Luneau » [PDF], sur nantes.cef.fr (consulté le )
  3. Jean-Claude Michon, « Choletais : Le parcours hors du commun de quatre missionnaires », sur ouest-france.fr, le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  4. « Félicitations », sur gallica.bnf.fr, L'Ouest-Éclair, (consulté le ), p. 7
  5. Patrick O'Reilly 1952.
  6. Claude Rozier, « Pèlerin du ciel. François Luneau. Soldat nantais et missionnaire calédonien, 1890-1950 », sur www.persee.fr/doc, (consulté le ), p. 321-322
  7. Gabriel Païta 1999, p. 125-129.
  8. Jean Belotti, « les deux accidents de Bahreïn », sur aviateurs.e-monsite.com, Les Éditions de l'Isle, (consulté le )
  9. « Citations à l'ordre du jour », sur gallica.bnf.fr, La Croix, n° 11918, (consulté le ), p. 6
  10. « Mairie-Vallet 9 rue François Luneau 44330 Vallet », sur mappy.com (consulté le )
  11. « Rue du révérend Père François Luneau à Nouméa », sur moovitapp.com (consulté le )
  12. « Stèle LUNEAU François Xavier 1890 1950 », sur geneanet.org (consulté le )

Bibliographie

  • Ismet Kurtovitch, Aux origines du FLNKS, l'UICALO et l'AICLF : 1946-1953, Nouméa, Île de lumière, , 145 p. (ISBN 978-2-912429-04-9)
  • Jean-Yves Meunier, Le Révérend Père François Luneau (1890-1950) : missionnaire mariste en Nouvelle-Calédonie, Bulletin de la Société d’Études Historiques de la Nouvelle-Calédonie, , 190 p. (ISSN 0766-0278, OCLC 606229029, lire en ligne)
  • Patrick O'Reilly, Pélerin du Ciel : François Luneau, soldat nantais et missionnaire calédonien, 1890-1950, Paris, Alsatia, , 239 p.
  • Gabriel Païta, Témoignage kanak : d'Opao au pays de la Nouvelle-Calédonie, 1929-1999, Paris, Éditions L'Harmattan, , 273 p. (ISBN 978-2-7384-8189-4, lire en ligne)

Liens externes

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