Fosse Bernicourt

La fosse Bernicourt de la Compagnie des mines d'Aniche est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Waziers. Un premier puits est commencé en 1877, mais de fortes venues d'eau obligent son abandon en . Il est repris en 1872, grâce au procédé Kind-Chaudron, mais des éboulements se produisent, et il est abandonné à la profondeur de 28 mètres. Une second puits, Bernicourt no 2, est entrepris à quelques mètres par le même procédé, et le niveau des eaux est passé. la fosse entre en exploitation en 1877. Elle est très vite reliée aux fosses Gayant et Notre Dame, et effectue, en plus de l'extraction, des travaux de reconnaissance du gisement. Un incendie survient le et détruit les installations de surface, la fosse cesse alors d'extraire après avoir produit 763 850 tonnes de houille. Elle assure alors l'aérage pour les fosses Gayant, Notre Dame et Déjardin.

Fosse Bernicourt

La fosse Bernicourt no 2 vers 1905.
Avaleresse Bernicourt n° 1
Coordonnées 50,383447, 3,112116 [BRGM 1]
Début du fonçage 1866
Profondeur 95 mètres
Étages des accrochages aucun
Remblaiement ou serrement 1872
Puits Bernicourt n° 2
Coordonnées 50,383375, 3,112322 [BRGM 2]
Début du fonçage 1872
Profondeur 315 mètres
Étages des accrochages 183, 235, 254 et 308 mètres
Arrêt 1901 (extraction)
1946 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1946
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Waziers
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Aniche
Groupe Groupe de Douai
Ressources Houille
Concession Aniche

Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Nord

La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. La fosse est immédiatement fermée, et son puits remblayé.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits Bernicourt no 2, et implante une stèle pour indiquer l'emplacement de l'avaleresse Bernicourt no 1. Le seul vestige d'extraction houillère est le terril no 137, partiellement exploité.

La fosse

Alors que la Compagnie des mines d'Aniche possède déjà deux fosses productives à Waziers, elle entreprend une nouvelle fosse à 700 mètres au nord-est[note 1] de la fosse Gayant et à 1 200 mètres au nord[note 1] de la fosse Notre Dame.

Fonçage

La fosse Bernicourt est commencée en 1966, à l'altitude de 28 mètres[JA 1]. Le diamètre du puits est de 3,24 mètres, la composition du cuvelage est inconnue[Y 1]. Les eaux étant très abondantes, le creusement du puits a été suspendu en [LA 1], à la profondeur de 28 mètres[F 1], une machine puissante n'ayant pas pu épuiser les eaux au-delà de cette profondeur[LA 1]. Le fonçage a été repris en 1872, par le procédé Kind-Chaudron, mais des éboulements se sont produits pendant qu'on cherchait à le déblayer[F 1]. Le puits est alors abandonné à l'état d'avaleresse, sans avoir atteint le terrain houiller, et sans qu'un étage de recette ne soit établi[Y 1], il est nommé avaleresse Bernicourt no 1.

Un nouveau puits, Bernicourt no 2, est commencé à proximité immédiate la même année, son diamètre est de quatre mètres[A 1], et son cuvelage en fonte de 3,50 à 65,86 mètres[Y 1]. Le procédé Kind-Chaudron est utilisé pour creuser le puits jusqu'à ses 90 mètres[LA 1]. Il atteint le terrain houiller à la profondeur de 153 mètres[F 1],[Y 1], et est profond de 312 mètres[LA 1].

Exploitation

La fosse entre en exploitation en 1877[A 1],[LA 1]. La machine d'extraction est du système Schulzer-Martin[LA 1].

Le puits Bernicourt no 2 est destiné à exploiter la partie septentrionale du faisceau, et à explorer le nord de la concession[F 2]. Il est en relation au sud avec les fosses Gayant et Notre Dame, au nord, son champ d'exploitation s'étend jusqu'à la veine du nord, qui est séparée d'Olympe par un large intervalle stérile, dans lequel on a trouvé plusieurs amas de charbon pulvérulent. Cette dernière veine est affectée, ainsi que deux passées qui l'avoisinent, de plusieurs glissements presque horizontaux, qui la ramènent vers le sud, en profondeur[F 2]. Au niveau de 308 mètres, on poursuit la bowette au-delà de Veine du nord, pour continuer la reconnaissance du faisceau, et atteindre le prolongement des veines demi-grasses d'Aniche et de la fosse no 1 de l'Escarpelle. Ce travail se présente avec des chances sérieuses de succès, car de ce côté, les terrains sont inclinés de plus de 45° vers le sud. L'intervalle pauvre compris entre Veine du nord et Olympe paraît, d'ailleurs, correspondre à celui qui existe, à l'Escarpelle, entre Veine no 28 et Eugène[F 2].

Vue aérienne de la fosse peu après sa fermeture.

Un incendie se déclare au triage le . Celui-ci communique très vite au bâtiment d'extraction, qui s'embrase complètement. Le chevalement en bois s'enflamme à son tour, et ses molettes s'écroulent sur un bâtiment situé du côté du terril[A 1]. C'est à cette date que la fosse cesse définitivement d'extraire, après avoir produit 763 850 tonnes. Le bâtiment d'extraction est reconstruit, et la fosse dotée d'un nouveau chevalement métallique. Elle ne sert plus qu'à l'aérage des fosses Gayant, Notre Dame et Déjardin, cette dernière est sise 1 580 mètres à l'est-nord-est[note 1], à Sin-le-Noble[A 1].

La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. La fosse est alors fermée, et son puits, profond de 315 mètres, remblayé dans l'année[Y 1]. Les accrochages étaient établis à 183, 235, 254 et 308 mètres[Y 1]. Le chevalement est détruit en 1950, le bâtiment des compresseurs vingt-sept ans plus tard[B 1],[1].

Reconversion

La briqueterie Lamour utilise le carreau de fosse pour y installer ses stocks. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits Bernicourt no 2. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. En revanche, une tête de puits non matérialisée, une stèle, indique l'emplacement de l'avaleresse Bernicourt. Du 3 au 28 mai 2004, Charbonnages de France fait exécuter un sondage de décompression nommé S38[BRGM 3] à 175 mètres au nord-nord-est[note 1] de la fosse. Il atteint la profondeur de 175 mètres, pour un diamètre de 75 millimètres[BRGM 3].

Le terril

Le terril Bernicourt.
50° 22′ 57″ N, 3° 06′ 44″ E

Le terril no 137, Bernicourt, situé à Waziers, est le terril plat de la fosse Bernicourt des mines d'Aniche. Il a été partiellement exploité et est de dimensions modestes[3].

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1904, p. 86
Références à Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur,
  1. Vuillemin 1878, p. 302
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. Olry 1886, p. 335
  2. Olry 1886, p. 336
Références aux dossiers concernant la renonciation à la concession d'Aniche par Charbonnages de France
  1. Renonciation, Puits Bernicourt nos 1 et 2

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 60. 
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . 
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 86. 
  • Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur, , 395 p., p. 302. 
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 335-336. 
  • Charbonnages de France, Renonciation à la concession d'Aniche. 
  • Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais
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