Fondation Pierre-Gilles de Gennes pour la recherche
La fondation Pierre-Gilles de Gennes pour la recherche était un réseau thématique de recherche avancée (RTRA) ayant pris le statut de fondation de coopération scientifique, l'un des statuts prévus par la loi de programme pour la recherche pour les RTRA. Il rassemblait :
- l'institut Curie ;
- l'IBPC ;
- l'ESPCI ParisTech ;
- Chimie ParisTech ;
- l'École normale supérieure ;
- le CNRS et en particulier l'Institut de biologie physico-chimique ;
- l'INSERM.
Forme juridique | Réseau thématique de recherche avancée |
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But | Transformation des découvertes en applications innovantes |
Fondation | 2007 à Paris |
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Fondateur | Institut Curie, ESPCI ParisTech, ENS Ulm, CNRS, INSERM |
Siège | Paris, Île-de-France |
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Président | Jean-François Joanny |
Méthode | Projets de recherche public-privé |
Financement | France, partenariats d'entreprise |
Dissolution |
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Objectifs
La fondation puise dans un réseau de 140 laboratoires et de plus de 1 450 chercheurs pour lancer des programmes de découverte et d’application.
Outre l’exigence de la qualité scientifique et d’originalité des programmes qui seront sélectionnés par son comité de pilotage scientifique, la fondation a vocation à stimuler des projets :
- trans-établissements, afin d’exploiter au mieux les synergies latentes des laboratoires de recherche ;
- transdisciplinaires, afin de raccourcir le cycle découverte-innovation par l’interfaçage de la physique avec la biologie et la chimie ;
- « public-privé », en jouant un rôle de guichet unique pour la mise en place de partenariats scientifiques soutenant les projets et la valorisation rapide des innovations.
La fondation souhaite conduire à l’émergence d’applications concrètes, principalement dans le domaine de la Santé : maîtrise de la dynamique tissulaire naturelle ou pathologique, nouveaux systèmes diagnostics, imagerie médicale, systèmes thérapeutiques ciblés (ciblage de la réponse énergétique), nouvelles biotechnologies (ingénierie tissulaire), dispositifs d’analyse et de modélisation neurosensorielle, chimie biomimétique…
La fondation ambitionne d'inscrire son projet dans la continuité de l'action du Prix Nobel dont elle porte le nom. Pierre-Gilles de Gennes collabora en effet avec les trois établissements fondateurs et appliqua son génie de physicien à l'étude de la matière molle, là où la chimie alliée à la physique gouverne certains des mécanismes clef du vivant. Pierre-Gilles de Gennes eut à cœur d’établir une science appliquée, visible, qui même si elle était toujours appuyée sur des découvertes fondamentales, se devait d’aboutir à des applications concrètes pour le citoyen.
Dotée d’un capital initial de 20 millions d’euros, la fondation entend constituer de façon pérenne un véritable fond d’amorçage de l’innovation, et investir plus de 2,5 millions d’euros par an dans des projets proposés par les équipes de recherche ou par des industriels partenaires.
Elle anime également des actions visant à renforcer le rayonnement scientifique de son réseau, centre virtuel de compétences : colloques scientifiques, universités d’été, chaires universitaires internationales. Ce rayonnement lui permettra d’attirer des scientifiques d’envergure internationale qui viendront, soit comme chercheur invité, soit comme post-doctorant, participer aux programmes de recherche. Les statuts de la fondation, son modèle de financement, lui confèrent une réactivité exceptionnelle pour attirer en France ces chercheurs.
La pérennité de la fondation repose sur son rôle moteur dans la mise en place de partenariats public-privé. Simplifier le montage de projets ambitieux entre des entreprises et plusieurs laboratoires appartenant à plusieurs établissements, plusieurs tutelles, animer des projets, en sécurisant l’obtention des « preuves de concepts » nécessaires à la valorisation industrielle, proposer une fiscalité attractive aux apports des industriels à cette même recherche, voila les leviers qui feront de la fondation un partenaire adapté aux enjeux de l’innovation par les entreprises françaises et européennes. En effet, la plupart des entreprises innovantes n’ont pas accès à la recherche amont, car elles n’ont pas la taille critique nécessaire et ne disposent ni du niveau scientifique théorique, ni de la compétence juridique pour piloter des partenariats fructueux avec la recherche académique. Les PME innovantes (industries de santé, biotechnologie, conception de dispositifs applicables au vivant ou inspirés de celui-ci) sont les partenaires naturels de la fondation Pierre-Gilles de Gennes. Pour les PME innovantes européenne, la croissance, la compétitivité à moyen et long terme dans, une R&D maintenant mondialisée, reposent sur leur capacité à fonder l’innovation sur des « ruptures ». Ces ruptures s’obtiendront chaque fois que sont découverts les mécanismes d’action sous-jacents à un savoir-faire historique qui constitue l’avantage compétitif de l’économie européenne.
Dans les unités de recherches de la fondation sont rassemblées toutes les expertises (de la clinique à la physique théorique, en passant par la chimie et la biologie moléculaire et cellulaire), associées à l’excellence scientifique nécessaire pour apporter aux entreprises innovantes ces opportunités de rupture.
Le réseau transdisciplinaire de la fondation a développé, au cours des 40 dernières années, une compétence méthodologique et conceptuelle, unique au niveau mondial, pour la résolution temporelle et spatiale des phénomènes se situant dans les « échelles intermédiaires » entre la molécule et le tissu vivant. C’est en effet, dans cette zone (entre 100 et 50 nanomètres) que se déroulent les évènements qui expliquent la stabilité d’une tumeur, la communication neuronale, la relation entre une cellule et son substrat de culture, mais aussi la non-transposition d’une efficacité in vitro en preuve de concept clinique.
Développant les approches par Pierre-Gilles de Gennes sur la matière molle et en les transposant au domaine du vivant, en remettant en permanence dans le contexte de la modélisation physique l’observation des singularités de la biologie, la fondation Pierre-Gilles de Gennes pour la recherche peut relever aujourd’hui les défis de l’innovation de demain.
Le , la fondation est dissoute et son patrimoine est transmis à la fondation de coopération scientifique « Paris Sciences et Lettres - Quartier latin (PSL) ».
Direction
- Directeur général : Raphaël Cases
- Comité de pilotage :
- Daniel Louvard, directeur du centre de recherche de l’institut Curie
- François Doz, directeur délégué à l'enseignement et la recherche de l'hôpital Curie
- Claude Boccara, directeur scientifique honoraire de l’ESPCI ParisTech
- Janine Cossy, directrice du laboratoire de chimie organique de l’ESPCI ParisTech
- Antoine Triller, directeur du département de biologie de l’École normale supérieure (Paris)
- Vincent Croquette, directeur de recherche à l’École normale supérieure
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