Fatima al-Fihriya

Fatima al-Fihriya, surnommée Oum al Banine (mère des deux fils), née en 800 à Kairouan et morte en 880 à Fès, est une figure historique de la ville de Fès.

Elle a fondé l'université Al Quaraouiyine, la plus ancienne université du monde encore en activité.

Histoire

Fatima al-Fihriya est issue du clan des Banu Fihr de la tribu de Quraych, clan qui s'est installé à Kairouan à la suite de l'un de ses membres, Oqba Ibn Nafi al-Fihri, fondateur de la cité et général envoyé en 670 à la tête des armées musulmanes par Muawiya Ier, calife omeyyade de Damas, dans le but de conquérir et propager l'islam en Afrique du Nord.

Elle est la fille d'un riche marchand, Mohamed al-Fihri, qui s'installe à Fès vers 825 ; ce dernier lui laissa à sa mort, à elle et sa sœur Maryam, un héritage colossal, tous les hommes susceptibles d'hériter étant morts dans l'intervalle[1]. Très croyante, Fatima se consacre alors à la construction de la mosquée Al Quaraouiyine[2], lieu historique très important de la ville de Fès. Elle commence les travaux le premier samedi du mois de Ramadan de l'an 245 de l'hégire, c'est-à-dire en 859. Elle jeûne durant la construction de cette mosquée.

La mosquée Al Qaraouiyine, qui fait fonction aussi d'université, est reconnue comme étant la plus ancienne université dans le monde, encore en activité[3].

Sa sœur, Meryem al-Fihriya, a bâti la mosquée des Andalous[2], autre lieu historique de Fès.

Personnage historique longtemps contesté

Le fait que Fâtima al-Fihriya n'apparaît dans aucun livre historique musulman avant le XIIIe siècle, a amené les historiens à remettre en question son existence ou son rôle dans la fondation de l'université Al Qaraouiyine.[source insuffisante]

En effet, l'historien Ibn Abî Zar' a été le premier à l'évoquer dans ses ouvrages, quatre siècles après la mort de Fâtima al-Fihriya.[source insuffisante]

Le fait qu'il n'y ait que très peu de témoignages engendre un mystère autour d'elle. Malgré son manque de compétences en architecture, Fâtima al-Fihriya aurait administré la construction dans les moindres détails ; on raconte également qu'elle aurait jeûné durant deux ans, soit le temps de construction total de la mosquée[1].

Postérité

Pour l'instauration de l'Université et le don de temps et de moyens pour la développer au sein de l'ancienne mosquée bâtit en 779 , cette femme est considérée comme une sainte et est très respectée parmi les croyants marocains, notamment à Fès.

Un prix Fatima Al-Fihiriya a été créé en 2017 à l'Université de Kairouan. Il récompense les initiatives pour l'accès des femmes à la formation et aux responsabilités professionnelles. [4],[5]

Un programme universitaire et une bourse ont été mis en place en l'honneur de al-Fihri « Erasmus Mundus Fatima al-Fihri »[6], destinée aux étudiants universitaires d'Europe et d'Afrique du Nord[7].

Notes et références

  1. Claire Savina, « Fâtima al-Fihri », Ni vues ni connues, , p. 158
  2. http://www.abdou-leguide.com/decouvrir_fes/a_ne_pas_rater.htm
  3. The Guinness Book Of Records, Published 1998, (ISBN 0-553-57895-2), p. 242
  4. Al Idrissi, « Euro-Méditerranée: Remise du Prix « Fatima Fihiriya » à l’Université de Kairouan au mois d’avril prochain », sur Euro-Méditerranée, (consulté le )
  5. « Fatima Al-Fihiriya, Fondatrice de la première université du monde », Femmes ici et ailleurs, (lire en ligne)
  6. http://www.european-funding-guide.eu/fr/bourse/6929-Erasmus-Mundus-Action-2%3A-Fatima-Al-Fihri
  7. Collectif Georgette Sand, Ni vues ni connues. Panthéon, Histoire, mémoire : où sont les femmes?, Paris, Hugo doc, , 253 p. (ISBN 9782755635393), p. 159

Lien interne

Lien externe

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