Famille de Saboulin Bollena

La famille de Saboulin Bollena (ou Sebolin, ou Sabolin), originaire de Provence, est une famille de noblesse d'extraction maintenue noble en 1668[1] sur une filiation prouvée remontant à Bertrand Saboulin (fils de noble Barthélémi, écuyer), marié en 1546 Claire de Glandeves[2].

Armoiries des Saboulin Bollena

Histoire

Selon Artefeuil, cette famille remonte à honorable homme Pierre Sebolin de Bollena, originaire de Grenade en Espagne, qui vint s’établir en 1472 à Signes, diocèse de Marseille et fut le père de quatre enfants mâles : Jean, Barthélémi, Antoine et Berton qui passent reconnaissance à l’évêque de Marseille le . Son fils Bathélémi , écuyer, épousa en 1510 Catherine d’Amalric et en eut cinq enfants dont Bertrand qui se marie en 1546 avec Claire de Glandeves[3]

Cette famille qui porta aussi le nom Sabolin[4] et saboulin[5] prouva en 1668 une filiation qui remontait à Barthélémy Saboulin, écuyer, de Signes dans le Var, dont le fils Bertrand de Saboulin épousa le Clere de Glandevès[2].

  • En 1484 un P. Sébolin est nommé par les consuls de Signes capitaine général des habitants en armes pour se défendre d’une troupe menaçante[6].
  • En 1568, François Sébolin fit partie de ceux qui furent jetés dans les geôles du château de Signes malgré leurs protestations « d'être gens de bien, honnêtes, vivant catholiquement selon les lois de la Sainte Mère l'Eglise »[7].
  • En 1570, pendant les guerres de religion, Bertrand de Saboulin reçu le commandement de 200 hommes de pied par commission du comte de Tende.
  • En 1584, pour se défendre d’une attaque des protestants, tous les hommes de Signes de 20 à 60 ans sont enrôlés et Balthasard de Sébolin , catholique fidèle, est nommé gouverneur du bourg par commission du gouverneur général de Provence[8].
  • En 1589, Vincent Sebolin, tige de la branche subsistante, fut capitaine dans les compagnies de François de Vintimille-Tourves durant les guerres de religions[9].
  • François de Saboulin Bollena, seigneur de La Motte-du-Caire, avocat au parlement, fut 1er consul d'Hyères[10] et représenta les états de Provence comme député[11] aux états généraux de 1614[12].

Une branche s'établit ensuite à Marseille. Pierre Sebolin fut écrivain du roy sur la galère "La Seguirane" du Président de Séguiran, ainsi que son fils Vincent de Saboulin Bollena. Ce denier fut reçu le conseiller du roi - auditeur en la chambre des comptes, aides et finances[13]. Son frère cadet, Pierre de Saboulin Bollena, fut juge consul de Marseille en 1668[14], puis échevin[15] en 1682[16]. Il fit bâtir en 1694 l'église des Capucins. Il participa à la fondation de l'hospice des incurables et se distingua par l'aide qu'il apporta aux œuvres de Terre Sainte, notamment la restauration de l'église du Saint Sépulcre à Jérusalem[17]. François de Saboulin Bollena, dont descend la branche subsistante de la famille, fut 1er échevin-maire[18] (élections du [19]) et conseiller-notaire-secrétaire du roi en la grande chancellerie, maison, couronne de France et de ses finances[20]. Il acquit au début du XVIIIe siècle, l'hôtel de Noailles, où il accueillit lors de leurs visites à Marseille le maréchal de Villars en 1716[18], et Charlotte-Aglaé d'Orléans, duchesse de Modène, en 1720[18]. L'actuel Musée du Vieux Marseille, également appelé Maison Diamantée[21] et considéré comme l'une des plus vieilles demeures de Marseille, fut l'Hotel de Saboulin Bollena[21].

Ils participèrent à l'essor du négoce maritime en commerçant[22] avec les échelles du Levant - Chios[23], Constantinople[24](actuelle Istanbul) et Seyde[25](actuelle Sidon) -, mais aussi avec le Maroc (Tetouan)[26]. Ils furent par ailleurs les premiers à lancer des expéditions vers les îles des Amériques (Caraïbes)[27].

Une branche s'est établie durant le XVIIe siècle[28] et le XVIIIe siècle[29] à Bayonne[30], laquelle compta plusieurs corsaires[31], dont Michel de Saboulin qui partit s'installer à la fin du XVIIIe siècle en Martinique. Jean de Saboulin, écuyer, fut représentant de la noblesse à l'assemblée générale du pays des basques et labour en 1789[32].

Des membres de cette famille sont depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle[33] à Nice et à Aix-en-Provence[34]. D'autres sont en Lozère, à Barjac[35], ainsi qu'en Bretagne, à Vannes.

Noblesse

D'abord condamnée lors de la recherche de noblesse en 1667, en 1668 cette Famille obligée de présenter les titres qui constataient sa noblesse, prouva que ses auteurs avaient les qualifications de nobles et d'écuyers dans les plus anciens contrats qu'ils avaient passés[36], et que Bertrand Saboulin, fils de Barthelemi, écuyer, commandait une Compagnie de 200 hommes de pied par commission de l'an 1570 et qu'il épousa en 1546 Claire de Glandeves, que Balthazar Saboulin, écuyer, épousa en 1575 Diane d'Espinassy, de laquelle il laissa François, auteur d'une branche éteinte et Melchior, dont les fils, Jaques & Balthazar en conséquence des titres ci-dessus mentionnés furent maintenus dans leur noblesse le par Belleglise[5],[2].

Un de ses membres acquit en 1704 une charge de Conseiller-Secrétaire du Roy, Maison, Couronne de France et de ses Finances en la Grande Chancellerie et mourut en charge[36], et deux de ses membres firent leurs preuves respectivement comme officier aux gardes de Monsieur[37], Comte de Provence[38], en 1776, et pour l'école des gardes marines de Toulon[39] en 1779[38]. Enfin Michel de Saboulin, fit ses preuves et siégea avec la noblesse aux Assemblées du Pays Basque et de Labour en 1789.

Elle est membre de l'ANF[1] depuis 1973.

Personnalités

Alliances

d'Amalric (Signes - 1540, Signes - 1598, Signes - 1658, et Signes - 1676), de Glandevès (La Cadière - 1546), Michel (1570), d'Espinassy (Signes 1510 et Signes 1575), de Carbonnel (Toulon - 1606), de Colin du Janet, de Galbert (Toulon - 1612), Chautard de Turis (Toulon - 1646), de Fauris de Saint Clément (1629), de Bausset, Vernet (Marseille - 1616), Prépaud (1656), Dasque (1689), de Félix de La Ferratière (1698), de Valavoire (Marseille - 1712), de Clappier de Collongue (Manosque - 1727), de Pontevès-Maubousquet (Marseille - 1713), Sallade (Marseille - 1734), de Robineau de Beaulieu (1760)[2],[3], de Ferrier de Riez, de Gardiolle, de Geoffroy d'Entrechaux, d'Adaoust, d'Astorg, Baboin-Jaubert, Borély, de Bec, de Bonnecorse de Lubières, de Boisgelin, de Bouquier de Seillans, Burin des Roziers, Colin de Janet, de Courson de La Villeneuve, , de Ferron, de Gardiolle, de Garidel-Thoron, Guerrier de Dumast, de La Borderie, de La Poeze d'Harambure, de Mengin-Fondragon, de Michel d'Hyères, de Montdésir, d'Ortigues, de Paule, de Viguerie, Thomassin de Montbel, du Plessis de Grenedan, de Tressemanes, de Varax.

Notes et références

  1. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, Robert Laffont, 2007, page 171.
  2. Baron du Roure, Les maintenues de noblesse en Provence, par Belleguise (1667-1669), 1923, Tome 2, p.583/584.
  3. Artefeuil, Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, Volume 3, 1786, page 307.
  4. Revue Mabillon : archives de la France monastique, 1933 page 214: 1554 : François Sabolin, de Signes.
  5. Artefeuil, Histoire héroique et universelle de la noblesse de Provence, Volume 2, 1776, page 352.
  6. abbé V. Saglietto, La commune de Signes : étude archéologique et historique, 1935, page 195.
  7. abbé V. Saglietto, La commune de Signes : étude archéologique et historique, 1935, page 79.
  8. abbé V. Saglietto, La commune de Signes : étude archéologique et historique, 1935, page 103.
  9. Journalier des troupes de Mr de Tourves au château de Signes, de juillet à septembre 1589 - Archives départementales du Var - Inventaire Mireur - Signes - EE 15 - 1589, consultable en ligne.
  10. Louis-Pierre Anquetil, L'Intrigue du cabinet sous Henri IV et Louis XIII, terminée par la Fronde, tome IV, Paris 1809
  11. Augustin Thierry, Essai sur l'histoire de la formation et des progrès du tiers état, Paris 1853
  12. Duval et Lalourcé, Recueil de pièces originales et authentiques concernant la tenue des états-généraux, tome 5, Paris 1789.
  13. Archives municipales de la ville de Toulon antérieures à 1790 - II Finances, impôts et comptabilité, versées aux Archives départementales du Var
  14. Léon Magnan, Histoire des juges consuls et du tribunal de commerce de Marseille, Marseille, impr. Barlatier (Marseille), (lire en ligne), p. 168
  15. Paul Masson, Les Bouches-du-Rhône : encyclopédie départementale, 1932
  16. Louis-E. Méry, Histoire analytique et chronologique des actes et des délibérations du corps et du conseil de la municipalité de Marseille, depuis le Xe jusqu'à nos jours, tome V, 1847, p. 18
  17. Syndic et Trésorier perpétuel à Marseille de l'Hospice de le Terre Sainte du Couvent des Cordeliers, cf: Lettre écrite de Jérusalem le 11 juin 1698 au sujet du rétablissement de l'église du Saint Sépulcre, accordée aux religieux de Saint François sur la demande de l'Ambassadeur du Roy à la Cour Ottomane - extrait du Mercure galant, octobre 1698 in "Archives des voyages ou Collection d'anciennes relations inédites ou très-rares de lettres, mémoires, itinéraires et autres documents relatifs à la géographie et aux voyages, suivies d'analyses d'anciens voyages et d'anecdotes relatives aux voyageurs" Henri Ternaux-Compans, 1840, p.207
  18. Revue de Marseille et de Provence, volume 16, Marseille 1870, p.6
  19. Grosson, Almanach historique de 1779, p. 1094
  20. Abraham Tessereau, Histoire chronologique de la grande Chancellerie de France, tome 2, Paris 1706, p.475
  21. « La Maison Diamantée ou l'Oustau Bigarrado pouncho de diamant », sur Site Officiel de la ville de Marseille
  22. Gabriel-Joseph Lavergne-Guilleragues, Correspondance, 1976
  23. Philip Pandely Argenti, Diplomatic archive of Chios, 1577-1841, Volume 1, University Press, 1954
  24. Edhem Eldem, French trade in Istanbul in the eighteenth century, 1999
  25. Maurice H. Chéhab, Documents diplomatiques et consulaires relatifs à l'histoire du Liban et des pays du Proche-Orient du XVIIe siècle à nos jours, volume 1, numéro 2, éditions des œuvres politiques et historiques, 1975
  26. Henri Marie de La Croix Chastries (comte de), Les sources inédites de l'histoire du Maroc de 1530 à 1845, Volume 1 et 4, E. Leroux, 1931 et travaux du Professeur Penz, lettre du 15 juillet 1684 du consul Jean Peillet
  27. Charles Carrière, Négociants marseillais au XVIIIe siècle : contribution à l'étude des économies maritimes, volume 1, Institut historique de Provence, 1973 p. 68
  28. Société des sciences, lettres & arts de Bayonne, bulletin numéros 114 à 119, p. 460/461
  29. Recueil de documents relatifs à la convocation des États Généraux de 1789, bailliage de Labourd
  30. Mercure de France, novembre 1746
  31. Édouard Ducéré, Histoire maritime de Bayonne : les corsaires sous l'Ancien Régime, 1895
  32. Louis de la Rocque et Édouard de Barthélemy, Catalogue des gentilshommes en 1789, 1866
  33. René Borricand, Les Hôtels particuliers d'Aix-en-Provence, 1971
  34. Antoine C. Sfeir, Le Domaine de Lanfant, mémoire sous la direction du professeur Éric Mension-Rigau, université Paris-1 Panthéon-Sorbonne 2009. (extrait de)
  35. http://www.francedusud.com/languedoc-roussillon/lozere/vallee-du-lot/barjac.html
  36. Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 891.
  37. Benoît de Fauconpret (Les preuves requises pour appartenir à la maison militaire des Princes sont de 200 ans sur titres), Les preuves de noblesse au XVIIIe siècle : la réaction aristocratique ; avec un recueil de tous les ordres, honneurs, fonctions, écoles, chapitres, réservés à la noblesse, Paris, Du Puy, , 2e éd. revue et augmentée, 272 pages p., p. 125 et 131
  38. Fréderic d’Agay, La Provence au service du roi (1637-1831), Officiers des vaisseaux et des galères. Dictionnaire. Tome II, Paris, Honoré Champion, , 2 vol. (695, 765 p.) p. (ISBN 978-2-7453-2110-7), p. 562
  39. Benoit de Fauconpret (Les preuves requises pour être reçu garde de la marine à Toulon sont de quatre degrés de noblesse.), Les preuves de noblesse au XVIIIe siècle : la réaction aristocratique, avec un recueil de tous les ordres, honneurs, fonctions, écoles, chapitres, réservés à la noblesse, Paris, Du Puy, , 2e éd. revue et augmentée, 272 pages p., p. 150

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